mercredi 28 septembre 2011

Une certitude et un doute.

A douze jours du premier tour des primaires citoyennes, je n'ai aucun doute sur le résultat : Hollande va gagner. Je n'ai bien sûr aucun argument rationnel pour vous le démontrer. Je ne le sais pas, je le sens. Les sondages, non, je n'y ai jamais cru. Ce sont les témoignages personnels qui me donnent cette certitude. Des camarades, censés voter Aubry, vont choisir Hollande. Pourquoi ? Parce que celui-ci a la dynamique en sa faveur. En politique, on ne peut pas aller contre ça, pas plus que l'eau ne peut remonter le cours du fleuve.

Qu'est-ce qui va tuer Aubry ? Le fait qu'elle n'arrive pas vraiment à se distinguer d'Hollande. C'est chaque jour de plus en plus flagrant : elle est prisonnière d'un postulat de départ, celui du socialisme réaliste, dont Hollande a la tête et le projet. Aubry aurait pu jouer la carte de gauche, mais c'est trop tard. Même ses partisans ont du mal à s'y retrouver et ne peuvent, en toute cohérence, qu'être tentés par Montebourg. En politique, il faut creuser l'écart, forcer la différence avec le concurrent ; sinon on se fait bouffer par lui. Aubry en est là.

Et puis, il y a la procédure des primaires, une vraie révolution à laquelle Hollande s'est parfaitement adapté. Aubry joue encore trop l'appareil, les courants, alors que tout ça est fini : laisser les clés du parti aux sympathisants de gauche, c'est faire entrer le loup dans la bergerie, marginaliser les militants, qui n'auront plus qu'à ranger les chaises en fin de réunion, s'il y a encore des réunions. Au lieu de nous en attrister, réjouissons-nous : le parti va changer, se démocratiser, transformer ses pratiques, devenir beaucoup plus populaire, beaucoup plus ouvert, et certaines sections moins sectaires. Je fais le pari que tout le monde, l'UMP en premier, va nous copier !

J'ai cette certitude, mais j'ai aussi un doute : que nous puissions battre Sarkozy. Il est en baisse vertigineuse dans les sondages, mais je viens de vous dire que les sondages, on s'en fout ! La victoire de dimanche aux sénatoriales est un encouragement mais aussi un trompe-l'oeil. Qu'est-ce qui m'inquiète, qu'est-ce qui me fait douter ? Les idées de gauche ne sont pas tout à fait dans l'air du temps. Autour de moi, un peu partout, les réflexes de droite sont nombreux et puissants. Alors attention.

Que faire ? Mettre en avant un projet véritablement de gauche, mettant l'accent sur nos fondamentaux, proposant les grandes mesures sociales qui seules nous permettront de reconquérir l'électorat populaire. Sinon, gare au Front national ! Voilà ce que j'espère, voilà ce que j'attends. Avec Hollande si c'est lui, avec Aubry si c'est elle, car je peux bien sûr me planter dans mes prévisions. Au moins, le billet d'aujourd'hui en fera foi.

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