mercredi 29 juin 2011

Dernier conseil avant l'été.

Lundi soir, le conseil municipal de Saint-Quentin a commencé de manière peu habituelle : des manifestants nous attendaient dans le hall d'entrée ! C'est rarissime. Et plus rarissime encore : non pas une manif mais deux ! Celle des Verts pour soutenir l'intervention de leur élue, Nora Ahmed-Ali, contre le passage d'un train de déchets nucléaires dans la ville le 7 juin et celle de la CGT, Guy Fontaine en tête, pour protester contre le départ forcé de la bourse du travail.

Les cégétistes étaient moins nombreux que les écologistes mais médiatiquement plus visibles, avec leur chèque géant représentant le total de l'astreinte journalière à laquelle le syndicat est soumis. Une tentative d'accrocher la banderole au balcon du conseil municipal a tourné court avec l'irruption de plusieurs policiers municipaux. Parmi les antinucléaires, on pouvait reconnaître, venus de Château-Thierry (!), l'ancien maire socialiste Dominique Jourdain, Danièle Bouvier, responsable EELV, ainsi que Michèle Cahu, conseillère régionale, et Armelle Gras, deuxième sur la liste régionale du MoDem.

A l'intérieur de la salle, le débat qui m'a semblé le plus intéressant, le plus politique, a touché aux tarifs de la cantine scolaire. Xavier Bertrand a justifié leur importante augmentation par le coût des denrées, de l'introduction de la nourriture biologique, de la lutte contre le gaspillage, arguments tout à fait admissibles. Ces tarifs ont été calculés en fonction des quotients de la CAF (caisse d'allocations familiales), afin d'éviter les effets de seuil : là aussi, le raisonnement est recevable.

Mais l'opposition a fait remarquer que l'affectation de sommes importantes pour la vidéosurveillance et les clubs sportifs pourrait tout aussi bien servir à réduire les coûts de la cantine scolaire. Xavier Bertrand aura beau jeu de rétorquer que le sport fait aussi marcher l'économie et que la sécurité a un prix, il n'empêche que nous entrons, avec ce débat, au coeur de l'interrogation politique : quelles doivent être les priorités ? Comment doivent se répartir les subventions ? Quels objectifs, quel projet se donne une municipalité ?

Une petite métamorphose lors de ce dernier conseil municipal avant les vacances d'été, celle de l'élu du POI (parti ouvrier indépendant), Michel Aurigny ! Ce trotskyste lambertiste est d'habitude fort long et compliqué dans ses interventions interminablement chiffrées, sans doute étayées mais très peu adaptées à la communication. Or, cette fois, il a été d'une simplicité biblique, si j'ose ainsi qualifier ce laïque intransigeant. Son commentaire du compte administratif a été particulièrement efficace.

Est-ce la disparition récente de Peter Falk qui m'influence, j'ai même trouvé du Columbo chez Aurigny ! Sa façon de poser, mine de rien, presque en jouant les naïfs, des questions courtes et précises au maire de Saint-Quentin faisait mouche, à tel point que Xavier Bertrand avait du mal à contenir son irritation. Bon, j'aime bien Peter Falk, j'en profite pour lui rendre ce petit hommage, mais je ne suis pas devenu lambertiste pour autant !

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