mardi 25 juin 2013

Mon projet, ma campagne



Au stade actuel de notre procédure interne, il n'est question que de la désignation du premier des socialistes pour les élections municipales de 2014. Le projet viendra plus tard, discuté et validé par les adhérents des sections. Mais un candidat à la tête de liste ne peut pas se présenter les mains vides et n'afficher que sa bonne figure ; il lui faut mettre des propositions sur la table, qui ne sont bien sûr que des pistes de réflexion. C'est ainsi qu'il faut prendre celles que je vais énumérer. Sauf une, non négociable, qui m'engage totalement : le refus d'augmenter les impôts locaux, afin de préserver un pouvoir d'achat déjà mal en point pour beaucoup de Saint-Quentinois(es).

Ma campagne se fera exclusivement sur des thèmes locaux, et pas nationaux. Chacun sait que je suis socialiste, que je défends à 100% le gouvernement Hollande-Ayrault : je n'ai pas besoin d'en dire plus ni d'en faire trop. Ce qui m'intéresse dans ces élections municipales, c'est la ville de Saint-Quentin et ses habitants, point. C'est pourquoi je m'adresserai à l'ensemble de la population, quelles que soient ses opinions, dans une campagne qui ne sera donc pas partisane. Et pour le prouver, la moitié de la liste sera composée d'hommes et de femmes n'appartenant pas à des partis politiques, mais des personnalités locales, influentes, actives, ayant fait leurs preuves en matière d'engagement public, responsables associatifs, syndicalistes, chefs d'entreprise, professions libérales ...

Chaque candidat de la liste sera invité à signer une charte du candidat, afin de remédier aux erreurs passées. Quant on aspire à un mandat, il est légitime de se soumettre à trois obligations et de s'y tenir durant toute la durée du mandat : siéger en séance de conseil municipal, se plier à la discipline majoritaire (pas de vote individuel), assurer son rôle de représentation lors des grandes manifestations publiques. L'élu qui, pour des raisons d'ordre privées, serait amené à ne pas pouvoir respecter ces trois obligations (qui sont les devoirs élémentaires d'un élu) devra remettre son mandat en démissionnant.

Je ferai une campagne de propositions. Les Saint-Quentinois n'attendent pas qu'on critique et qu'on casse mais qu'on apporte et qu'on construise. Le bilan de Xavier Bertrand ne m'intéresse pas. Chacun sait ce qu'il est, ses réussites et ses échecs : je ne suis pas dans le commentaire mais dans l'action, je ne me définis pas par rapport à la majorité sortante mais en vertu de mes valeurs, de ma sensibilité, de ma réflexion et du mandat que m'accorderont mes camarades. Je respecte mon adversaire, je ne le caricature pas et j'accepterai, le moment venu, tout débat avec lui. Ma seule préoccupation, c'est Saint-Quentin et les Saint-Quentinois(es). Mon souci, c'est de réussir l'alternance, après bientôt vingt ans de gouvernance d'une même équipe, d'une même sensibilité.

Mon calendrier sera le suivant : dès après ma désignation, avant même que ne commencent les vacances d'été, je rencontrerai tous nos partenaires potentiels, du MoDem au Front de gauche, afin d'établir un premier contact. A partir de septembre, je lancerai les Rencontres du Projet : au lieu de rédiger un programme au sein de nos sections, entre socialistes, c'est la population qui sera sollicitée, à travers une petite dizaine de réunions publiques, dans le but de recueillir les désirs et les revendications des habitants. Parallèlement, des personnes ressources seront consultées pour construire notre projet municipal, non pas sur des slogans mais sur des compétences, une forme d'expertise. Courant janvier, le projet municipal sera rendu public, avec trois ou quatre grandes mesures qui seront chiffrées (dans leurs grands volumes financiers). Promettre n'importe quoi ne m'intéresse pas : promettre ce qui est faisable, là oui.

L'équipe municipale sera reconfigurée. Actuellement, l'éducation, la culture et la jeunesse sont séparées. Il faut les mettre en synergie, à la charge d'un seul maire-adjoint. Ensuite, il faut créer un adjoint au tourisme, qui n'existe pas aujourd'hui. Certes, l'agglomération s'en charge ; mais ce n'est pas une raison pour que Saint-Quentin ne s'en charge pas aussi (d'autres compétences sont communes aux deux assemblées). Un maire-adjoint, on s'en souvient, on l'identifie ; pas un vice-président d'agglo. Maire-adjoint au patrimoine historique, c'est une dénomination trop statique, trop restrictive. Le tourisme, c'est plus dynamique, et l'importance du développement de ce secteur pour Saint-Quentin n'est plus à démontrer. Enfin, dernière création, entièrement nouvelle celle-là : maire-adjoint aux droits des femmes et à la lutte contre les discriminations, comme il en existe dans bien des villes.

Les relations entre le maire et ses administrés est un point fondamental. On ne peut plus diriger une ville comme autrefois. L'avis et la participation de la population sont devenus indispensables. L'actuelle majorité consulte et communique, très bien. Mais je veux faire mieux : non plus des questions qui viennent d'en haut, mais des suggestions qui remontent d'en bas. C'est la procédure du référendum d'initiative populaire : proposé par pétition, un sujet est soumis à l'approbation de la population.

Dans le même état d'esprit, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) est une assemblée réunissant les forces vives d'une ville, qui débattent de questions locales, rédigent des rapports en dehors de tout clivage partisan. Il existe au niveau national, régional mais pas local. Je propose de l'instituer au niveau local. Il nous faut absolument, à côté du conseil municipal dont les joutes, aussi essentielles soient-elle, sont généralement stériles, établir un lieu de rencontre, de débat et de proposition qui échappe aux contingences électorales (sachant bien sûr que le conseil municipal demeure souverain).

Enfin, une ville moderne doit avoir des relations modernes avec la presse et les médias, ce qui n'est pas encore tout à fait le cas à Saint-Quentin (y compris à gauche). La presse doit être libre et respectée. Un journal n'est pas une entreprise comme les autres. Je me moque de savoir si un fabricant de chaussures est libre et respecté. Mais un support qui contribue à former l'opinion publique, ce n'est pas la même chose. La presse est un rouage essentiel de la démocratie locale. Tous les six mois, les journalistes seront invités à me rencontrer en mairie, à faire un bilan de la politique en cours, à poser librement toutes les questions de leur choix.

Un maire, c'est aussi un employeur. A l'approche d'une possible alternance, le personnel municipal, des agents jusqu'aux directeurs, s'interroge et parfois s'inquiète. Mon seul critère, c'est la compétence, pas l'appartenance politique : je récuse d'avance tout copinage et tout favoritisme. Ceux qui ont fait leurs preuves resteront.

Voilà donc pour les principes et orientations de mon projet et de ma campagne. A partir de là, tout reste à définir, à construire, avec tous ceux qui voudront bien s'associer à cette démarche. La gauche a perdu les élections municipales de 1995, de 2001, de 2008. Gagner celles de 2014, ce n'est pas une possibilité ou une probabilité : c'est cette fois une question de survie politique. Sinon, nous sommes bons pour un demi-siècle, au moins, à droite.

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