samedi 18 juin 2011

De l'eau dans les flûtes.

Tous les amis de l'école publique étaient ce midi dans le jardin des Champs-Elysées, à Saint-Quentin, devant le monument érigé à la mémoire de ses fondateurs, Condorcet, Paul Bert, Jean Macé, Jules Ferry, Ferdinand Buisson. Mais la pluie aussi s'était donnée rendez-vous. Les discours ont eu lieu face à une assistance de parapluies. Une minute de silence a honoré Claude Gransard, récemment disparu. Puis Jacqueline Hargous, présidente de l'association des amis de l'école publique, organisatrice de la traditionnelle cérémonie, a rappelé qui étaient les cinq grands personnages.

Au moment de l'allocution de la maire-adjointe à l'éducation, Françoise Jacob, j'ai tiqué d'entendre citer Paraschool, une officine privée de cours particuliers. Les laïques sont ainsi, très chatouilleux sur cette question. Et puis, madame Jacob est entrée dans une énumération détaillée et fastidieuse des sommes affectées aux travaux et aménagements dans les écoles, alors que j'aurais préféré une intervention sur les valeurs républicaines. Les laïques aiment bien ça aussi, surtout quand la pluie met un peu le moral dans les chaussettes.

Quand il a fallu déposer les gerbes au pied du monument, je me suis retrouvé avec des fleurs dans les bras ! C'est Jean-Claude Decroix, chef du protocole, qui m'en a chargé, le bouquet étant barré d'un ruban au nom des "personnels enseignants" et ne trouvant nul acquéreur. Tant qu'à faire ... Sauf qu'à l'instant d'effectuer cette tâche inattendue, une dame venue de nulle part l'a revendiquée et reprise. J'ai bien sûr laisser faire. C'est comme en politique : tout le monde m'y voit et au dernier moment quelqu'un se pointe pour me piquer la place !

La cérémonie s'est terminée par la chorale des enfants et toujours la pluie. C'est à la flûte qu'ils ont interprété un émouvant hymne à la joie. Vincent Savelli, vice-président du conseil d'agglomération, a même versé quelques larmes, mais je crois qu'elles venaient des gouttes d'eau dégoulinant de son parapluie. La musique un peu poussive et tristounette ressemblait à des sifflements de petits asthmatiques. L'institutrice l'a justifié en disant, mi-sérieuse mi-rieuse, qu'il y avait "de l'eau dans les flûtes". Et zut ! Une bien belle célébration quand même.

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