jeudi 27 juin 2013

22h00, 6 ans



La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on. En politique, la vérité sort du fond des urnes. Pour les socialistes de Saint-Quentin, ce sera ce soir, à 22h00, que nous saurons : l'épreuve de vérité, en quelque sorte, tant il est vrai que toute vérité d'importance a quelque chose d'éprouvant. Ai-je des chances d'être désigné premier des socialistes ? Ce sera très difficile, puisqu'un candidat a déjà été pré-désigné, à travers ce que Michel Garand dans L'Aisne Nouvelle a appelé pudiquement un "travail préparatoire". Mais comme j'ai commencé ce billet par un proverbe, je vais faire appel à un autre : Jamais deux sans trois. Jusqu'à présent, nous avons eu deux surprises dans cette campagne interne : le retrait d'Anne Ferreira et l'unité politique retrouvée de la section socialiste, puisque Michel et moi appartenons à la même sensibilité et avons grosso modo les mêmes analyses, les mêmes propositions. Pourquoi pas une troisième surprise, qui serait mon élection à la tête de liste ?

Toute élection réserve des surprises, même celles qui sont les mieux verrouillées. Le taux de participation joue beaucoup, ainsi que le niveau des abstentions. Ce qui est certain, c'est que jamais désignation interne à Saint-Quentin n'aura été autant médiatisée. On peut donc dire que les adhérents choisiront en connaissance de cause. Qu'est-ce qui pourrait les amener à voter en ma faveur ? Entre deux sociaux-démocrates, autant prendre le plus connu, le plus constant, le plus déterminé ! Car ce soir, les socialistes ne se donnent pas seulement un candidat pour les élections municipales, mais un leader pour les six années qui viennent, que nous soyons dans la majorité ou, à nouveau, dans l'opposition. Cet élément-là, il faut l'avoir bien en tête. Pour ma part, j'ai fait tout mon possible pour expliquer que je pouvais être ce leader, mettant en avant trois qualités : l'autorité, les idées, le dynamisme.

Si tu perds, tu fais quoi ? On m'a souvent posé la question (de mauvaise augure !) ces derniers temps. La réponse est facile. D'abord, je ferai ce que j'ai toujours fait : respecter une décision majoritaire, quand elle est prise dans un cadre démocratique. Ensuite, j'assumerai totalement la défaite. J'ai une sainte horreur des politiques qui se défaussent, qui refusent de reconnaître avoir échoué, qui vont même pour certains jusqu'à prétendre que la défaite est une ... presque victoire ! Non, quand on a échoué, il faut l'admettre et en tirer toutes les conséquences.

Si j'échoue sur un score honorable, c'est-à-dire représentatif d'un courant de sympathie politique, je participerai à la campagne des élections municipales, à la place que la tête de liste voudra bien me donner, si elle le souhaite, si elle le juge utile. Car je rappelle qu'on n'est pas candidat à une place sur une liste municipale : ceux qui croient bon le faire publiquement se disqualifient. Si mon score se résume à quelques voix seulement, ce sera alors une défaite sans appel. Depuis des années, j'oeuvre pour offrir aux socialistes de Saint-Quentin une candidature et une alternative crédibles, je suis énormément présent, sous de multiples formes, dans la vie publique locale et même départementale ; si c'est pour finir avec quelques voix, ce sera en effet la fin : je ne serai plus qualifié pour participer aux élections municipales. Dura lex sed lex : l'adage ne vaut pas que pour la justice, mais aussi la politique. A 22h00 ce soir, je représenterai quelque chose ou je ne serai plus rien du tout.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Autorité ça veut dire quoi ??

Emmanuel Mousset a dit…

Qu'on sait faire respecter les règles du parti, les décisions majoritaires, qu'on n'accepte pas les prises de position individuelles qui desservent notre image et notre intérêt. Bref, pour parler crument, c'est mettre fin au foutoir, à l'absence d'anticipation, au désordre permanent. C'est aussi s'aligner à 100% sur la politique du gouvernement. L'autorité, c'est de pas accepter que des conseillers municipaux votent comme ça leur chante, c'est amener à la démission ceux qui ne souscrivent pas à leurs devoirs d'élu. L'autorité, c'est bien d'autres choses encore. L'autorité, c'est ce qui définit le leader, c'est son synonyme. L'autorité, c'est l'essence de la politique, pour parler comme les philosophes.