mercredi 15 juin 2011

Le tandem et la danseuse.

En souhaitant aujourd'hui un "tandem Hollande-Aubry" en vue des prochaines élections présidentielles, Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon, a une vision très juste de la situation. Après l'élimination de DSK, la situation est complètement chamboulée, la place des uns et des autres est remise en cause, l'avenir, de souriant, devient incertain. Dans ce genre de configuration, il faut privilégier l'unité des socialistes. Mais comment ?

Aller à la primaire en laissant faire, sans s'interroger au préalable sur les enjeux, c'est prendre le risque du casse-gueule. Plusieurs candidats, dont deux dans un mouchoir de poche, et les autres qui vont emporter la décision par leur ralliement, c'est le plus mauvais contexte qui pouvait se présenter aux socialistes, c'est la bagarre assurée, le déchaînement des rapports de forces. L'unité passe par une entente, un accord entre les deux favoris, Hollande et Aubry. C'est possible, puisque Strauss-Kahn et Martine l'ont fait.

Mais l'unité n'est recevable que si elle a un sens. Pas question d'une synthèse artificielle qui ne serait qu'un arrangement entre des intérêts. Hollande et Aubry, au-delà des inévitables nuances, partagent en commun une même ligne social-démocrate. Derrière les discours parfois vaguement gauchisants de la première secrétaire qui sont là pour faire plaisir à l'aile gauche, sa pratique gouvernementale et son parcours de vie n'ont jamais dérogé au réformisme. Hollande est plus clair et plus conséquent dans ses choix et propositions, mais les différences entre les deux ne sont perceptibles qu'aux spécialistes.

C'est pourquoi Gérard Collomb a raison de demander des "primaires de confirmation". Les primaires véritables sont celles qui mettront un jour en lice un socialiste avec des candidatures issues d'autres partis et d'autres traditions. Nous n'en sommes pas encore là mais je suis persuadé que cela viendra. En attendant, il faut se contenter d'un débat entre socialistes. La logique des choses voudrait que nous ayons trois candidats : Manuel Valls pour l'aile droite, Arnaud Montebourg pour l'aile gauche et un ticket Hollande-Aubry pour la social-démocratie. Mais qui a dit que les choses étaient logiques en politique ? En tout cas, le tandem me va, alors que l'échappée en danseuse m'inquiète.

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