vendredi 9 septembre 2011

Les branches pourries.

La mise en examen de Jean-Noël Guérini pour prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et association de malfaiteurs ne peut être qu'un choc pour le socialiste que je suis. Pourtant, je ne suis ni dupe, ni naïf : la politique permet d'accéder au pouvoir, à l'argent et à la notoriété. Qu'elle puisse ainsi favoriser des dérives est presque inévitable. Ça n'en est pas moins inacceptable et condamnable, au nom précisément des idéaux socialistes.

Pour que le mal ne s'enracine pas, pour que la tentation ne se transforme pas en système, je crois qu'il nous faut défendre quelques principes qui valent à tous les échelons du parti, de la simple section aux degrés les plus élevés de la République. D'abord, il convient de mettre fin au dangereux mélange des genres : nous devrions distinguer plus nettement élus du peuple et responsables du parti, salariés des collectivités et militants politiques, ne pas les confondre dans de mêmes fonctions. De ce point de vue, la lutte contre le cumul des mandats est une excellente chose.

Ensuite, nous devons refuser toute espèce de copinage, qui constitue le terreau de la corruption. A force d'appliquer l'adage "les copains de mes copains sont mes copains", on finit pas s'acoquiner avec des personnages peu recommandables et favoriser des liaisons dangereuses, même si c'est évidemment pour la bonne cause. Le recrutement à tout niveau devrait se faire selon les critères de motivation et de compétence, pas d'affinité ou de consanguinité.

Il y a un faux bon sens qui fait dire qu'on lave son linge sale en famille. Non, surtout pas ! En politique, il faut ouvrir portes et fenêtres et ne pas laisser le linge sale dans de vieilles malles, car c'est ainsi qu'on finit un jour par trouver un cadavre dans le placard. Tout doit être rendu clair, transparent, public. Les corrompus s'installent dans l'ombre, le silence et l'omerta. Il faut au contraire tout mettre sur la table, en pleine lumière, qu'il s'agisse du nombre d'adhérents, de l'état des comptes ou de la possession de biens de toute sorte.

Enfin, soyons un tantinet robespierriste, même si le qualificatif n'est pas très bien porté : visons à l'incorruptibilité, affichons une exigence sans faille. Tout camarade simplement soupçonné de corruption et qui ne lève pas immédiatement l'accusation ne doit plus exercer aucun type de responsabilité dans le parti ou détenir un mandat.

Le parti socialiste est un bel arbre, droit et robuste, mais quelques branches sont pourries. Il faut les élaguer au plus vite.

Aucun commentaire: