dimanche 18 septembre 2011

Strauss le magnifique.

Magnifique, DSK a été ce soir à la télévision magnifique, c'est le mot qui me vient spontanément à l'esprit après l'avoir à l'instant regardé. Magnifique de sincérité, mais c'est le moins qu'on pouvait attendre de lui en pareille occasion. Magnifique surtout dans l'assurance, la certitude, l'énergie. On aurait pu s'attendre à le voir abattu, expiant bêtement, se rabaissant à une stupide repentance, bredouillant de misérables excuses, cherchant à se faire pardonner des crimes imaginaires. Non, il a été magnifique de vérité, se reposant sur le seul rapport du procureur, texte canonique qu'il avait à ses côtés, qu'il brandissait comme l'inaltérable preuve de son innocence.

La vérité ? La voilà, que tout le monde attendait : son accusatrice est une menteuse, qui a agi pour l'argent, point final. Et Strauss va plus loin, très loin, en n'excluant pas la théorie du "piège" ou du "complot", en se promettant d'y revenir, ultérieurement. Strauss magnifique parce qu'offensif, un homme debout, comme je les aime, toujours dans le combat, ne cédant rien aux minables attaques des nabots contre les géants. D'ailleurs, dans la dernière partie de l'entretien, l'avez-vous remarqué ? DSK était redevenu l'homme politique, l'économiste engagé, presque le candidat à la présidentielle qui nous manque tant aujourd'hui.

Strauss magnifique aussi de responsabilité : il reconnaît la "faute morale", il renonce pour toujours à cette forme de "légèreté" de moeurs, mais il récuse l'image détestable qu'on a faussement construit de lui : il respecte les femmes, il n'use pas de son pouvoir contre elles, il est "tout le contraire", envers quiconque. Je peux personnellement en attester, et je l'ai déjà écrit : DSK n'est pas de ces frimeurs qui se prennent pour des supérieurs, comme il en existe à tous les étages de la politique. Quand on est magnifique, on ne se commet pas dans ce genre de bassesse, on n'en a nullement besoin.

Magnifique prestation dans la forme. Au début, le visage était grave, de marbre, les regard durci, sans ce sourire qui fait tout le charme de l'homme, sans cette malice dans les yeux. La voix était sèche. Et puis, la statue s'est animée, est revenue à la vie, la voix s'est posée, a trouvé le ton juste, la parole s'est imposée, claire, limpide, les arguments se sont enchaînés aux arguments, dans une stricte cohérence à laquelle on ne pouvait qu'adhérer.

Des moments de pause, de réflexion, à la recherche du mot précis, mais pas d'hésitation, de digression, de lapsus, comme c'est monnaie courante chez bien des personnages publics. L'intervention de Strauss a été magnifiquement maîtrisée, de bout en bout, de part en part. J'oserai jusqu'à dire que sa prestation était encore meilleure que les précédentes, avant l'affaire. Comme si l'homme frappé par le mensonge et l'injustice, interrompu dans son destin et brisé dans son honneur, retrouvait alors la force de se défendre, et même de passer à l'attaque. Magnifique !

Voilà ce que je peux vous dire ce soir, passant de mon écran de télévision à celui de mon ordinateur, sans attendre les commentaires des uns et des autres. J'ai un immense regret : celui qui aurait été à coup sûr le candidat des socialistes et le futur président de la République ne le sera pas. Mais aussi un immense espoir : Strauss-Kahn ne renonce à rien, n'abandonne pas la vie politique, continue comme "avant". En 2017, il aura 68 ans, un âge où il est encore possible de devenir président de tous les français. Ce soir, si je me laissais aller, je serais presque prêt à relancer mon blog "L'Aisne avec DSK" ! Six ans, c'est si vite passé ... Mais je ne me laisse jamais aller. C'est aussi ce que mon modèle en politique m'a appris.

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