jeudi 6 octobre 2011

Le coeur parle avec les yeux.

J'avais vu le premier mais pas le deuxième. J'ai pu voir hier soir, dans sa totalité, le troisième. Je veux parler bien sûr du débat des primaires citoyennes. Confirmation d'une satisfaction : chaque candidat a été, à sa façon et dans son registre, parfait. Un bel exercice de démocratie, que nous envie François Fillon !

Le risque, la foire d'empoigne, a été conjuré : il n'y a eu ni foire, ni empoigne. Finalement, ces débats citoyens, c'est le modèle de ce qui devrait exister partout ailleurs au parti socialiste : expression et respect des différences dans un souci d'unité. Qui ne comprend pas que la diversité est un gage de réussite ? Je le préfère au rapport de force qui retranche, qui exclut, qui divise.

Pourtant, nous aurions pu faire l'économie de ce dernier débat. Deux seuls auraient amplement suffit. Rien de bien nouveau ne s'est dégagé des échanges d'hier soir. C'était plus détendu que le premier et moins vif que le second. L'étonnant, c'est l'absence de toutes questions relatives à la politique étrangère, alors que c'est le domaine présidentiel par excellence. Comment choisir un chef de l'Etat sans les aborder ? Mais révélateur de notre société : les questions intérieures, économiques et sociales, intéressent plus que les grands enjeux planétaires. Dommage, car tout est lié.

Qui a gagné, qui a été le meilleur ? Pour les aubryistes c'est Aubry, pour les hollandais c'est Hollande, forcément. En vérité, personne ne sait mais chacun a ses préférences, il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître. Peu importe d'ailleurs : ce sont les électeurs qui trancheront, pas les militants. Quelque chose, presque un détail, a retenu hier mon attention : tout à la fin, pendant la minute de conclusion, quatre candidats ont lu, du moins parcouru, par coups d'oeil furtifs mais très visibles, leur déclaration. En termes de communication, ce n'est pas bon.

A la télé, il faut regarder droit dans les yeux la caméra, sinon ça ne passe pas. Consulter des notes techniques pendant le débat, c'est normal. Mais cette dernière minute, c'est la minute de vérité, de conviction, où l'essentiel doit être dit, où le téléspectateur doit être définitivement accroché. Les lèvres qui récitent, les regards qui se dérobent, ça ne va pas. Le coeur parle avec les yeux. Les deux candidats qui l'ont compris et qui l'ont fait, c'est François Hollande et Martine Aubry.

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