mercredi 12 octobre 2011

Ca ne va pas.

Le Courrier Picard n'est pas tendre avec la gauche locale ces derniers jours. Dimanche et lundi, deux articles ont mis en avant la faible participation aux primaires citoyennes à Saint-Quentin. Ce matin, c'est la manifestation syndicale d'hier soir qui est qualifiée de "flop", le journal s'amusant du décalage dans l'estimation du nombre de manifestants, celle de la police étant supérieure à celle des syndicats, ce qui est une première historique mondiale !

Dans ce genre de situation, soit la gauche crie au complot, à la manipulation, s'en prend à la presse et aux journalistes ; soit elle a le courage de regarder la vérité en face, de reconnaître que quelque chose ne va pas chez elle, qu'il faut l'analyser, en tirer les conséquences et changer. Pour ma part, depuis plusieurs années, j'ai choisi de baisser le masque, de déchirer le voile : je ne m'intéresse plus qu'à la vérité, je ne recherche pas la consolation ni le bouc émissaire, je veux que la gauche se transforme.

D'abord, écartons les faux procès et les accusations mesquines : ni les organisations, qui font leur possible, ni les militants, peu nombreux mais dévoués, ne sont à blâmer. Le mal vient de la situation, du contexte, des circonstances et de l'histoire. C'est pourquoi il ne suffirait pas de changer les individus pour que la gauche locale change. C'est une transformation en profondeur qu'il faut souhaiter, un changement des structures et des mentalités.

Le travail sera long et immense. A défaut, les manifs continueront à faire flop, les sympathisants à se démobiliser et les candidats à être battus par la droite et l'extrême droite. On s'en sort comment ? Je vois trois préconisations immédiates :

1- Redonner au parti socialiste la place qu'il a perdu depuis plusieurs années et qui pourtant lui revient à gauche : la première. Ne plus se laisser devancer par les communistes et l'extrême gauche, camarades certes respectables et fréquentables mais qui doivent rester à leur place, celle que leur attribue l'électorat, des minoritaires, parfois des marginaux, de tout façon en position très secondaire par rapport au PS.

2- Se donner une ligne politique de gauche modérée, ouverte, raisonnable, à l'image de celle du parti socialiste à l'échelle nationale, une ligne Hollande-Aubry-Royal, ces trois camarades, quoi qu'on en dise, n'ayant pas de fortes oppositions idéologiques. Une ligne politique qui inclut nos sympathisants, la société civile, le monde associatif et culturel, à l'image des primaires citoyennes.

3- Se choisir un leader incontesté, rassembleur, animateur plus que chef de courant, incarnant l'avenir plutôt que traînant à ses basques le passé, capable de susciter l'enthousiasme et de faire espérer en une possible victoire.

Tout cela ne suffira pas, mais tout commencera par là. Alors, le Courrier Picard éprouvera sûrement un peu plus de tendresse à l'égard de la gauche locale, et nous serons tous un peu mieux respectés.

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