dimanche 2 octobre 2011

La nuit citoyenne.

Quel rapport y a-t-il entre un jeune espagnol qui débat de la crise du logement et un vieil astronome qui observe au télescope la constellation Cassiopée ? Non, ce n'est pas une devinette, ne cherchez pas le jeu de mots ou la chute amusante, c'est très sérieux (vous me connaissez, tout de même !). Réponse : les deux se sont retrouvés hier soir, place de l'Hôtel de Ville à Saint-Quentin, à quelques mètres seulement l'un de l'autre, à l'assemblée générale des indignés pour le premier (voir mon billet d'hier, "A cause du soleil"), au Jour de la Nuit pour le second.

Ils étaient une trentaine, assis sur le sol, formant un cercle, discutant de la crise, du capitalisme, des problèmes sociaux, offrant en signe de fraternité des petits oeufs au chocolat à celles et ceux, dont j'étais, qui se sont joints à leur discussion politique. Juste à côté, une bonne centaine de personnes, que j'ai ensuite rejointes, contemplaient les centaines de milliards d'étoiles (pas toutes visibles !) au-dessus de leurs têtes, la grande place ayant été plongée dans l'obscurité. Ce Jour de la Nuit a été cette année un vrai succès !

Indignés et astronomes, même combat ? Pas tout à fait mais pas loin, d'un certain point de vue (c'est le cas de le dire !). Tous étaient hier soir des militants, les uns combattant les injustices, les autres la pollution lumineuse. Dans les deux cas, il s'agit bien d'un engagement, d'un acte de citoyenneté, d'une volonté d'interroger la société, de proposer des solutions concrètes, de modifier les comportements. Logement, santé, emploi, voilà ce qui préoccupent les indignés. Pollution, gaspillage, destruction de l'environnement, voilà les soucis des astronomes du Jour de la Nuit.

C'est bien, à chaque fois et dans les mêmes termes, un modèle de société qui est critiqué, parce qu'il sacrifie l'homme au profit financier, parce qu'il fait prévaloir l'économie sur toute autre valeur. Ni les indignés, ni les astronomes ne veulent faire la révolution ou imposer une idéologie. C'est plutôt à une prise de conscience qu'ils invitent, à travers le débat public. Ils ne cherchent pas vraiment à changer le monde mais à faire avancer la société dans le bon sens, dans un autre sens. C'était hier la nuit blanche à Paris, mais la nuit citoyenne à Saint-Quentin.

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