lundi 17 octobre 2011

Retour à la normale.

Aidée par la dynamique des primaires, boostée par l'avancée de François Hollande à Saint-Quentin, la gauche locale doit se retrouver, redevenir "normale", pour reprendre l'adjectif qui a fait le succès de notre candidat. Pas question de cliver : il n'y a pas d'un côté une gauche molle dont je serais le représentant social-démocrate et de l'autre une gauche sectaire menée par la poperéniste Anne Ferreira. Si nous voulons nous en sortir, devenir crédible, il nous faut une seule gauche, ni sectaire ni molle, mais forte et solide. Je crois que tout le monde peut s'accorder là-dessus.

Pas question non plus d'effacer les différences. Quand comprendra-t-on à Saint-Quentin qu'elles enrichissent, qu'il n'y a pas à les redouter ? Ma gauche n'est pas molle mais modérée ; celle d'Anne Ferreira n'est pas sectaire mais traditionnelle : ces qualificatifs me semblent les plus précis, les plus justes et les moins polémiques. Gauche modérée et gauche traditionnelle, c'est ensemble vers une gauche normale qu'il faut aller. Mais c'est quoi exactement une gauche normale ?

Si j'aspire à la normalité, c'est que j'estime que la situation de la gauche saint-quentinoise est anormale. Elle l'est en effet, pour trois raisons :

1- Ses alliances sont anormales : Saint-Quentin est la seule ville en France où les socialistes se sont unis à trois organisations d'extrême gauche, à l'initiative du POI, parti ouvrier indépendant. Citez-moi un précédent quelque part dans notre pays : vous n'en trouverez pas. L'anormalité est carrément ici une anomalie, aggravée par une alliance avec des communistes orthodoxes anti-Mélenchon et anti-socialistes. Là, on passe de l'anomalie à la bizarrerie.

Par opposition, une gauche normale se contenterait d'alliances normales avec les communistes normaux du Front de Gauche, les Verts, le PRG et le MRC.

2- Sa ligne politique est anormale puisque radicale, vérifiable à plusieurs reprises par ses position et votes en conseil municipal. Je prendrai deux exemples anormaux : en matière d'emploi, le refus des services civiques alors que le PS soutient ce dispositif ; en matière de sécurité, le rejet de la vidéo-surveillance alors que ce système est utilisé par de nombreux maires socialistes (il suffirait normalement d'en circonscrire rigoureusement l'usage, mais pas d'en nier la nécessité).

Une ligne politique normale, pour la gauche saint-quentinoise, consisterait à s'inspirer de notre ligne politique nationale, très éloignée de la radicalité locale.

3- Ses procédures sont anormales puisque les votes de la section ne sont pas suivis : en 2008, la tête de liste a été désignée avec une majorité d'abstentions signifiant son rejet. De même, les votes majoritaires invalidant la liste et les alliances n'ont pas été respectés. Statutairement, rien à redire, c'est possible. Mais qui oserait dire que c'est politiquement normal ?

Des procédures normales dans la gauche saint-quentinoise, ce serait la stricte application du principe majoritaire, et non l'imposition d'un leader, d'une liste et d'alliances dont nous ne voulions pas.

Mais voilà : la situation est tellement anormale que c'en devient la norme et que c'est la normalité qui paraît anormale. La désignation de François Hollande, les résultats des primaires à Saint-Quentin peuvent favoriser un retour à la normale, une remise des pendules à l'heure. L'heure normale, bien sûr.

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