vendredi 3 juin 2011

Citoyen du monde.

C'est tout de même incroyable, ce débat sur la binationalité ! D'abord, il a été largement initié par Le Pen (je me refuse à citer son prénom, de peur de la rendre involontairement sympathique et humaine, ce qu'elle n'est pas), après son courrier aux députés. Voir une fois de plus l'extrême droite imposer ses thèmes idéologiques, je le refuse. Et puis, c'est quoi ce mot de "binationalité" ? J'ai toujours entendu parler de "double nationalité". Y a-t-il une différence juridique entre les deux ? Sinon, pourquoi cette substitution de termes ? L'usage des mots n'est jamais innocent.

Mais surtout, n'y a-t-il pas plus important, dans la société française actuelle, que de s'interroger sur les conditions d'accès à la binationalité ? J'y vois un délire de plus qui secoue l'opinion publique (du moins une partie d'entre elle). Chômage, pouvoir d'achat, inégalités, éducation et tout le reste, ça ne mérite pas d'avoir quand même la priorité ? On réclame à corps et à cris du concret et on s'excite dans un débat abstrait, théorique, quasi "théologique" autour de la notion de binationalité.

En quoi quiconque peut être gêné par le fait qu'il existe des binationaux ? En quoi ce statut apporte des nuisances, représente des inconvénients ? Franchement, j'ai beau chercher, réfléchir, je ne vois pas, je ne trouve pas. Que des français, pour des raisons personnelles, veuillent adopter une autre nationalité, c'est leur choix, c'est leur problème, ça ne regarde personne d'autre. Que des étrangers veuillent devenir français, je m'en réjouis, je trouve ça formidable, ça ne fait de mal à personne.

Vouloir supprimer et restreindre la binationalité, c'est réduire une liberté, une possibilité dont l'existence est une chance, pas un malheur. Pourquoi donc s'en prendre à elle ? Sommer un citoyen de trancher, de s'en tenir à une seule nationalité, de renoncer à une part de lui-même, de ses origines, c'est barbare. Laissons la barbarie à Le Pen, ça lui va comme un gant de fer. La double nationalité ? Pour ma part, j'aimerais bien. Franco-américain, par exemple ! Mais je ne parle pas un mot d'anglais ... Me voilà condamné à demeurer français, berrichon et saint-quentinois. Citoyen du monde, ce serait tellement bien !

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