mardi 18 octobre 2011

Navrant.

En lisant l'entretien de Jean-Pierre Lançon, secrétaire de la section socialiste de Saint-Quentin, dans L'Aisne Nouvelle d'aujourd'hui, j'en suis resté navré. Oui, c'est le sentiment que j'ai éprouvé : navré. Voilà un camarade qui attire ma sympathie par sa bonhomie, dont j'estime la vigueur dans le combat syndical mais qui politiquement me désole. Trois points m'ont navré dans cet entretien :

- Navrante l'explication du taux de participation inférieur à la moyenne nationale dans les primaires sur la ville : passer par des justifications techniques (pas assez de bureaux de vote, changement de bureaux entre les deux tour) c'est rester à la surface des choses, ça n'explique rien du tout. Ailleurs, les socialistes ont souvent été confrontés aux mêmes difficultés, parfois pires, qui n'ont nullement empêché une forte participation. Quant à la théorie de la caméra de vidéo-surveillance qui aurait dissuadé les électeurs, elle est proprement aberrante.

- Navrant le refus de tirer les leçons du scrutin : toute élection, quelle qu'elle soit, mérite et exige qu'on analyse les résultats et qu'on tire des conséquences pour les échéances à venir. C'est le b-a ba de la politique. De quoi ou de qui faut-il avoir peur pour refouler ainsi un débat qui va de soi, où tous les points de vue peuvent être admis et confrontés ? Non vraiment, je ne comprends pas.

- Navrant le refus d'envisager des primaires locales pour les élections municipales, au moment où les primaires nationales sont un succès. Gilles Demailly, dans le Courrier Picard d'aujourd'hui, fait cette proposition pour la gauche amiénoise. Pourquoi pas à Saint-Quentin ? Pourquoi Jean-Pierre qualifie-t-il ce projet d' "illusion" ? Je ne lui demande pas de partager mon avis, seulement d'en discuter. Pourquoi cette perspective, possible ailleurs, serait-elle impossible à Saint-Quentin ?

Déjà, après notre défaite aux dernières élections cantonales, battus par l'extrême droite, nous aurions dû au moins nous inquiéter, être préoccupés par l'avenir, réfléchir à un changement de cap. Je n'impose pourtant rien à personne (je n'en ai pas de toute façon les moyens), je n'attends pas que mes camarades se renient et je ne demande rien pour moi-même : simplement, je souhaite à Saint-Quentin une gauche qui s'ouvre, qui discute et qui ne se contente pas du statu quo. Si c'est trop demander, je trouve ça navrant.

Le dernier espoir, c'est Anne Ferreira, candidate aux élections législatives, dont l'intérêt évident est de sortir d'une ligne qui l'enferme dans un couloir sans fin qui ne mène pas à la victoire.

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