jeudi 6 mars 2014

Têtes d'affiches



Xavier Bertrand est le Hitchcock de la vie politique saint-quentinoise. Il nous aura fait attendre pour sa déclaration de candidature, il aura dévoilé sa liste dans les dernières heures : l'attente et le dénouement, c'est tout l'art du suspense, qui maintient l'attention et fait parler, y compris parmi les adversaires. Sauf que l'histoire ne se termine par aucun crime, bien que la politique réponde, dit-on, à une logique de tueur. La disparition la plus notable est celle de Stéphane Lepoudère. Et puis, pas de grosses surprises (c'est sans doute ce qu'il y a de plus surprenant !) : dans les 13 premiers, qui correspondent aux postes actuels d'adjoints, il n'y a que deux entrées. Les nouveaux sont surtout dans la deuxième moitié de la liste. Comme quoi l'art du suspense a aussi ses limites en politique.

Finalement, ce non changement dans la continuité est peut-être une illustration de l'adage populaire : on ne change pas une équipe qui gagne, depuis trois élections municipales consécutives. Et puis, la multitude probable des postulants à une liste donnée gagnante se tranche en gardant les anciens : pas de déçus chez eux, pas de jaloux chez les nouveaux. Enfin, des têtes depuis longtemps connues sont des repères pour les électeurs : un adjoint, ça prend du temps à être usiné ; la bleusaille devra faire ses preuves et recevra ses galons la prochaine fois. Si la droite gagne, le changement de génération se fera en 2020 (six ans, c'est si vite passé). La promotion Pierre André 1995 demeure aux manettes. Elle tiendra donc, en cas de victoire, un quart de siècle.

L'ouverture à gauche est maintenue et élargie, avec la venue de Frédéric Alliot, en bonne position. Chronologiquement chevènementiste, maire-adjoint à la mairie socialiste de Soissons, dauphin désigné du député Jacques Desallangre, il deviendra, si les Saint-Quentinois en décident, adjoint de l'UMP Xavier Bertrand. Il y a des parcours qui laissent songeur. Rêve ou cauchemar, vous avez le choix ... Freddy Grzeziczak, ancien chevènementiste lui aussi, monte dans la hiérarchie, de la 12e à la 5e place.

Monique Ryo est l'indéboulonnable n°2, Christian Huguet, en n°3, représente la vieille garde (qui ne se rend pas, comme le savent les grognards de Bonaparte), Pascale Gruny rejoint la tête de liste (elle passe de la 24e à la 4e place), Frédérique Macarez incarne le professionnalisme (actuellement directrice de cabinet), les centristes Philippe Vignon et Paul Gironde, jusqu'à présent conseillers délégués, entrent dans les rangs des adjoints, Maurice Dutel ferme le ban, ce qui est normal pour un colonel. Parmi les personnalités du monde associatif, je retiens surtout la présence de Bernard Delaire, très connu, depuis fort longtemps, pour ses activités dans le théâtre et en faveur de la basilique.

A 15 jours ou presque du premier tour, en cette fin de dépôt légal des listes et ce début de campagne officielle, nous avons donc nos candidats, 225 Saint-Quentinois exactement, répartis en cinq choix possibles. Chaque citoyen se prononcera en fonction des projets, des sensibilités, des compétences. Têtes connues à droite, têtes nouvelles à gauche, voilà en gros les têtes d'affiches. La décision se fera entre la continuité rassurante et la nouveauté prometteuse. Vous connaissez mes options. J'éprouve bien sûr l'amertume personnelle de ne pas en être, moi qui aspirais à devenir le chef. Mais la politique ne repose ni sur les sentiments, ni sur les intérêts : les principes prévalent sur tout le reste. Je continuerai à commenter avec passion l'actualité politique municipale. A tous, je souhaite une bonne et belle campagne, et à mes camarades la victoire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'ordre ne correspond pas forcément aux futurs postes. Grandin était loin en 2008 et il a terminé adjoint. De plus, les premiers de la liste sont balisés pour aller à l'agglo.