mardi 23 août 2011

Innocent et libre.


Après trois mois d'une incroyable affaire, mon intuition première, raisonnée, se confirme ce soir : DSK est innocent de viol et violence, la justice américaine lui a rendu sa liberté. Je n'en ai jamais douté, connaissant l'homme, pas par straus-kahnisme aveugle et bébête. Mais le combat en politique n'est jamais terminé : j'entends dire que DSK n'est pas vraiment blanchi et qu'on ne saura rien de ce qui s'est passé entre son accusatrice et lui.

Cette ultime petite dégueulasserie est évidemment insupportable. Un non lieu, c'est la preuve que les accusations portées ne tiennent pas, qu'elles sont infondées, que la plaignante a menti, que le procureur renonce à un procès qui n'a plus lieu d'être faute d'éléments suffisants. Si ce n'est pas être innocent de ce qu'on lui reproche, c'est que les mots ont perdu leur sens ! DSK aujourd'hui est innocent et libre, voilà la vérité.

Pourtant, mon sentiment personnel, ce soir, n'est pas à la joie mais à la tristesse. Quel gâchis ! Pour cet homme, pour sa famille, pour mon parti, pour la gauche, pour la France. Un destin national a été brisé par un fait divers, un innocent a été mondialement accusé de l'un des pires crimes qui soit. Mon état d'esprit est celui de la satisfaction amère, avec cette certitude renouvelée qu'en politique comme dans la vie, la vérité finit toujours par triompher. Mais à quel prix !

DSK reviendra-t-il dans la vie politique française ? Immédiatement, je ne crois pas. Les rendez-vous manqués n'offrent pas de seconde chance, hélas. Quant au rôle de "sage" que certains lui prédisent, c'est inepte : les "sages" n'existent qu'en philosophie, pas en politique, où l'on est agissant et militant, mais pas "sage".

Ce que je retiendrai aussi de cette journée, ce sont les premiers mots de DSK depuis le début de cette affaire qui aura tant fait parler alors que ses protagonistes restaient muets. "Terrible et injuste", voilà ce qu'il a dit, et on ne saurait dire mieux pour résumer ce qui s'est passé et ce qu'il a subi. Je retiens enfin son désir de rentrer le plus vite possible en France.

Cette terrible et injuste affaire n'aura pas seulement concernée un homme mais toute une société, et même l'opinion publique mondiale, qui se sont montrées d'un voyeurisme stupéfiant, scotchées à des images télévisées défilant en boucle, de manière infernale. Où est donc le vice ?

Il y a trois mois, DSK était fini, condamné à subir un procès qui devait durer, disait-on, de longs mois, à l'issue duquel une peine de plusieurs années de prison était envisagée. Ce soir, un homme innocent et libre, qui dès le premier jour plaidait non coupable, nous revient.

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