lundi 16 janvier 2012

Sagesse et folie.

Je suis allé ce dimanche à Paris, dans une réunion de philosophes, pour me changer les idées. J'ai cru me retrouver dans une réunion de section de n'importe quel parti politique quand il rencontre des problèmes : querelles de personnes, foire d'empoigne, mauvaise foi. Les plus sages eux aussi peuvent devenir les plus fous. La politique débouche rarement sur la philosophie mais la philosophie peut basculer dans la politique. Pour mon changement d'idées c'était raté !

Qu'est-ce qui pourrit la politique autant que la philosophie ? Trois constantes :

- L'absence de leader : chacun se sent des ailes pour le devenir puisqu'il n'y en a pas. Le plus difficile en politique c'est l'autorité, la légitimité, bref le leadership. Quand une communauté dispose d'une référence, d'un repère, d'un modèle, tout va, quelqu'un peut rassembler et trancher en cas de conflit. A défaut, tout explose.

- Le rapport de forces : c'est l'abdication de l'intelligence, de la confrontation d'idées, du débat fraternel. Chacun cherche à regrouper les siens, à réagir en clan : avoir du monde derrière soi devient la seule préoccupation, avoir raison est relégué au second plan. A la limite, le mensonge est préférable tant qu'il rapporte, tant qu'il permet d'établir un rapport de forces favorable. C'est détestable.

- La recherche du pouvoir : imposer son point de vue, dominer les autres, être mu par la seule volonté de puissance, aspirer à la reconnaissance, c'est le nerf d'une certaine pratique politique, hélas répandue. Mes philosophes s'y adonnent autant que mes politiques. Serait-ce dans la nature humaine ? Peut-être mais on peut s'en extraire, y échapper. Si une partie de la gauche prône la politique autrement depuis longtemps, c'est pour cette raison-là.

Mes philosophes vont se calmer, j'en suis certain. La réflexion apaise, la sagesse finit par l'emporter. Avec mes politiques c'est plus délicat, plus difficile : rapport de forces et recherche du pouvoir sont leur culture, leur habitude, une seconde nature en quelque sorte. Il n'y a que la présence d'un leader qui peut réguler, élever, donner un sens, imposer une certaine sagesse. Sinon c'est le caca.

Aucun commentaire: