A quelques minutes du troisième débat des primaires citoyennes, je redis qu'un seul tour serait souhaitable. Ce n'est pas un déni de démocratie : si un deuxième tour est nécessaire, il aura lieu. Mais politiquement, il vaudrait mieux qu'il n'y en ait qu'un seul, quel qu'en soit le vainqueur. D'abord parce que cela prouverait que notre candidat(e) bénéficie d'une forte légitimité, ce qui est préférable lorsqu'il faudra affronter à la présidentielle le candidat de la droite, c'est-à-dire Nicolas Sarkozy.
Ensuite, un deuxième tour laisserait place à des manoeuvres, des combinaisons, des ralliements et des désistements qui pourraient fausser le sens et l'efficacité des primaires citoyennes. N'oublions pas que leur objectif est de désigner à gauche celui ou celle en capacité de battre la droite. Le reste est littérature ou poésie. Dans la perspective d'un second tour, on pourrait fort bien imaginer, hélas, qu'une coalition d'intérêts et de rancoeur, comme seule la politique en a le secret, se trame, contre l'intérêt général de toute la gauche, aboutissant à cette absurdité que le premier le 9 octobre deviendrait le dernier au soir du 16 octobre. Le précepte évangélique a sûrement du bon en matière de foi, mais pas de politique.
Si dimanche soir l'écart entre les deux premiers est significatif, il serait judicieux et élégant que le second, quel qu'il soit, se retire. Ce ne sera pas un geste facile, mais incontestablement honorable et intelligent. A quoi bon chercher à gagner quand on est à peu près sûr de perdre ? L'essentiel, c'est la ferme volonté de vouloir la victoire de son camp, c'est-à-dire du parti socialiste et, au-delà, de l'ensemble de la gauche.
Je sais pertinemment que l'honneur, l'élégance et même l'intelligence ne sont pas évidents en politique, que les passions personnelles sont souvent dominantes. Mais j'ai le droit d'espérer, et je me conforme moi-même à cette règle en ne citant aucun nom de camarades dans ce billet : à quatre jours des primaires, à quelques minutes du troisième débat, chacun doit avoir ses chances, même si j'ai ma préférence et que mon choix est fait depuis bien longtemps.
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