jeudi 5 janvier 2012

Comme vous voudrez.

Plusieurs enquêtes sont parues ces derniers jours pour nous donner quatre informations sur notre cher et vieux pays : jamais, depuis quarante-cinq ans, les Français ne sont autant allés au cinéma, ce qui nous ramène à l'époque glorieuse de la Grande Vadrouille (TF1 n'a pas trouvé mieux que de la repasser le jour de l'an en prime time !). Jamais nous n'avons autant joué à des jeux d'argent (entrez dans n'importe quel bistro saint-quentinois, ça gratte à tout va). Jamais les personnes vivant seules n'ont été aussi nombreuses. Jamais enfin, une année d'élections présidentielles, les inscriptions sur les listes électorales n'ont été aussi faibles. Que faut-il tirer de ces constats ? J'ai deux versions, deux interprétations à vous proposer :

Première version : les Français sortent enfin de chez eux, se détachent de la télé et de l'ordi, s'ouvrent à la culture du 7ème art. Dans les cafés, ils tentent leur chance en taquinant le hasard, espérant la fortune parce qu'ils ont retrouvé confiance en eux-mêmes, croient de nouveau en un possible avenir. La société moderne a développé chez eux le sens de l'autonomie, ce qui explique qu'ils sont beaucoup plus nombreux à se prendre en charge, à mener une vie libre et indépendante. Quant à la baisse des inscriptions sur les listes, c'est de la faute au gouvernement, qui n'a pas su ou voulu informer la population, avec peut-être des arrières-pensées en tête.

Deuxième version : les Français désespèrent tellement qu'ils se réfugient dans les salles obscures, oublient artificiellement leurs problèmes en se divertissant, n'osent plus faire face à la réalité (c'est dans les périodes les plus sombres de l'Histoire que les spectacles battent leur plein). L'argent est devenu leur obsession, qu'ils confient à une illusoire chance au lieu de croire en l'effort, au travail et à la promotion sociale. De ce fait, la solitude fait des ravages, les solidarités naturelles tendent à disparaître. L'aboutissement est la désaffection à l'égard de la politique, d'où le peu d'empressement à s'inscrire sur les listes électorales.

On dit souvent que rien n'est complètement vrai ni faux, tout blanc ou tout noir, que la vérité est au milieu : non, je ne le crois pas. Entre ces deux versions, pas de panachage ! L'une est pertinente, l'autre est discutable : je ne vous dis rien, je ne donne pas ma préférence. A vous de choisir. Faites comme vous voudrez.

Aucun commentaire: