lundi 3 juin 2013

Frédéric François m'a tuer



J'ai un principe de vie : ne jamais être content de ce que je fais. Il n'y a pas mieux pour progresser. Les mots que je déteste : y'a pas de problème ! C'est faux : rien n'est jamais parfait, il y a toujours des problèmes. Hier après-midi, j'ai été servi. Pour le ciné-rencontre (voir billet de jeudi dernier), j'avais mis la jauge à 70 : à 40 participants c'était l'échec, à 100 la réussite, à 200 le succès. En faisant venir Gayant et Moreau, animé par Prault, à la suite d'un film et d'un acteur (Clovis Cornillac) populaires, l'objectif était raisonnable. Je me suis ramassé : nous étions 40 ! Le nombre, c'est pour moi le seul critère de réussite dans une manifestation publique.

Dès le début de l'après-midi, je ne l'ai pas bien senti. J'aime la concurrence, elle fait avancer. Mais là, j'avais du lourd en face, exactement à la même heure. D'abord, la ferme en centre-ville, qui attire du monde ; ensuite, le concert de jazz à l'ENM ; et puis, la visite au cimetière Saint-Jean ; enfin, le plus redoutable, à quelques dizaines de mètres du cinéma, Frédéric François au Splendid : nous étions 40, ils étaient 1 100 ! Je n'aime pas perdre, j'ai perdu. Sans oublier le beau temps : quelle idée de le voir revenir le jour où j'invite à s'enfermer dans une salle de cinéma ! Il faut prendre aussi en compte que les sportifs, premier public visé par mon ciné-rencontre, font souvent le dimanche ... du sport, et sont très sollicités par tout un tas d'activités. Ajoutez à ça Roland Garros et je suis un homme mort !

Autre leçon de mon échec, que j'ai pourtant intégrée depuis longtemps : il est difficile, à Saint-Quentin, de réussir une manifestation d'ampleur sans un partenariat ou un soutien logistique de la Municipalité, direct ou indirect. Mais je ne vais tout de même pas à chaque fois le leur demander ! Ah si j'étais maire ... Ceci dit, nous avons passé un très bon moment, le public était ravi et j'étais finalement le seul mécontent. Martial Gayant a élevé le débat au delà des simples considérations sportives pour expliquer que dans le sport comme en politique, la puissance peut griser et l'on se sent vite au dessus des règles communes : c'est ce qui est arrivé à Armstrong. En dehors de ces dérives, le cyclisme est une dure école de vie, une ascèse et un sacerdoce (je ne force pas sur les mots). Ah si nous avions été plus nombreux à écouter nos champions ! Mais c'est comme au vélo : il faut baisser la tête, serrer les dents, tenir bon le guidon, se dire qu'on sera le premier la prochaine fois. J'y crois !


Vignette 1 : Jean-Pierre Prault, au micro, lance le débat, avec Martial Gayant et Francis Moreau à ses côtés.

Vignette 2 : à la fin, photo de groupe avec les épouses et familles.

Vignette 3 : autour du maillot jaune, forcément.

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