dimanche 18 septembre 2011

Quelle soirée !

Quelle soirée ! Je veux parler de celle d'hier ... dans le cadre des journées du patrimoine à Saint-Quentin. D'habitude, je ne participe pas. Mais cette année, j'ai été entraîné par mon voisin, Bernard Delaire. A 21h50, devant le théâtre Jean-Vilar, j'étais donc prêt pour une visite guidée de l'hyper-centre, promettant des "surprises", des "révélations" et des "rencontres inattendues" (c'était écrit dans la brochure). Des surprises, oui j'en ai eues : quelle soirée !

D'abord, une invitée non prévue qui a failli tout gâcher : la pluie, et pas petite ni courte ! Nous avons tout de même suivi Bernard Delaire, enveloppé dans une grande cape noire, lanterne à la main, direction l'hôtel de ville. A l'intérieur, dans la salle des mariages, une parodie de cérémonie nous attendait, très amusante, puis, dans la salle du conseil municipal, des comédiens étaient figés en statues du musée Grévin. Parmi eux, j'ai reconnu notre maître en rigolothérapie locale, Jean Tribouilloy.

A la sortie, toujours la flotte ! La petite troupe de parapluies est passée devant le Carillon, allant vers la rue du Gouvernement. De là, nous avons emprunté la ruelle saint-Rémy, où nous attendait une véritable atmosphère de Moyen Âge, agrémentée par des poésies déclamées par des sortes de moines tout droit sortis du "Nom de la Rose", affublés de masques de carnaval. La basilique en fond et la pluie partout, l'effet était terrible !

Sur le parvis, en dessous de l'entrée, deux saints qui n'étaient pas de pierre sont venus nous raconter leurs histoires, rejoints par une Esmeralda qui n'était pas vraiment celle de Victor Hugo. Toujours sous l'eau, vaillamment, nous avons regagné notre point de départ, le théâtre, où un prêtre à la Don Camillo et des moines chantants nous ont interprété quelques tubes et danses du meilleur effet.

Découverte ensuite des sous-sol du bâtiment et leurs fantômes (mais oui !) et fin du parcours en passant par les coulisses et débouchant sur... scène, devant une salle remplie de spectateurs. Et là, j'ai senti le traquenard, mais trop tard ! Nous avons été sommés de jouer une courte pièce, ubuesque. Je me suis retrouvé avec une tapette à mouche entre les mains, mimant un assaut de chevalier brandissant sa dérisoire épée, genre Don Quichotte contre les moulins à vent, sous les yeux du public et de Stéphane Lepoudère, maire-adjoint à la culture ! Remarquez bien que la tapette était un moindre mal : j'aurais pu, comme certaines victimes consentantes, être coiffé d'un saladier ( le casque) ou, pire, avoir un tuyau d'aspirateur entre les jambes (le cheval).

Le ridicule n'a jamais tué personne, j'en suis donc sorti vivant et enchanté. Xavier Bertrand n'a-t-il pas commencé sa carrière politique sur ces planches, dans un accoutrement encore plus invraisemblable ? Tous les espoirs me sont donc permis. Quoi qu'il en soit, bravo et merci à toutes celles et ceux qui ont conçu et animé ce jubilatoire "patrimoine en délire", chapeau bas devant les compagnies de théâtre amateur saint-quentinoises, Manteau d'Arlequin, Tréteaux errants et Grim'Loup. Rideau et applaudissements !

Aucun commentaire: