mercredi 12 juin 2013

Respect pour les socialistes



A la lecture de L'Aisne Nouvelle de lundi, j'étais en colère. Pas contre le journal, mais contre les personnes qui ont témoigné dans le journal, à cause de leurs propos tenus durant le rassemblement en hommage à Clément Méric, samedi dernier, place de l'Hôtel de Ville. Je suis souvent en colère : dans cette ville, Saint-Quentin, on ne respecte pas les socialistes. Ce comportement est déjà ancien, mais il ne s'améliore pas avec le temps. La droite sourit, prend parfois pitié, une partie de la gauche casse du sucre sur notre dos. Comme les uns et les autres savent qu'il n'y aura pas de réaction, chacun s'en donne à coeur-joie : un véritable sentiment d'impunité existe lorsqu'il s'agit de cracher sur le PS. Ne croyez pas que j'exagère ou que la colère m'aveugle : les faits sont là, publics, et je vais vous les commenter.

Jocelyne Guézou, une amie pourtant (ah les amis en politique : j'en viens à me demander s'il ne vaudrait pas mieux leur préférer les ennemis), a eu cette phrase proprement hallucinante, que je cite dans son intégralité : "Si le gouvernement n'avait pas fait tant de foin sur le mariage pour tous, les groupes d'extrême droite n'auraient pas eu le temps de s'organiser comme ça". Oui, vous avez bien lu et hélas très bien compris : si Méric est mort, c'est la faute aux socialos et au mariage homo ! Si vous n'êtes pas tombés à la renverse ou si vous n'avez pas avalé de travers, vous avez de la chance ! Tout comme Jocelyne a beaucoup de chance que je ne sois qu'un ami : secrétaire de section, je l'aurai très vite appelée pour l'enguirlander sans attendre la Noël !

Et ce n'est pas fini (quand je vous dis que je suis en colère ...) : un manifestant du Front de Gauche (à l'initiative du rassemblement) déclare qu' "on est là pour d'abord dénoncer ce type d'assassinat, mais aussi (sic) pour combattre les mesures d'austérité du gouvernement, qui exacerbent le climat de tension ambiant". Même chanson que Guézou, amalgame scandaleux, malhonnête : les fachos, c'est à cause des socialos, pour le traduire en raccourci. Ce n'est pas la crise qui est visée, non c'est le gouvernement ! Ahurissant, inacceptable ...

Et pour finir, pour compléter le tableau de chasse (mais le gibier, ce sont les socialistes), voici nos camarades lambertistes, qui n'ont pourtant pas l'habitude de militer dans l'antifascisme (Lambert expliquait que ce n'était pas marxiste, qu'il fallait privilégier les luttes sociales), mais qui étaient présents, dans les personnes de François Pozzo-di-Borgo et Michel Aurigny : pour eux, "le recul sur la réforme des retraites, l'acte 3 de la décentralisation (sont) comme des coresponsables de la mort de Clément Méric". Les guillemets rapportent les propos du journal, pas nommément de di-Borgo ou Aurigny, mais on peut penser que l'esprit est là, insupportable : "coresponsables" de la mort de Méric, voilà ce que seraient les socialistes, à travers leur politique ! Ne pensez-vous pas, maintenant, que ma colère n'est pas une forme d'humeur mais une indignation très rationnelle à des propos injustes et calomnieux ?

Si je suis candidat aux élections municipales, c'est aussi pour mettre un terme à ce manque de respect que les socialistes locaux subissent depuis trop d'années : ça suffit ! Nous ne sommes pas des paillassons sur lesquels n'importe qui peut s'essuyer les pieds et dire n'importe quoi. Je veux rétablir l'autorité légitime d'un parti de gouvernement, qui à Saint-Quentin a été réduit à l'état de petit groupe sans influence, qu'on se permet de frapper parce qu'on sait qu'il n'y aura pas de riposte. Je le dis : si je suis choisi, ce temps-là sera fini. Et tout le monde à gauche s'en portera beaucoup mieux, vous verrez. Il n'y a pas de clarté, de force, de crédibilité sans respect. Il n'y a pas de victoire non plus. On ne respecte pas les losers. Ce temps-là est terminé : les socialistes doivent être les premiers partout, et gagner.

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