mercredi 15 juin 2011

Moderne ou pas.

Hier, au centre social de Guise, l'atelier-philo que j'anime depuis plusieurs années, dans le cadre d'un stage d'insertion, s'est penché sur la modernité ou le modernisme, en se posant la question : "Ce qui est moderne est-il forcément bon ?" J'ai trouvé nos réflexions particulièrement inspirées (ce n'est pas toujours le cas !). Est-ce la présence d'une journaliste de L'Aisne Nouvelle qui a suivi jusqu'à la fin notre débat, stylo en main ? Peut-être ...

Quand un regard extérieur est là, le groupe se sait observé, fait attention, se comporte différemment, donne le meilleur de lui même. C'est un phénomène humain assez étrange mais compréhensible : replié, le groupe devient stérile, ne parle qu'aux siens, tombe dans la répétition, s'expose aux déchirements. L'entre soi est délétère, il faut en sortir pour qu'une pensée collective porte ses fruits. C'est une grande leçon pédagogique et politique.

Être moderne, à la page, nouveau, de mode, jeune, tendance, in, avec son temps, surtout pas vieux jeu, est-ce une forme de supériorité ? C'est ce que laisse croire généralement notre société. La cuisine moderne, pratique, fonctionnelle, adaptée est, depuis les débuts de la société de consommation, l'idéal de la ménagère, en opposition aux fourneaux de grand-mère. Homme moderne, femme moderne, qui ne souhaite pas l'être ? Une certaine gauche se pique d'être moderne, contre l'ancienne, la traditionnelle, la vieillotte.

En préparant cette animation, je me suis demandé ce qui caractérisait le monde moderne, par opposition aux civilisations passées. J'ai trouvé dix points sur lesquels je me suis appuyé durant nos échanges : le confort matériel et moral, la prolifération des technologies, la généralisation de l'individualisme, les valeurs démocratiques, l'égalité entre l'homme et la femme, la survalorisation de l'enfant, le culte de la jeunesse, l'éducation de masse, la négation de la vieillesse et de la mort, l'art abstrait. Mais ça se discute, et c'est fait pour ça ...

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