lundi 17 juin 2013

Bonne lecture à tous



Bonne lecture à tous ! C'est par cette invite que le sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Quentin a terminé son intervention, lors de l'inauguration de la Maison de la Lecture, aujourd'hui en fin d'après-midi, rue de Noirmont, dans le quartier Saint-Jean (en vignette, la traditionnelle coupure du ruban, la dame avec le carton bleu est la directrice de cette nouvelle structure). De nombreux responsables et partenaires du monde de la culture étaient présents à cette importante manifestation (à noter la représentation remarquée des DDEN, Délégués départementaux de l'Education nationale). Le livre relie entre eux tous les amis de la culture, poète, peintre, dramaturge, bibliothécaire, enseignant ...

Ah le livre, la lecture ! C'est loin d'être une pratique évidente, je le constate avec les élèves. Mais il faut lire, c'est impératif : il suffit, pour le comprendre, de voir la tristesse et la souffrance de celui qui ne sait pas lire ou qui peine. Pour donner goût à la lecture, il faut lire n'importe quoi, c'est l'envie qui compte : quelqu'un qui commencerait par l'indicateur des chemins de fer, l'annuaire téléphonique ou la carte Michelin, qui y trouverait du plaisir, ce serait très bien. Pas besoin de se laisser étouffer par les grands auteurs : Proust ou Dostoïevski en ont dégoûté plus d'un, à force de vouloir nous les faire ingurgiter. La lecture doit demeurer un libre exercice, sans jugement de valeur. Je le répète : l'important est de lire quelque chose plutôt que rien (de temps en temps, je m'offre un Bob Morane, d'Henri Vernes, qui est très éloigné de la haute littérature).

Les vertus de la lecture sont immenses et pas exclusivement littéraires : lire, c'est apprendre à rester seul, avec un bouquin comme copain ; lire, c'est s'engager dans un effort plus ou moins grand, c'est comprendre que le plaisir peut aussi provenir de l'effort ; lire, c'est réfléchir, prendre son temps, maîtriser à ce moment-là sa vie (on décide soi-même d'ouvrir et de fermer le livre, de revenir en arrière, de sauter éventuellement des pages ; le cinéma ou le théâtre nous rendent beaucoup moins actifs et responsables). Je ne retiendrais donc pas cette trivialité qui consiste à dire que la lecture est un voyage, un dépaysement : oui, si on veut, bien sûr, mais pour moi, non, la lecture me permet de mieux comprendre la réalité, pas de la fuir.

La lecture sur internet, pourquoi pas : j'ai essayé, rien ne vaut quand même le bon vieux livre sur sa table de chevet, à portée de main. Et puis, aussi bizarre que ça puisse paraître, j'ai besoin de caresser et de sentir un livre, j'ai un rapport très sensuel avec lui. La tablette numérique, c'est bien joli mais c'est immatériel, désincarné : le livre a une texture, une odeur, le bruit des pages que le net ne rend absolument pas.

La lecture ne m'occasionne qu'un seul dépit, un rêve pour moi impossible, un désir insatisfait : celui de lire toute une nuit, de m'endormir aux aurores avec mon livre dans les bras, comme si je tenais une femme assoupie. Mais je n'y arrive pas ! Le plus passionnant des livres est toujours vaincu chez moi par le sommeil, qui me tombe dessus très vite. A part ça, la lecture est une merveilleuse maîtresse qui ne me fait jamais défaut, qui ne me déçoit pas, qui me comble entièrement. Le sous-préfet avait raison, la seule phrase qui vaille est celle-là : bonne lecture à tous !

2 commentaires:

temps a dit…

C'est ou Saint-Quentin ?

Cordialement

Emmanuel Mousset a dit…


Au nord et un peu à droite (géographiquement).