samedi 24 septembre 2011

Saint-Quentin multiculturel.




"Je n'ai rien contre l'immigration", c'est la formule que j'ai retenue, de Karim Saïdi, représentant parmi d'autres élus la municipalité, lors de l'inauguration du "Village interculturel", organisé toute cette journée au palais de Fervaques par l'ASTI de Saint-Quentin, dans le cadre de la politique de la ville. S'en est suivi un éloge de la différence et de l'enrichissement mutuel, qu'aurait pu prononcer dans les mêmes termes un élu de gauche. Sauf que l'équipe municipale est UMP et alliés !

Moi non plus, je n'ai rien contre l'immigration. Je suis même pour, depuis toujours, avec cependant un moment-clé : la fondation de SOS-Racisme, à laquelle j'ai participé. Pour une société multiculturelle, oui, sans hésiter : l'identité nationale conçue comme un tout homogène, assimilateur, monocolore me hérisse. Vive la diversité ! Saint-Quentin est une ville populaire ouverte sur le monde, constituée de nombreuses communautés : voilà ce que retenait le visiteur en déambulant au milieu de la vingtaine de stands.

Jocelyne Nardi, présidente de l'ASTI locale, a rappelé dans son allocution que l'association était indépendante des partis et des confessions, qu'elle travaillait à Saint-Quentin "dans la discrétion" et ne montait guère "sur les podiums". Bien sûr, bien sûr, mais l'ASTI est quand même un mouvement qui se reconnaît dans les valeurs progressistes, dont la ligne nationale n'est pas vraiment favorable à l'actuel gouvernement. Et puis, la "discrétion", non, non et non : je rêve d'une gauche locale flamboyante, extravertie, décomplexée, assumée, communiquante, médiatique mais surtout pas "discrète" ! Bon, voilà que je m'énerve, alors que ça ne sert à rien. Reprenons nos esprits :

J'étais chargé d'animer trois débats successifs, un marathon qui a duré trois heures ! Viviane Caron nous a d'abord entretenus de l'Afghanistan fort savamment. Puis j'ai reçu Pétula Line MBella, l'avocate de l'ASTI, pour débattre des droits et obligations des immigrés. Enfin, c'est la scolarisation des enfants qui a conclu nos réflexions, en présence de l'équipe d'alphabétisation de l'association.

Anecdote amusante et lapsus révélateur, que je livre à votre méditation : maître MBella, pour donner un exemple de politique restrictive en matière d'immigration, a cité la fameuse formule "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", qu'elle a attribuée à un homme de droite ... sauf que c'est un homme de gauche qui l'a prononcée, Michel Rocard, Premier ministre, et que la phrase complète, rarement citée, se poursuit ainsi : " mais elle doit en prendre sa part, et elle le peut". Ce qui en change évidemment la signification.

En vignette, le lancement officiel du "village interculturel" : de gauche à droite, Claudette Lemire, Marcel Ouillon, Laurent Marzec, Jocelyne Nardi, Karim Saïdi, Alain Gibout, Roland Bourcier, Stéphane Lepoudère, Colette Blériot, Agnès Boutreux-Potel.

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