mercredi 18 janvier 2012

Notre pire ennemi.

C'est bien connu : les socialistes n'ont pas pire ennemi qu'eux-mêmes. S'ils ne commettent pas d'erreur, s'ils ne se divisent pas, la victoire est quasiment acquise aux élections présidentielles. Mais il faut pour cela un minimum de discipline. Un candidat a été désigné, c'est lui et lui seul qui doit fixer le cap. Sinon on n'en finit pas, les discussions sont incessantes et rien n'est jamais tranché. Il ne faut évidemment pas entrer dans cette machine à perdre alors qu'il est possible de gagner.

C'est pourquoi l'initiative de l'aile gauche du parti est fâcheuse : prétendre que les 60000 emplois promis par François Hollande dans l'Education nationale seront de pures et simples créations de postes supplémentaires ne tient pas, n'est pas crédible, au regard des difficultés financières que traverse le pays. Vincent Peillon a heureusement clarifié la proposition : les emplois se feront par remplacement des départs en retraite et redéploiement au sein de la fonction publique d'Etat.

Le pire qui puisse arriver à la gauche, jusqu'à compromettre sa victoire, c'est la remise en cause de sa compétence, de sa capacité à gérer le pays, qui ne sont pourtant pas incompatibles avec la générosité sociale et la volonté de changement. Benoît Hamon ne peut pas être porte-parole du parti et porte-parole d'un courant. L'aile gauche joue contre son camp en radicalisant inutilement le programme du candidat. Elle n'ignore pas pourtant que François Hollande est de sensibilité social-démocrate, qu'il ne s'alignera donc pas sur ses positions.

Jean-Luc Mélenchon a compris la situation et le parti qu'il pouvait en tirer, en appelant l'aile gauche du PS à voter pour lui. On aurait tort de prendre au comique cet appel : Mélenchon est un ancien membre de cette aile gauche, son représentant autrefois, il n'y a pas si longtemps, le plus cohérent, le plus conséquent. Encore aujourd'hui, bien des camarades de l'aile gauche sont culturellement plus proches de lui que de François Hollande, même s'ils restent au sein du parti, mais pour d'autres raisons.

Je souhaite que lors de son premier grand meeting dimanche au Bourget François Hollande fasse taire ces dissensions, trace son chemin et ouvre l'espérance.

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