mercredi 29 juin 2011

La politique autrement.

Je veux revenir sur ce qui a occupé mon week-end et la semaine passée : les assemblées générales, départementale et nationale, de la Ligue de l'enseignement. Depuis quelques années déjà, cet engagement associatif est devenu pour moi plus important que tout, plus gratifiant, plus intéressant que la politique. Je crois qu'à Saint-Quentin toute une génération de femmes et d'hommes de gauche est écartée depuis quinze ans et pour encore un bon bout de temps des responsabilités électives. Ça ne durera pas éternellement mais quand même longtemps, à mon avis. C'est pourquoi la vie associative est pour eux une sorte de compensation, de dérivatif.

Je me dis aussi, et ça n'est pas une forme de consolation, que le monde associatif, c'est l'essence même du politique, le pouvoir en moins ! A la Ligue de l'enseignement, je peux oeuvrer pour ce qui me tient à coeur, je peux faire la démonstration de mon utilité, dans des activités qui sont généralement chères à un militant de gauche : la défense de l'école publique et des valeurs laïques, les manifestations périscolaires, l'éducation populaire, le sport d'épanouissement, l'aide aux populations en difficulté, exclus, marginalisés mais aussi le débat d'idées. Et si c'était ça la vraie politique ? En tout cas la politique autrement ...

Dans ce monde associatif, j'y suis en contact avec les réalités, alors que la politique locale me semble souvent hors-sol, presque surréaliste, méritant seulement qu'on s'en amuse, aussi sérieux pourtant soient ses enjeux. J'essaie malgré tout de résister à la tentation de l'ironie, de faire comme si, même si j'ai horreur de faire semblant. Et puis, à défaut d'occuper la mairie ou d'espérer gagner, il faut bien participer à la vie de la cité, apporter sa pierre, même si on rêverait d'un travail dans de toute autres conditions.

A la fin d'une existence, il n'y a qu'une seule question sérieuse qu'on se pose à soi-même : qu'as-tu fait ? Je n'aimerais pas répondre : j'ai attendu, j'ai espéré, je me suis opposé mais je n'ai rien fait concrètement, je n'ai rien apporté de précis dont on puisse se souvenir. En politique, la grande faucheuse ce n'est pas la mort, c'est l'oubli. Ce n'est certes pas indigne d'attendre, d'espérer et de s'opposer, mais ça ne correspond pas à l'idée que je me fais de la politique, qui passe par l'exercice des responsabilités. C'est peut-être en dehors de la politique qu'on fait le mieux de la politique.

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