samedi 1 mars 2014

Tête froide et coeur chaud



Le sondage CSA sur les intentions de vote à Saint-Quentin pour les élections municipales est préoccupant pour les socialistes, rassurant pour l'UMP, encourageant pour le PCF, enthousiasmant pour le FN. Mais ce que j'en retiens, c'est le degré d'incertitude : la liste LO n'a pas été intégrée dans les pronostics, l'hypothèse d'une quadrangulaire au second tour (envisageable) n'a pas été testée.

Et puis, il y a les variables propres à tout sondage : l'écart possible de 4 points entre les estimations et les résultats (ce n'est pas rien), l'instantanéité d'un sondage (qui ignore la dynamique et l'évolution ultérieure d'une campagne : en trois semaines, beaucoup de choses peuvent encore se passer).

Enfin, il y a le principe démocratique, sacré en République : avant le résultat, ce n'est pas le résultat ! Un sondage a sa valeur scientifique, mais ce n'est pas l'élection. L'histoire politique est pleine de sondages au final démentis par les faits.

La droite aurait tort de s'exciter à la lecture de ce sondage et la gauche d'en être désespérée. Il n'y a pas non plus à délégitimer cette enquête d'opinion, en la soupçonnant de manipulation, dans un réflexe purement défensif : c'est un travail parmi d'autres, classique en période électorale. Il faut avoir la tête froide, garder un esprit positif et se montrer offensif : ce sondage ne doit pas nous inviter à la déprime mais au courage. La victoire appartiendra à ceux qui la feront, parce qu'ils l'auront voulu et y auront cru : elle ne sera pas le résultat mécanique de mouvements d'opinion. La gauche doit tirer de ce sondage des leçons pour elle-même et pour la suite de sa campagne :

1- Lutter contre le FN : le sondage montre bien que l'extrême droite prend des voix à gauche et que sa présence nuit plus au PS qu'à l'UMP. Les voix égarées du Front national, c'est aux socialistes d'aller les chercher !

2- Se rapprocher du PCF : se mettre dès maintenant dans la perspective d'une union PS-PCF au second tour, sans laquelle il n'y aura pas de victoire possible. Jusqu'à présent, les relations entre les deux partis ont été plutôt tendues, créant un climat peu propice au rassemblement.

3- Clarifier avec EELV : l'incompréhensible rupture avec les Verts doit être rapidement solutionnée. Il est évident que Michèle Cahu, conseillère régionale déléguée, ferait meilleure figure sur la liste que Nora Ahmed-Ali, dont la candidature ne semble pas avoir été validée par les instances de son parti. Quoi qu'il en soit, partir au combat sans le soutien officiel des écologistes est inconcevable.

4- Recentrer le programme : jusqu'à présent, Michel Garand a détaillé, réunion après réunion, un programme copieux, dans lequel il faudrait sélectionner quelques points forts, pour rendre plus lisible l'offre politique des socialistes. Par exemple, les offices de la tranquillité sont une bonne idée, à développer beaucoup plus, d'autant que la sécurité est un thème privilégié par le sondage (35%). En revanche, la circulation et le stationnement préoccupent moins qu'on ne le croit habituellement (12%).

5- Améliorer la communication : impeccable dans la communication écrite (les supports de campagne à distribuer), la campagne socialiste est à revoir dans la communication orale et les contacts avec la presse. Les articles sont, depuis le début, plutôt mitigés. Les polémiques entretenues sur Facebook contre les journalistes locaux n'arrangent évidemment rien. La page Facebook du candidat mériterait d'être plus active et plus largement diffusée.

J'ai bien conscience qu'il est plus facile de dire que de faire. Mais se taire ne serait pas non plus une solution. Et puis, à la place qui est la mienne, je fais avec ce que j'ai. A mes camarades, je rappelle aussi qu'une élection se joue à la psychologie : garder la tête froide, avoir le coeur chaud, c'est ce qu'il nous faut.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je crois que le problème du PS même au national, est qu'il n'utilise pas la com pour faire valider les idées auprès des électeurs.(outil largement utilisé par la Droite)

Anonyme a dit…

Les futurs élus,ne peuvent pas ne pas être investis par leur Parti,et cela dans tous les Partis!

Emmanuel Mousset a dit…

Sauf s'ils appartiennent à la "société civile".