mercredi 3 août 2011

Où sont-ils donc ?

Pas facile en août de remplir les pages de la presse locale : les associations font leur fermeture annuelle, les conflits sociaux sont en veilleuse et Xavier Bertrand est en Corse. De quoi parler, à part les faits divers, qui n'ont jamais été aussi divers que pendant l'été ? L'Aisne Nouvelle a eu une bonne idée : "trois heures en observation" dans Saint-Quentin, quelque part, et voir ce qui se passe, même là où en apparence rien ne se passe.

Le Courrier Picard a eu une autre bonne idée : se demander ce que sont devenus certains personnages publics d'il y a quelques années, en l'occurrence les conseillers municipaux de gauche de la précédente mandature, avant 2008. Réponse dans l'édition de vendredi, avec probablement quelques surprises.

En attendant, je me suis moi aussi posé la question, fredonnant avec Charles Trenet : Où sont-ils donc ? Ils étaient cinq à ferrailler contre la droite d'alors, qui était à peu près celle d'aujourd'hui, tandis que la gauche a changé du tout au tout, hommes, alliances, ligne politique. Il y avait Alix Suchecki, la communiste, très respectée par le maire Pierre André, ancienne maire-adjointe chargée des finances sous Le Meur, intervenant toujours à bon escient, avec la compétence qui était la sienne.

Odette Grzegrzulka, bien que sévèrement battue aux municipales de 2001, gardait son autorité de députée socialiste, la première de la circonscription depuis bien longtemps, ayant défait Charles Baur en 1997. Jean-Louis Cabanes et Martine Bonvicini étaient ses fidèles lieutenants. Régis Chevalier, le cinquième de l'opposition, a très peu siégé en conseil municipal, étant aussi directeur général des services à la mairie de Gauchy.

Ce que je retiendrais de cette opposition, dont j'ai assisté à la plupart des faits d'armes en conseil municipal, c'était d'abord son expérience assez solide de la gestion d'une ville, de par l'itinéraire personnel de ses élus. Ensuite, ses interventions demeuraient mesurées, y compris et surtout chez la conseillère communiste. Rien à voir avec la critique systématique et frontale de l'opposition actuelle, inévitablement marquée par l'extrême gauche.

En même temps, l'opposition d'alors était beaucoup plus dans son rôle de représentation que la présente, virulente en séance mais "discrète" à l'extérieur. Là aussi, la culture personnelle de ses deux leaders, Grzegrzulka et Suchecki, n'y était pas pour rien, l'une et l'autre ayant au préalable exercé des mandats de premier plan et des postes à responsabilité.

Enfin, l'attitude de la droite était tout autre, frappée d'une sorte de respect et de considération, même si les débats étaient extrêmement vifs, mais sans l'ironie, les sarcasmes, les mises en cause personnelles et parfois les humiliations que subit l'opposition d'aujourd'hui.

Où sont-ils donc, maintenant, les cinq ? Alix est à Saint-Quentin mais n'a plus de rôle politique. Régis est resté ce qu'il était, à Gauchy. Jean-Louis est passé secrétaire de section dans le sud de la France. Martine a quitté notre ville. Odette est devenue, un temps, écologiste. Du moins pour ce que j'en sais.

Je n'ai aucune nostalgie de cette époque. La gauche avait ses points forts, mais aussi ses faiblesses, comme aujourd'hui. Comparaison n'est pas raison. Ce qui est certain, c'est que je me sentais plus proche, en matière de ligne politique, de l'opposition d'alors que de celle d'aujourd'hui. Et mon souhait le plus cher, ce serait d'être en adéquation totale avec celle de demain, encore mieux si elle devenait majoritaire ! Car les élus d'aujourd'hui, où seront-ils donc dans dix ans ?

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