dimanche 9 octobre 2011

Confirmations et surprises.

Nous connaissons à peu près maintenant les résultats du premier tour des primaires citoyennes, avec des confirmations et des surprises. François Hollande en tête, c'était prévisible, il avait depuis plusieurs semaines la dynamique en sa faveur, même si l'écart entre Martine Aubry et lui n'est pas si grand que prévu. Confirmations aussi les scores de Manuel Valls et Jean-Michel Baylet : l'un démontre que l'existence d'une aile sociale-libérale au PS est difficile parce que peu conforme à son histoire, l'autre que le radicalisme de gauche a depuis longtemps une existence électoralement marginale.

Les surprises, c'est évidemment d'abord la percée d'Arnaud Montebourg, mais surprise à demi : il a incarné avec superbe et intelligence une aile gauche qui s'était vidée au fil des années de ses leaders et de ses idées, ou bien ralliant confusément Martine Aubry. Ce soir, cette gauche du parti renoue avec son histoire et sa vivacité. Il faudra faire avec, même si la grande majorité des électeurs font des choix sociaux-démocrates.

Vraie surprise en revanche, l'effondrement de Ségolène Royal, à un degré imprévisible : je ne m'en réjouis pas, j'ai même une forme de tristesse, d'amertume à l'égard de cette camarade dont je n'ai jamais partagé la sensibilité mais dont les lâchages qui ont plombé sa candidature m'ont heurté. Avoir été si populaire, n'avoir pas varié dans sa ligne politique et se retrouver ce soir marginalisée, c'est navrant.

Et maintenant ? Ma crainte, ce sont les tractations qui n'auraient aucun sens politique. Les deux candidats restés en lice vont vouloir s'attirer les suffrages d'Arnaud Montebourg. Or, celui-ci les a renvoyés dos à dos durant la primaire. Logiquement, il ne devrait pas se sentir plus proche de l'un que de l'autre. Mon espoir, c'est que la bonne tenue des primaires citoyennes se poursuive, que la mobilisation demeure dimanche prochain aussi forte.

Pour le second tour, afin d'éviter le risque des tractations opportunistes, mon souhait serait qu'aucun candidat battu n'appelle à voter pour l'un des deux candidats qualifiés. En République, les citoyens sont suffisamment libres et intelligents sans qu'on ait besoin de leur tenir la main. Hollande ou Aubry, l'un des deux doit l'emporter sur son nom et ses idées, pas parce qu'il aurait été soutenu par une coalition d'intérêts contradictoires.

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