samedi 8 mars 2014

Benjamin et ses femmes



Après le rire dans la BD, les pirates dans la BD, le western dans la BD, Benjamin André nous a parlé, cet après-midi, à la bibliothèque Guy-de-Maupassant, des femmes dans la BD. Normal : nous sommes le 8 mars ! Tout a commencé au Japon avec les mangas, qui s'adressaient d'abord aux enfants, dès 1900 : des filles à petit nez, bouche de poisson rouge et yeux de biche.

En France, le genre est popularisé à la télévision avec Candy, puis Juliette je t'aime (la pension des Mimosas). Ensuite, le manga va s'élargir aux jeunes femmes, leurs problèmes de coeur et des baisers désormais langoureux. Ce qui nous amène, récemment, à la BD girly, dans l'esprit du Journal de Bridget Jones : des bimbos obsédées par le shopping et la minceur, dont Joséphine est un exemple. Le trait est influencé par Kiraz, le ton est ironique.

La BD sur les femmes s'adresse aux femmes, est dessinée par des femmes, avec des prétentions intellectuelles, progressistes et féministes. La pionnière, c'est bien sûr Claire Brétécher, créatrice de Cellulite, une princesse en mal de prince charmant, et Agrippine, une ado en révolte permanente (pléonasme). Le Persépolis de Marjane Satrapi sera porté avec succès au cinéma. Marguerite Abouet introduit la première femme noire dans la BD, Aya de Youpougon.

Benjamin a passé en revue les grandes figures féminines traitées par la bande-dessinée : la femme amoureuse (Melle Jeanne dans Gaston Lagaffe), l'épouse modèle (Laureline, héroïne de science-fiction), l'épouse pas facile (Bonemine, mariée à Abraracourcix dans Astérix, ou bien Raymonde Jeanne Martine Bidochon, conjointe de Robert Eugène Louis Bidonchon), la mère (Ma Dalton, dont le fils préféré est Averell, au grand désespoir de Joe).

Les blondes fatales se taillent une belle part : Barbarella, dont le physique avantageux permet de sauver le monde des extra-terrestres ; Falbala, qu'un simple regard suffit à affoler les Gaulois, dont Obélix ; la Schtroumfette, inventée par Gargamelle pour semer la zizanie. Les femmes rebelles ne sont pas en reste : Mafalda, une gamine anticapitaliste, Tank Girl, très rock punk. Parmi les femmes aventurières : Adèle Blanc-Sec et Yoko Tsuno. Enfin, les barbares de l'heroïc fantasy, des trolls tout en muscles et en cuisses, à la manière de Cexi de Troy.

Et puisque nous sommes dans la Journée mondiale des femmes, Benjamin, pour terminer, a dû se soumettre à quelques admiratrices et collègues (en vignette). Un regret pour ma part (jamais content !) : l'absence de Bécassine et de la Castafiore. C'est parce que Benjamin est féministe comme tous les hommes qu'il a exclu ces deux figures certes légendaires, mais sans doute peu appropriées en ce jour.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a aussi Natacha et Sécotine.

Anonyme a dit…

bonjour,


on ne squrait oublier
Adèle Blanc-Sec
les femmes de Loustal, la femme-piège de Bilal



et bien sûr les dames envoûtantes des balades de Corto Maltese

les espiègles de Bourgeon


et un petit dernier "des salopes et des anges" de florence Cestac fortement conseillé vu l'air du temps mauvais


de belles lectures et relectures à partager
belle initiative de la biblio


Emmanuel Mousset a dit…

Natacha, hôtesse de l'air, si ma mémoire est bonne.