mercredi 5 mars 2014

Une campagne qui roule



Hier soir s'est tenue, dans la salle du quartier de Vermand, la quatrième réunion publique de Michel Garand, tête de liste socialiste. A ses côtés, la conseillère municipale Nora Ahmed-Ali a confirmé que sa présence sur la liste était au titre de EELV (voir billet de samedi dernier et ses commentaires). Avec le MRC, un nouveau venu : le représentant d'IDG (Initiative démocratique de gauche, présidée par Roland Renard).

Après la publication du sondage ce week-end, les réactions étaient attendues. Le candidat n'a nullement été impressionné ni démotivé par les résultats de l'enquête. Au contraire, "c'est pour nous très encourageant", a-t-il dit d'entrée. Ce sondage, qualifié de "honteux" puisqu'il y a proximité entre le commanditaire et le commandité, "entre dans un plan de campagne pas brillant". Les autres griefs : des personnes ont été interrogées plusieurs fois, certaines ne sont pas inscrites sur les listes électorales à Saint-Quentin. En conséquence, Michel Garand demandera à ce que le coût du sondage soit intégré dans les comptes de campagne de Xavier Bertrand.

Outre les thèmes déjà développés lors des réunions précédentes (voir billet du 25 février), la rencontre a surtout mis en avant les questions et projets liés au transport, circulation et stationnement, avec quelques nouvelles propositions du candidat :

1- La municipalité, l'agglomération et le pays financeront deux heures de stationnement gratuit dans le parking de l'hôpital. La gratuité totale ne pourrait se faire qu'en dénonçant le contrat qui lie à la société chargée de sa gestion et qui conduirait à lui verser des indemnités trop élevées. Cette possibilité, retenue par la tête de liste communiste, est donc exclue.

2- Le parking de la place du marché, actuellement payant, sera gratuit dans la première demi-heure de stationnement, à l'exemple de ce qui se fait à Cambrai.

3- La place de l'Hôtel de Ville aura une voie de circulation automobile afin de ramener de l'animation au centre-ville. Un sondage de L'Aisne nouvelle a montré que plus de 60% des opinions exprimées étaient favorables à ce projet.

4- Un plan de contournement de la ville pour les camions sera mis à l'étude, afin de remédier aux passages dangereux et à leurs nuisances, notamment en vue de libérer la rue Georges Pompidou.

5- Un parking à un étage, gratuit et de 700 places, sera construit à gauche de la gare, après discussion avec la SNCF. La gare en elle-même, qui a un cachet historique et architectural, ne sera pas affectée par cette construction. Le projet de Xavier Bertrand est de faire, lui aussi, un parking, mais ... à droite, après destruction des actuels bâtiments, et sans étage. Michel Garand reproche à ce choix d'obliger les automobilistes à faire 800 à 1 000 mètres à pieds, dans une région régulièrement pluvieuse. Pour la petite histoire, il raconte que Napoléon Bonaparte, venu inaugurer la gare, a été acclamé pour la première fois par des "vive l'Empereur" (qu'il n'était pas encore). Alors, aujourd'hui, vive qui ? Garand ? Bertrand ? Mais la décision ne se prendra pas aux applaudissements ...

6- Le transport par bus sera gratuit pour les aînés, et la gratuité totale, à l'image de ce qui se fait à Nancy, sera étudiée.

Parmi les interventions de la salle sur ce sujet, Jean-Robert Boutreux (PRG) a proposé une réflexion sur la multi-modalité, c'est-à-dire la liaison entre les différents moyens de transport à partir de la gare (bus, voiture, vélo, ...), en rapport avec les destinations (hôpital, lycées, ...), afin que le centre-ville ne soit pas un noeud de circulation. Nora Ahmed-Ali est allée dans le même sens, en souhaitant une réduction de la circulation dans le centre. Laurent Elie (MRC) a souligné l'usage qui pouvait être fait du PDE (Plan de déplacement des entreprises), favorisant une concertation entre élus et chefs d'entreprise, afin de mettre en place une offre de service aux salariés en vue de leurs déplacements.

Bref, c'est une campagne qui roule, à tous les sens du terme ! Au fil des réunions, Michel Garand est plus à l'aise, plus maître de son sujet, plus grave aussi dans l'expression de son visage, comme si la charge de maire s'imposait progressivement à lui. Je le trouve très libre, sincère dans son propos, et surtout, dans le ton de sa voix, dans son allure générale, je sens monter son plaisir à faire campagne. Finalement, la politique ne dépend-elle pas aussi du plaisir qu'on y prend ?

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