Lutter contre l'abstention aux élections est une oeuvre utile. Mais ce que propose une association de Seine-Saint-Denis (département très touché par l'abstention) me laisse interloqué : présenter un "candidat de l'abstention" à la prochaine présidentielle ! Son porte-parole, Rachid Chatri, explique très sérieusement qu' "il s'agit d'un candidat invisible que l'on entend mais qu'on ne voit pas car il est censé représenter l'abstention". Vous y comprenez quelque chose ?
Je résume : pour faire reculer l'abstention, un représentant des abstentionnistes demande qu'on vote pour lui, sans autre programme que de réduire le taux d'abstention. Mathématiquement, c'est imparable : si ça marche, les abstentions ne peuvent que baisser. Mais politiquement, c'est ahurissant, comme cette justification : "Notre objectif est double : (...) redonner du poids à l'abstention (...) mais rappeler que voter est à la fois un droit et un devoir".
L'association qui a lancé ce projet, c'est la Balle au Centre, la BAC. Ca ne s'invente pas non plus, ce n'est pas innocent même si cela n'a aucun sens : la BAC, c'est la Brigade anti-criminalité, bien connue en banlieue. Coïncidence ? Non, les coïncidences, à ce niveau, n'existent pas. On a vu des candidats farfelus à chaque présidentielle, mais des comme ça jamais. C'est "une candidature pédagogique", soutient Rachid Chatri. Comme les radars ?
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