mercredi 14 mai 2014

Philo au coin du feu



Samedi après-midi, c'était ma dernière séance de café philo à Guise, exceptionnellement dans la cour du château. Mais samedi, c'était surtout jour de pluie : donc, impossible de s'installer dans la cour du château ! Alors, que faire ? Nous nous sommes repliés dans une petite salle, appelée "la boulangerie", tout à fait charmante, très moyenâgeuse, avec un magnifique feu de bois au milieu. Du coup, c'était beaucoup mieux qu'à l'extérieur ! Comme quoi, leçon fréquente, d'un mal peut surgir un bien ...

La séance avait une autre particularité : c'était ma dernière en tant qu'animateur, après dix ans ! Je réduis depuis quelque temps mes activités associatives, pour me consacrer un peu plus à l'écriture et à la lecture. C'est pourquoi j'ai été accueilli par la chanson de Serge Gainsbourg "Je suis venir te dire que je m'en vais" et que j'en suis reparti avec quelques cadeaux (un livre et des stylos, forcément, c'est-à-dire tout ce qui fait mon bonheur ...).

A la fin, un participant vient me voir pour discuter de mon style d'animation. Ce qu'il retient, un peu étonné et intrigué, c'est ma façon d'être en retrait, de ne pas m'impliquer dans la conversation. Oui, c'est vrai : j'anime, c'est-à-dire que je mets en mouvement, mais je ne dirige pas, ne synthétise pas et surtout ne conclus pas. Quand quelqu'un veut s'exprimer, je me dépossède du micro, c'est l'intervenant qui devient le centre. Mon idéal d'action publique, c'est celui-là : agir en révélateur, mettre en valeur, faire des découvertes, lancer des idées mais sans ce côté envahissant, trop présent de certains animateurs, qui tombe dans le narcissisme et décourage la prise de parole. Je suis partisan de la discrétion positive et active, de la pédagogie non directive : relancer, interroger, provoquer, mais pas imposer ni s'imposer. Curieusement, dans mes activités philo, je fais oublier que je suis prof de philo ! Je crois que c'est d'ailleurs la clé du succès des cafés philo et des cinés philo : chacun sait que son point de vue sera respecté et même valorisé. En même temps, je reconnais volontiers que d'autres types d'animation sont concevables.

En vignette 1, j'introduis le sujet du jour ("Est-on libre même si tout est écrit d'avance ?"). A mes côtés, Philippe Henry, mon successeur, et Lise Rauscher, organisatrice du café philo, avec Manuel Caré, derrière nous. A l'extrême gauche, Nicolas Maineray, le conservateur du château. En vignette 2, la plupart des participants, devant le feu de bois. Mes prochains rendez-vous (réduction d'activités n'est pas extinction !) : ce samedi, à la bibliothèque municipale, une conférence-débat autour du thème "La première fois", de 15h00 à 16h30. Lundi prochain, à 20h00, ciné philo avec le film-documentaire de Julie Bertuccelli, "La cour de Babel", suivi d'un débat sur l'école et l'intégration (vignette 3). Nouveauté : nous terminerons la soirée par un pot de l'amitié offert par le CinéQuai, pour favoriser des échanges plus personnels entre les spectateurs.

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