samedi 29 mars 2014

Un Conseil très ... juridique



Après avoir relaté hier de façon factuelle la première séance du nouveau Conseil municipal, je voudrais commenter aujourd'hui son contenu politique ... en réalité plutôt juridique. En effet, ce qui est à retenir, c'est que Michel Garand a annoncé avoir déposé un recours devant le tribunal administratif, à cause du sondage publié pendant la campagne, accusé d'avoir influencé le choix des électeurs. De son côté, Xavier Bertrand a annoncé qu'il avait porté plainte pour diffamation contre Michel Garand, à cause de ses propos durant cette même campagne. A quoi le candidat socialiste va répondre, à son tour, par une plainte en diffamation (le maire a affirmé que Michel Garand "incarnait la haine et la calomnie"), selon le Courrier picard de ce samedi.

On constate donc que ce premier Conseil municipal a donné lieu à des échanges d'une violence inattendue, accompagnés par des manifestations d'humeur des conseillers municipaux. Il est sans doute très rare qu'en tout début de mandature, durant la séance d'installation d'un Conseil municipal, alors même que les adjoints n'ont pas été désignés, des élus, et pas n'importe lesquels, se convoquent mutuellement en justice. Je le déplore, je crois que ça ne donne pas une bonne image de la politique. Il n'y a que l'abstention et l'extrême droite qui peuvent y gagner. Le juridique ne doit pas prendre le pas sur le politique. Il n'y a qu'un seul tribunal dans le débat démocratique : c'est celui des électeurs, pas des juges. L'affrontement entre Xavier Bertrand et Michel Garand prend une tournure très personnelle. Je souhaite, pour le bien public et l'honneur de la politique, que cet affrontement redevienne et reste purement politique. De la passion, tant qu'on voudra ; de la critique, il en faut bien sûr ; du conflit, oui c'est nécessaire : mais sur des idées, des convictions, des projets.

Parmi les autres têtes de liste, Olivier Tournay, qui est intervenu le premier, a été égal à lui-même, tel qu'on le connaît depuis six années d'opposition. Il a pris plusieurs fois la parole, pointilleux et même pointilliste. Plusieurs de ses amis politiques, dont Corinne Bécourt, étaient venus le soutenir. Yannick Lejeune, du Front national, a fait une déclaration surprenante, en confessant qu'il n'était pas "un grand débatteur". De fait, son intervention a été brève et sans réel contenu politique (à la limite, tout le monde pouvait s'y reconnaître). Voilà qui promet une opposition d'extrême droite sans doute assez molle. Je ne vais pas m'en plaindre, mais je souligne la contradiction : lorsqu'on est le leader d'une formation politique, qui plus est d'opposition, on ne dispose que d'un seul pouvoir, celui de débattre (puisqu'on n'a pas le pouvoir de décision). Les nombreux électeurs du Front national feraient bien d'y réfléchir : ils ont élu quelqu'un qui n'est manifestement pas en mesure de défendre ses idées ni de contester celles des autres, de son propre aveu. Quelqu'un qu'ils ont élu pour rien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mr MOUSSET , lors de la réélection de XB par la majorité du conseil , tous les élus y compris ceux du FN se sont levés et ont applaudis le nouveau maire sauf Mr Garand et ses compagnons ! Trouvez-vous cette attitude républicaine ? Moi non !!

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne sais pas ce que dit le protocole républicain sur ce point, qui me semble être un détail très secondaire et peu révélateur. La preuve : les élus FN, qui ne sont pas républicains, se sont levés et ont applaudi. Je crois que c'est seulement une question de sensibilité personnelle.