jeudi 13 juin 2013

Avec Alain Mabanckou



Je suis allé lundi soir à la Maison de l'Egalité, à Amiens, qui invitait l'écrivain congolais Alain Mabanckou pour son dernier ouvrage Lumières de Pointe-Noire (vignette 2). Des raisons personnelles m'ont conduit à le rencontrer, mais ce n'est pas ce dont je veux vous entretenir. D'abord, coup de chapeau à la Ville d'Amiens pour ses Lundis de l'Egalité, qui donne chaque semaine la parole à un auteur différent, souvent prestigieux, dans des conférences gratuites et ouvertes à tous, autour des thèmes de la diversité et de la citoyenneté.

Maryse Lion-Lec, maire-adjointe chargée de la lutte contre les discriminations et pour l'égalité des droits (en vignette 1, au micro, présentant l'invité), est à l'origine de cette manifestation, aidée par Jean-Claude Ester, directeur de la Maison de l'Egalité, également Défenseur des Droits dans le Saint-Quentinois (il tient une permanence hebdomadaire en maire de Saint-Quentin). A ce titre, je l'avais convié il y a quelques mois à un ciné philo.

Toutes les idées sont bonnes à prendre, ici ou là, et j'ai l'esprit butineur : tête de liste aux élections municipales, je proposerai que notre équipe se dote d'un maire-adjoint chargé de la lutte contre les discriminations et pour l'égalité des droits. De même, je mettrai en place une série de conférences, à la façon de ce qui se fait à Amiens, dans ce qui pourrait être aussi, chez nous à Saint-Quentin, une Maison de l'Egalité, regroupant les associations et organismes qui travaillent dans ce domaine, accueillant des permanences, des manifestations, des expositions.

Un mot sur Alain Mabanckou : qui sait qu'il est le plus grand écrivain congolais contemporain ? Il s'est exilé pendant vingt ans et revient aujourd'hui dans son pays. Il est le défenseur d'une culture de la courtoisie, une valeur qui peut sembler aujourd'hui désuète, dans une époque de spontanéité et de vulgarité. Mais son approche est très convaincante. Evidemment, comme toujours, la politique n'est jamais très loin : les Congolais sont nombreux à Amiens, ils ont leur association et se montrent souvent critique à l'égard du régime de leur pays natal. D'où l'éternelle question : comment doit se positionner un écrivain, un artiste ? Doit-il boycotter ou participer ? Réponse de Mabanckou : le dialogue ferme mais courtois, forcément ! C'est aussi de cette façon qu'on fait changer les choses et avancer le monde.

Et puisqu'il est question de politique (on n'y échappe pas !), le récent renoncement de Gilles Demailly à poursuivre son mandat de maire d'Amiens a été inévitablement évoqué dans les couloirs. Mais j'y consacrerai un prochain billet, car le cas de figure amiennois est également riche d'enseignements pour la situation à Saint-Quentin.

Aucun commentaire: