jeudi 25 août 2011

Lapsus révélateur.





J'ai choisi de ne pas joindre de vignettes aux billets de ce blog, estimant que l'écriture se suffit à elle-même, qu'elle ne gagne pas à s'accompagner d'images. Je vais faire aujourd'hui une exception, parce que ce que j'ai à vous dire se voit mieux qu'il ne se dit. Et puis parce que vous n'êtes pas obligés de me croire, j'ai senti le besoin d'exhiber la preuve ci-dessus.

Je reçois presque chaque jour des invitations officielles, en tant que président de la Ligue de l'enseignement de l'Aisne ou de l'association Rencontre Citoy'Aisne, et même parfois en tant que rien du tout, simplement moi-même. La plupart viennent de la municipalité de Saint-Quentin, mais aussi de collectivités ou d'autres associations. Mon nom et mes fonctions sont bien sûr informatisés, issus de fichiers.

Ce matin, pour la première fois, un courrier du Conseil général de l'Aisne m'a honoré d'un titre usurpé : conseiller municipal, mairie de Saint-Quentin. Nous serions le 1er avril que je me serais méfié. J'ai pensé à une erreur comme il en arrive si facilement, une confusion avec mon homonyme Franck Mousset, conseiller municipal, réel et légitime cette fois, à la mairie de Saint-Quentin. Mais puisque mon adresse figure (avec une erreur dans le numéro de rue, qui ne m'a cependant pas empêché de recevoir le courrier), c'est qu'il n'y a pas substitution d'identité.

Cette petite histoire est embêtante : imaginez que je me pointe le 5 septembre à l'inauguration en question, sur la bonne foi de cette invitation, mais m'autorisant d'un mandat qui ne me revient pas, détournant une représentation politique, abusant le suffrage universel. J'en connais qui ne plaisantent pas avec ces choses-là. Un incident diplomatique est si vite venu. Les élus sont, avec raison, scrupuleux et exigeants à l'égard d'un protocole qui désigne des places chèrement acquises. Ce ne serait pas un crime de lèse-majesté mais sûrement de lèse-république. La symbolique n'est pas anodine ; les "grades et qualités", comme dirait l'autre, se respectent.

Mais qu'a-t-il bien pu se passer pour en arriver à cette amusante, anecdotique et mystérieuse coquille ? Étant comme tout le monde un peu freudien sur les bords, je ne vois que l'explication par le fameux lapsus révélateur, dont Freud nous dit qu'il exprime ce que l'inconscient n'ose dire clairement et explicitement. Bref, j'ai assisté ce matin à un petit retour du refoulé. Mes camarades du Conseil général m'ont pris pour ce que je ne suis pas mais qu'ils désirent que je sois, moi qui pourtant n'en demande pas tant ! Si vous trouvez une autre explication, vous pouvez me la poster sur ce blog ou par courrier, à l'adresse indiquée en vignette, mais prenez soin de supprimer le conseiller municipal.

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