dimanche 28 août 2011

Des mots et des images.



Dans l'idéal, la politique ne devrait reposer que sur des analyses et des idées. En réalité, elle est faite surtout de mots et d'images. C'est du moins ce qu'on retient d'elle, le plus souvent. C'est moins bien mais c'est plus simple, les mots et les images. C'est peut-être inhérent à la démocratie. Cette réflexion, elle m'a été confirmée en suivant l'université d'été du parti socialiste à La Rochelle.

Cette rencontre traditionnelle a un objectif essentiellement médiatique : mettre en scène la rentrée collective des socialistes. Dans le genre, c'est plutôt réussi puisque les médias n'ont parlé que de ça durant tout le week-end. Suprême consécration : les adversaires politiques, de droite comme de gauche, ont apporté leurs commentaires, bien sûr critiques.

Le mot qui a fait mouche, une grosse mouche bleue bien bourdonnante, c'est dès le début de l'université celui de "chochotte", lancé par Cambadélis sur son blog, sans nommer personne mais en pensant très fort à Hollande. Pas très gentil, évidemment. La première image qui a marqué, c'est celle d'une chaise vide, celle d'Hollande à l'ouverture des travaux. Les explications les plus baroques ont été avancées pour justifier ce fameux vide, en quelque sorte le combler. Hollande s'en est sorti comme à son habitude : avec humour.

La deuxième image était censée effacer la première, qui avait jeté un froid : la bise de Martine à François, alors que celui-ci était en plein exposé et que celle-là, imprévue, s'invitait. Le baiser de réconciliation a été si spectaculaire que sa photo a fait la une du Journal du Dimanche ! Mais attention avec les images, qui se retournent au moindre coup de vent : en matière de baiser, on se souvient de celui de Judas au Christ ...

La dernière image, ce matin, concluait ces journées "universitaires". C'est celle dont les militants rêvaient, le passage quasi obligé : dans n'importe quelle fête de famille, il y a la photo de groupe, où tout le monde est heureux le temps d'un cliché, même ceux qui se détestent et qui font bonne figure devant le petit oiseau qui va sortir. Cheeese ou ouistiti, tous sourient.

En politique, c'est un peu différent : chacun prend la main de ses voisins, en l'occurrence les candidats aux primaires, et les lèvent très haut, devant le public, comme au théâtre les comédiens saluent à la fin, mais sans la tête qui s'incline pour remercier.

Je ne sais pas ce qui restera de l'événement. Il y avait incontestablement de la tension dans l'air, de l'artifice dans les postures et les déclarations, mais pas d'affrontements violents, pas non plus d'indifférence ou de mépris. Au final, c'est la bonne volonté et la retenue qui l'ont emporté. C'est déjà ça, ce n'est pas si mal.

Aucun commentaire: