dimanche 23 octobre 2011

Cet homme est dangereux.

Cet homme est dangereux. Je l'ai compris ce matin, au petit déjeuner, en lisant l'entretien du dimanche dans le Courrier Picard, dont il était l'invité. Je veux parler de Christophe Coulon, qualifié par le journal de "nouveau patron" de la droite au conseil régional de Picardie. Un "patron", c'est toujours un homme dangereux puisque c'est un homme de pouvoir. Mais celui-là plus que les autres. Pourquoi ?

D'abord, comprenez-moi bien : Christophe Coulon n'est en soi pas plus dangereux que vous et moi. Je l'ai connu tout petit, il y a quelques années, à Saint-Quentin, lorsqu'il était dans l'ombre de Xavier Bertrand, sympa, ouvert, pas méchant. Qui craignait alors une ombre ? Mais il est maintenant en pleine lumière. Dangereux oui, pour la gauche bien sûr, et je vais vous l'expliquer.

La politique est pleine de brelles et de manchots. C'est normal, il en faut et ceux-là ne sont pas dangereux. Lui n'en fait pas partie. De droite et intelligent, voilà la définition pour moi de l'homme politiquement dangereux. En parcourant l'entretien, à travers ses propos, six qualités, intellectuelles et morales, apparaissent, pas si fréquentes que ça dans le milieu :

- Le réalisme : "Je suis celui qui met les mains dans le cambouis. La politique c'est aussi cela. Il faut savoir prendre des coups, mais aussi les rendre". Tout le contraire du type qui s'abrite derrière un parapluie.

- L'honnêteté : "Claude Gewerc connaît bien ses dossiers. Nicolas Dumont est plutôt brillant. Et Philippe Massein tient la route. Il faudra faire avec tout ça". Un homme de droite qui est capable de dire du bien de ses adversaires de gauche est un bon, un fort. Le faible, lui, leur dégueulerait dessus sans chercher à voir plus loin.

- La modestie : "Je suis encore un bleu à la Région". Je parie que Christophe Coulon ne va pas le rester très longtemps ...

- Le courage : "Je suis peut-être un apparatchik. C'est aussi pour ça que j'ai voulu me confronter au suffrage universel, autrement que sur un scrutin de liste". Bien vu : le scrutin de liste c'est pour les brelles et les manchots, la victoire assurée quand on est bien placé, sans bouger le nez. Ce n'est pas ça la politique.

- La lucidité : "Il ne serait pas anormal que les régions bénéficient d'une fiscalité supplémentaire qui leur redonnerait une certaine autonomie financière". C'est évident : les régions sont aujourd'hui fiscalement à poil.

- La clarté : "Je connais bien le FN, je le combats depuis toujours".

Christophe Coulon est à la région ce que Nicolas Fricoteaux est au département de l'Aisne : deux hommes de droite dangereux parce que modérés, habiles, patients et intelligents. Les gueulards et les nullards, eux, ne font peur qu'aux mouches. De plus, Coulon est jeune, 38 ans, et déjà doté d'une belle panoplie : chef de la droite picarde, chef de l'UMP axonaise, conseiller municipal d'Aulnois-sous-Laon et directeur de cabinet du sénateur-maire de Laon !

Cet homme ira loin, je le sens. Rendez-vous dans dix ou quinze ans, sur ce blog, et nous en reparlerons, c'est certain.

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