lundi 10 mars 2014

Un philosophe bon enfant



Etre prof de philo n'est pas la meilleure image pour réussir en politique. Au mieux, on vous prend pour un rêveur ; au pire, pour un prétentieux. Le cliché est vieux comme la philosophie : déjà, Aristophane se moquait de Socrate. A notre époque, Luc Ferry, philosophe et ministre de l'Education nationale, n'a pas réussi. Vincent Peillon s'en sort beaucoup mieux, sans que ce soit forcément facile non plus.

Le ministre était aujourd'hui à Saint-Quentin, pour assurer Michel Garand, tête de liste aux élections municipales, de son soutien. Ce n'est pas la première fois qu'il venait dans notre ville, mais depuis qu'il est ministre oui. Xavier Bertrand le trouve idéologue et sectaire. Pourtant, il n'en a pas le profil : calme, posé, ouvert, défendant la fameuse réforme des rythmes scolaires avec bon sens. J'ai presque envie de dire : un ministre et philosophe bon enfant, en clin d'oeil au café qui l'a accueilli à 13h00, place de l'Hôtel de Ville. Et une réforme qui n'a qu'un objectif : l'intérêt des enfants, qui ne peuvent plus décemment continuer à concentrer leur travail sur 4 jours dans la semaine !

Vincent Peillon, sans se départir de son ton bon enfant, a taclé le projet de loi de Xavier Bertrand, qui reviendrait à ce que chaque commune décide des horaires de classe, l'Education n'ayant plus alors de "nationale" que le nom. Il a aussi désigné le principal adversaire de ces élections municipales : l'abstention ! Enfin, le ministre a souligné à quel point il était important que la gauche se rassemble. Justement, une partie de la gauche, communiste, était présente, mais à l'extérieur du café, battant le pavé pour distribuer des tracts hostiles à la réforme des rythmes scolaires : Olivier Tournay et Corinne Bécourt ! Mais eux aussi étaient bon enfant, respectueux, pas très virulents. C'est sûrement le temps qui veut ça.


En vignette, de gauche à droite : Carole Berlemont, conseillère municipale et n°2 sur la liste socialiste, Vincent Peillon, Michel Garand, Jean-Jacques Thomas, maire d'Hirson, ancien premier secrétaire fédéral, Stéphane Andurand, premier secrétaire fédéral-adjoint et directeur de campagne, Arnaud Battefort, premier secrétaire fédéral.

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