samedi 15 mars 2014

Dernière ligne droite



La lecture de la presse de ce matin confirme les réactions d'hier sur les réseaux sociaux : le débat entre les candidats aux élections municipales de Saint-Quentin a tourné à l'affrontement entre Xavier Bertrand et Olivier Tournay, aux dépens de Michel Garand. Les termes employés sont parfois très sévères pour la tête de liste socialiste. La disposition des débatteurs dans l'espace, sur scène, est visuellement éloquente : Garand tout à côté de Bertrand n'est pas en situation physique d'opposant, alors que, à l'autre bout, Tournay à côté de Zanditenas peut jouer ce rôle.

Un socialiste qui lit ce matin les journaux a de quoi avoir le moral en berne. Il ne faut pas. Car les critiques qui sont adressées à Michel Garand ne sont que de pure forme : manque de pugnacité, approche trop généraliste, fixation sur Xavier Bertrand. Finalement, il n'a pas été assez "chef de guerre". Mais le fond politique n'est aucunement contesté, ses propositions ne suscitent pas de critiques ou de remarques négatives : de ce point de vue, il n'y a pas faute. Mais dans ce genre d'exercice qu'est le débat médiatique, le style est sans doute plus important que le contenu.

Et puis, dans la semaine de campagne qui reste, je crois que Michel Garand peut mettre en avant certains atouts, qui n'ont pas été suffisamment valorisés jusqu'à maintenant :

1- Le soutien d'Anne Ferreira. Il y a deux ans à peine, la vice-présidente du Conseil régional de Picardie a failli battre Xavier Bertrand aux élections législatives. Je sais bien que comparaison n'est pas forcément raison, mais tout de même ! Il y a, dans cette ville de gauche qu'est Saint-Quentin, tout un gisement électoral potentiellement favorable au parti socialiste. Il faut qu'Anne Ferreira monte au créneau, qu'elle crédibilise la candidature de Michel Garand. A défaut d'avoir été sa n°2 sur la liste, qu'elle soit au moins son premier soutien !

2- La valorisation de l'équipe. Il est important de montrer que le candidat socialiste n'est pas seul, qu'il bénéficie d'un entourage, que d'autres noms que le sien peuvent s'imposer durant cette campagne. Nous sommes dans un scrutin de liste, c'est une équipe qui gère, autour du maire, la municipalité. Cette dimension collective peut être encore plus soulignée. Il faut créer, en quelque sorte, un effet de groupe autour de Michel Garand.

3- La défense du programme. Il n'y a que les propositions qui peuvent faire bouger l'opinion. La mise en circulation douce de la place de l'Hôtel de Ville a suscité, un temps, un mouvement d'intérêt, de sympathie. C'est vers ce type de démarche, programmatique, qu'il faut aller dans les jours qui viennent. Un exemple : les offices de la tranquillité, voilà une suggestion qui peut prendre, si elle est bien expliquée. La sécurité est une préoccupation évidente, la population a besoin d'être rassurée, les incivilités au quotidien lui pourrissent la vie : il y a là tout un dossier à faire prospérer, afin de sortir du débat stérile entre Olivier Tournay et Xavier Bertrand, pour ou contre la vidéo-surveillance.

En revanche, deux tentations sont impérativement à écarter : désigner la presse comme responsable, en faire le bouc émissaire des difficultés de la gauche ; s'attaquer au candidat communiste, pour faire la différence, creuser l'écart, lui ravir des voix. Ce seraient de terribles erreurs, une fuite en avant, un déni de réalité. Michel Garand peut-il gagner ? En principe, oui : en démocratie, rien n'est joué d'avance ; en réalité, la réponse à la question n'appartient qu'aux électeurs, et pas maintenant, mais le 23 mars. Nous sommes dans la dernière ligne droite ... pour passer à gauche. C'est possible.

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