lundi 10 juin 2013

St-Quentin vote pour



Le vote socialiste sur le texte "Notre Europe" a été éclipsé dans l'actualité par la mort de Clément Méric et la disparition de Pierre Mauroy. Pourtant, comme toute consultation, celle-ci mérite qu'on analyse les résultats, surtout au niveau local, dans la section de Saint-Quentin. Je suis toujours surpris du faible score de participation au niveau national (35% des inscrits) : normalement, les adhérents d'un parti politique sont des citoyens motivés, que la politique intéresse ; et lorsqu'il s'agit de l'Europe, un socialiste est particulièrement concerné par un thème cher à sa tradition : la preuve hélas que non !

En matière de participation, la section de Saint-Quentin fait nettement mieux que la moyenne nationale, puisqu'elle atteint les 42%. Première surprise (mais tout vote recèle des surprises !) : le texte proposé par la direction est adopté à l'unanimité ! Je crois que c'est la première fois, en quinze ans de section, que je vois ça. Au niveau national, il y a 90% de votes favorables, ce qui n'est pas mal non plus ! Mais 100%, c'est étonnant, quand on sait en même temps que l'aile gauche est dominante dans la section et que cette hégémonie ne génère pourtant pas la moindre abstention ou opposition. C'est presque contradictoire, quand on lit les amendements défendus par Anne Ferreira, qui donneraient une toute autre tonalité au texte s'ils avaient été adoptés. Mais c'est ainsi : mystère de la politique et des positionnements collectifs ... Ceci dit, je m'en réjouis, même si c'est au prix d'une cohérence difficilement lisible.

Les votes sur les amendements traduisent et confirment l'importance de l'aile gauche dans la section de Saint-Quentin : ses quatre amendements recueillent quasiment le même nombre de voix que lors de la désignation de Jean-Pierre Lançon au secrétariat de la section (au niveau national, ces quatre amendements ne rassemblent que 25% en moyenne, contre 90% en gros à Saint-Quentin). En revanche, le courant majoritaire, réformiste ou social-démocrate, a disparu ou ne s'est pas déplacé pour aller voter. Ce qui est tout de même un comble quand on sait que le texte "Notre Europe" est largement de son fait ! Confirmation que Stéphane Andurand, censé représenter ce courant, l'a totalement lâché, probablement plus dans un souci d'opportunité à venir que d'idéologie à défendre (déjà, son refus d'accéder au souhait de la direction nationale en faveur d'une nouvelle élection du secrétaire de section en disait long sur ses arrière-pensées).

L'amendement qui avait ma faveur, celui des anciens rocardiens, est parmi les trois qui ont suscité le plus d'abstentions : logique ! De même, l'amendement défendu par le très social-démocrate Zaki Laïdi a conduit à une forte abstention. En revanche, je comprends mal que l'amendement féministe de Laurence Rossignol et Adeline Hazan, qui n'a rien à voir avec l'inspiration social-démocrate, ait pourtant entraîné le même niveau d'abstention. Mais les choix politiques ne sont pas toujours politiques : s'y mêlent parfois des questions de personnes ... Intéressant aussi de remarquer que l'amendement qui a provoqué le plus de votes contre est celui qui propose la semaine de quatre jours et les 32 heures.

De ces quelques considérations, forcément très relatives puisque nous sommes sur une échelle très réduite, j'en conclus, s'il en était besoin, que ma désignation pour la tête de liste aux élections municipales ne sera pas facile. Certes, l'Europe n'a rien à voir avec Saint-Quentin, la finalité des deux scrutins est complètement différence ; de plus, le collège électoral ne sera pas le même. Il n'empêche que les tendances sont là, massives, aussi petites soient-elles. Dans une culture des rapports de forces, tempérée seulement par des arrangements de circonstances, j'aurai bien du mal à me faire une place. Les primaires citoyennes auraient tout bousculé ! (c'est pourquoi elles n'ont pas été acceptées). Peu importe : je garde le cap, je continue à tracer mon sillon, je n'ai de compte à rendre qu'aux Saint-Quentinois, et ce sont seulement mes actions collectives et publiques qui témoignent en ma faveur ou contre moi, pas telle ou telle misérable combinaison personnelle.

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