jeudi 2 juin 2016

Le vrai débat républicain



Nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail. Comme toute une partie des syndicats, je n'adhère pas à ce mouvement. Mais la grève et la manifestation sont des droits fondamentaux en République. Ce n'est pas parce que je ne partage pas les revendications défendues que je vais leur interdire de s'exprimer ou tenter de les discréditer, en utilisant cette formule éculée et injurieuse de "prise d'otages". J'exclus bien sûr toutes les actions violentes et illégales, qui sont contraires à la République.

C'est dans un esprit tout aussi rigoureusement républicain qu'il faut rappeler que la rue est un lieu indispensable de protestation, mais que ce n'est pas un lieu de débat, de vrai débat, de débat républicain. Ce n'est pas non plus place de la République que ce débat a lieu, debout ou assis. Dans la République parlementaire qu'est notre régime, le débat se déroule au Parlement. Il est républicain pour trois raisons, qu'on ne retrouve dans aucun autre débat : les débatteurs sont les représentants du peuple, mandatés par lui ; le débat est contradictoire et argumenté ; le texte débattu, avant adoption, est appelé à être amendé, amélioré.

Le débat sur la loi travail n'a pas lieu entre la gauche et certains syndicats. Avec ces derniers, la concertation est passée, elle peut toujours se reproduire, mais la CGT et ses alliés ne veulent rien savoir de plus qu'un pur et simple retrait de la loi. Difficile de discuter dans ces conditions-là. Le vrai débat, c'est entre la gauche et la droite. Il faut le redire, parce qu'on l'a un peu oublié. D'ailleurs, la vie politique en général atteste, depuis longtemps, de ce clivage fondateur de la République, qui n'interdit pas des moments de recomposition, comme celui que propose Emmanuel Macron. En fait, jamais le paysage politique n'a cessé de bouger, depuis la création de la République. Et c'est heureux.

Depuis hier, le Sénat, dominé par la droite, examine la loi travail, propose de la modifier. Il fait son travail d'opposition au gouvernement. Et c'est intéressant à observer. Sa majorité vient d'adopter un amendement qui implique rien moins que la fin des 35 heures ! La durée du temps de travail serait fixée par un accord d'entreprise, y compris la durée du temps partiel. D'autres amendements suivront, qui dessineront le projet de la droite en matière de code du travail. C'est à cet instant-là que la différence avec la gauche sera flagrante, je dirais même violente.

C'est normal, je n'en suis pas surpris. Mais j'adresse la remarque aux manifestants d'aujourd'hui, qui accablent le gouvernement de tous les maux. Faire de la politique, c'est choisir. Non pas le moindre mal, comportement trop facile et un peu lâche. Non, c'est choisir entre deux formes de bien, l'un défini par la gauche, l'autre défini par la droite. Toute autre façon de penser est sans doute intéressante et originale, mais n'est pas républicaine. La République, qui laisse chacun libre, ne s'en offusque pas, elle en a vu d'autres, elle a connu pire : pendant de longues années, le premier parti politique dans la France démocratique était stalinien et partenaire d'un régime totalitaire. Alors ...

15 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Bref toute forme de pensée de possibilité de rupture avec l'oligarchie capitaliste, est antirépublicaine. Tu creuses ta propre tombe. Tu parles de "moindre mal", c'est précisément de cela qu'il s'agit et rien que de cela, par lâcheté, on se couche devant le modèle américain, et à l'échelle européenne devant le modèle allemand. Bref toute possibilité de sortie du modèle de l'oligarchie capitaliste est nulle et non avenue, citoyens, on vous donnent les pelles pour creuser vos tombes.

Emmanuel Mousset a dit…

Oligarchie anglo-saxonne aujourd'hui, ploutocratie juive autrefois : mêmes slogans antirépublicains, sous couvert de radicalité sociale.

Maxime a dit…

En tout cas c'est peut-être leur droit de manifester aux syndicats mais ils font chier tout le monde (de toute façon en France ils ne semblent exister que pour ça)! En province vous êtes épargnés mais à Paris c'est l'enfer dans les transports.
Le plus grave c'est que cela coûte très très cher ces mouvements sociaux et cela risque de casser le peu de croissance qu'on a.
Enfin, on passe pour des dégénérés dans le reste du monde. Je lisais encore un article du Spiegel hier soir, autant vous dire que les Allemands se foutent bien de notre gueule.

Erwan Blesbois a dit…

Toujours le chantage à l'antisémitisme, j'ai une fille juive, je n'ai aucun intérêt à ce que la société devienne plus antisémite qu'elle ne l'est déjà par les nouvelles voies de l'antisionisme. Cependant il faudrait un peu sortir de la "nouvelle philosophie", philosophie caduque et médiocre comparée à celle de leurs aînés, philosophie d'anciens Mao reconvertis et qui n'a abouti sur rien, si ce n'est sur une sorte de mystique religieuse, philosophie totalement stérile, quand elle ne crée pas le chaos en Lybie. Tu es toi-même devenu professeur de philosophie en raison de la médiocrité de la génération des enfants des soixante-huitards, et tu le sais bien. Tu as été opportuniste, c'est tout. J'ai lu Chomsky, j'ai lu Finkelstein, ils sont américains et juifs, pourtant ils ne sont pas tendres avec l'oligarchie, qui n'est pas un fantasme, mais une réalité.

Emmanuel Mousset a dit…

Aucun chantage, juste une remarque, avec laquelle on est d'accord ou pas. Comme cette remarque-là : tout antisémite a son juif comme caution, alibi, prétexte. Ton problème : tu psychologises et tu moralises à tour de bras. Arrête avec ça.

Philippe a dit…

Être juif, être musulman, être catholique, être athée n'interdit aucunement d'être une personne sans qualité voire amorale voire délinquante … les pays ayant une religion d’État n'ont-ils pas des prisons pour des délinquants de droit commun ! Comme les autres pays ...
De plus en plus de personnages en accusent d'autres de racisme créant artificiellement un rideau de fumée pour cacher leurs divers comportements et faire diversion.
Beaucoup d''antiracistes feraient bien de réfléchir à la fable de La Fontaine "L’enfant qui criait au loup" ou tourner sept fois leur langue …
Un récent événement du monde du foot vient d'illustrer ce propos.

Anonyme a dit…

Les générations montantes sont de plus en plus composées d’immigrés et de descendants d’immigrés originaires d’Afrique. Parmi les immigrés de moins de 18 ans, 38% sont issus du Maghreb, 17% d’Afrique subsaharienne, 16% d’Asie dont 6% de Turquie. Une très forte majorité est musulmane. Au-delà d’une certaine proportion, la transmission de la culture nationale ne se fait plus. Les enseignants ont peur, les enseignés résistent, soit parce qu’ils brandissent d’autres références (l'Islam), soit parce qu’ils ont perdu le goût de leur identité (" fin de race " pour parler un langage cru ). Le communautarisme fait des ravages. L’identité française n’est sans doute pas une couleur de peau, mais c’est une culture, donc une langue et une religion. La nation est un destin commun que l’on doit vouloir forger ensemble.
Sous couvert d’une république dont le mot n’a jamais tant été employé par notre blogueur philosophe : république par ci, république par là ; et surtout culpabilisation de tous les soi-disants " antirépublicains ", on s’attache aux différences, on les représente, on leur attribue une place effarante, par souci de repentance des torts supposés envers les minorités. La conscience coupable est facile à éveiller dans une société de tradition chrétienne, on se voit constamment accusé de racisme, d'antisémitisme ou maintenant d'antisionisme, quand ce n'est pas d'islamophobie, il y a de quoi y perdre la boule. L’absence de Benzema dans l’équipe nationale est ainsi présentée comme une preuve par l’intéressé, et quelques agitateurs d’opinion. La photographie de l’équipe retenue rend la critique grotesque. Entre l’enclume du communautarisme et les deux marteaux de l’Europe et de la mondialisation, la France se fissure et risque d’éclater. Entre le verlan des quartiers et le sabir atlantique des élites, les Français ont du mal à s’entendre. Quel gâchis pour ceux qui nourrissent leur amour du pays, aux sources d’une histoire et d’une culture d’une fantastique richesse.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne me reconnais pas du tout dans l'image (négative) que vous donnez de la diversité en République. Pour moi, c'est simplement le droit à la différence et les rapports de tolérance mutuelle. Vous en faites toute une dramaturgie réactionnaire ! J'ajouterais que la diversité est l'essence même de toute vraie culture.

Erwan Blesbois a dit…

Non la république n'est pas " un moindre mal ", selon notre blogueur c'est même le " bien ". Deux conceptions du " bien " s'affrontent, selon qu'on est LR (41% d'intention de vote pour Juppé) ou PS (14% d'intention de vote pour Hollande), soit en tout environ 55 % d'électeurs républicains dans cette configuration qui semble la plus probable. Par négativité, en réaction s'affirment tous les autres partis, par rapport à ces deux conceptions du bien. Sous-jacente est l'idée que tous les autres partis sont dans le camp du " mal " ou ce qui est encore pire du " mauvais ", c'est-à-dire du ressentiment et du fiel.
L'anathème suprême pour notre blogueur est le terme " antirépublicain ", il regroupe à lui seul tous les anathèmes secondaires que sont "raciste" "antisémite" islamophobe" "antisioniste" "islamo-gauchiste" "islamo-fasciste"...
Soit l'ensemble grand A regroupant tous les républicains authentiques c'est-à-dire exclusivement LR et PS, soit l'ensemble petit b regroupant tous les autres partis, les deux ensembles ne se recoupent en aucune façon, ils n'ont aucune zone de réunion. Soit tous les anathèmes secondaires, des sous-ensembles inclus dans l'ensemble petit b, sous-ensembles qui ont des zones de réunion entre eux, comme islamophobe et raciste ou antisémite et antisioniste, soit le sous-ensemble antisémite voulant garder son exclusivité et sa spécificité, et ne voulant être en aucune façon inclus dans le sous-ensemble raciste, ou même avoir une zone de réunion avec lui. Soit l'ensemble grand A se définissant par affirmation, soit l'ensemble petit b se définissant par négation.
Géométrie dans l'espace : l'ensemble petit b est un peu le trou noir de l'ensemble grand A, il absorbe peu à peu toute son énergie. Au point qu'on en est presque à 50/50 entre républicains et antirépublicains, que se passera-t-il quand l'antimatière aura absorbé toute la matière et la lumière, représentées par le camp du bien ? Les perspectives seront inversées, l'ensemble petit b deviendra lumière, matière et affirmation, il deviendra grand B, et l'ensemble grand A deviendra anti-matière, négation et ombre, il deviendra petit a.

Maxime a dit…

"la France se fissure et risque d’éclater".
Je suis on ne peut plus d'accord avec vous, et la chasse aux "racistes" devient vraiment grotesque, il suffit d'examiner le cas Benzema (qui devrait faire profil bas et fermer sa grande gueule, étant donné qu'il n'est pas blanc comme neige dans la fameuse affaire de la "sextape") pour s'en convaincre. Par ailleurs, la dernière campagne télévisuelle contre le racisme ne montrait que de pauvres Noirs ou Maghrébins se faisant agresser. Pas une seule allusion au racisme qui règne dans certaines cités à l'encontre des Blancs. C'est vraiment regrettable, cette victimisation des minorités. Cela finira par exploser, la pression monte lentement mais sûrement.

Un Etat-Nation au sens hérité du XIXème siècle, c'est un peuple, une langue et une culture. Le multiculturalisme est voué à l'échec, certaines minorités refusant de parler notre langue correctement (et notre Ministre de l'éducation ne vas pas arranger cela)ou de se plier à nos idéaux. Je suis d'accord pour être tolérant, mais une seule culture doit primer en France et c'est la culture française. A ce propos M.Mousset, je ne suis pas convaincu mais alors pas convaincu du tout que la "diversité" au sens où vous l'entendez soit l'essence de la culture. Diversité peut-être dans les différentes disciplines artistiques abordées mais certainement pas diversité "ethnique". Ou alors pour vous la culture occidentale jusqu'au début du XXème siècle ne constitue pas une vraie culture.

Maxime a dit…

Intéressant cours de géométrie Erwan, le scientifique en moi y est sensible. En plus c'est foncièrement vrai (même si je le regrette car je n'aime ni l'extrême-droite ni l'extrême-gauche).

C a dit…

"J'ajouterais que la diversité est l'essence même de toute vraie culture"
Certaines cultures reconnues se sont pourtant bien développées hors toute diversité...
Les exemples foisonnent d'Egypte en Asie Mineure, du Japon aux Andes...
Revoyez vos bases...

Emmanuel Mousset a dit…

Nous n'avons pas les mêmes bases.

Erwan Blesbois a dit…

Je crois me souvenir que Michelet définissait la Grande-Bretagne comme un empire, l'Allemagne comme un peuple, et le France comme un nation. A la différence de l'Allemagne, la France dès l'origine est composée de plusieurs peuples hétérogènes, Basques, Bretons, Corses pour ne citer que les plus " activistes ", virulents et caractéristiques, mais il y en a bien d'autres, comme les Berrichons par exemple. La France est une mosaïque. Ces peuples se sont unis peu à peu par l'Histoire de la nation française. Cette nation fut appelé " la grande nation ", il en a fallut du temps et de la patience, de la ruse et de l'astuce, à nos rois puis nos dirigeants républicains pour fédérer tous ces peuples. Il a fallu notamment une Révolution, un nombre incroyables de guerres civiles, rien ne fut jamais acquis. Le nouveau défi que s'est fixé le pays, ou plutôt que la mondialisation lui a peu à peu imposé, et encore avant la décolonisation, est d'accueillir une population massive venue d'Afrique de nord et du Moyen-Orient principalement. On le voit la greffe a tellement de mal à prendre, que les autochtones sont en mal d'identité, perdent peu à peu des pans entiers de leur culture et que les populations nouvelles venues et allogènes se replient sur leurs identités multiples, particulièrement l'Islam. Le tableau n'est guère réjouissant : le modèle républicain d'assimilation est en panne. Emmanuel Mousset se propose de le remplacer par un multiculturalisme ou communautarisme à l'anglo-saxonne, il rompt avec le modèle français et une fois de plus se tourne vers le modèle de ses amis (?) américains. Sachant que dans le modèle anglo-saxon il est hors de question de valoriser outre mesure les autres communautés, et que la communauté anglo-saxonne a toujours su garder l'hégémonie. Or précisément il n'y a pas de groupe ethnique français, comme il y a un groupe ethnique anglo-saxon. Le modèle français ne peut fonctionner qu'à l'assimilation, c'est-à-dire au respect par les nouveaux arrivants des coutumes et valeurs des autochtones, qui sont les valeurs de la république. C'est peut-être triste, mais c'est comme, ça et le contraire qui est en train de se produire, est un des multiples facteurs du " suicide français " en cours, mais pas le seul loin de là, du nom d'un ouvrage d'un de nos polémistes en vogue. A trop se focaliser sur la question d'ailleurs, on fait grimper un parti dit populiste et souverainiste, qui n'a selon moi plus rien de fasciste d'ailleurs, mais comportant des caractéristiques inquiétantes, mais cela me semble d'une logique implacable et absolument irrémédiable.

Erwan Blesbois a dit…

Inégalités : 1% de la population mondiale possède plus que les 99% restants.
Sont-ce là les prémisses d'une nouvelle révolution à la soviétique ? Sous-entendu que pour un libéral il n'y a pas d'autre alternative à ces deux modèles : libéral ou soviétique, car cela lui permet d'organiser sa propagande pro-libérale, en mettant en avant les massacres du communisme.
La réussite contrarie, elle crée des envieux, des morts de jalousie, normal : autre élément de propagande
L'intelligence, les capacités, les aptitudes n'ont pas été distribué équitablement par dame nature, c'est tout : encore un élément de la propagande libérale.
Hypothèse par l'absurde : les inégalités sont légitimes, dans un régime libéral, donc je suis tout à fait d'accord avec Emmanuel Mousset dans son soutien inconditionnel au PS de gouvernement et à Macron en particulier.
De toute façon, pour rester républicain, les Français seront poussés par la propagande de bientôt voter à droite à toutes les élections. Car entre l'original libéral (la droite) et la copie libérale (la gauche), les gens choisiront toujours l'original et c'est normal. Dernière chose, je ne veux pas stigmatiser outre mesure les Anglo-saxons, mais si ils peuvent se permettre de soutenir un idéologie libérale forte, et préconisent un Etat non-interventionniste, c'est parce que dans leur histoire, qu'elle soit celle de la Grande-Bretagne ou celle des Etats-Unis, l'ethnie anglo-saxonne d'origine germanique a toujours gardé l'hégémonie sur les autres communautés.
Autre chose, on accuse souvent les juifs d'être ploutocrates : Mais Shlomo Sand, avance l'hypothèse que l'idée d'une ethnie juive ou d'un peuple juif fait partie d'un récit fondateur mythique. Il met en avant l'importance des conversions et du prosélytisme pendant des siècles dans la constitution des populations de confession juive. Avant d'être même une ethnie, sans parler de " race " bien sûr, l'identité juive est avant tout un religion, une culture et une façon éthique et originale de se positionner face à l'altérité, cela peut même être une mode pour certains, quand les conditions socio-économiques, mais surtout politiques, sont favorables.
Donc si les Anglo-Saxons constituent une ethnie - à la différence des juifs - qui a énormément de mal à se mélanger, cela pourrait constituer sa particularité et l'explication mais pas la seule, du génocide des Indiens d'Amérique et du racisme institutionnalisé par la société américaine pendant de nombreuses années, et dont ils reste des traces. A la différence des Espagnols et des Portugais qui se sont mélangés aux populations autochtones, non sans les avoir massacrées en partie. Mais enfin il y a bien deux Amérique, une Amérique riche et fortement blanche et anglo-saxonne du Nord, et une Amérique pauvre, et fortement métissée du sud. Autre forme de discrimination dans les mots quand on parle de l'" Amérique ", on ne parle généralement que de l'Amérique riche, celle du nord, et exclusivement même des Etats Unis, à l'exclusion du Canada, riche mais peu peuplé en comparaison. Mais bon si les Anglo-Saxons donc constituent une ethnie fortement soudée, cela explique le fait qu'ils n'aient pas besoin d'un Etat fort et interventionniste, au contraire des Français, qui ne constituent pas une ethnie et se sont toujours construits à partie d'un Etat souverain, capable de les fédérer entre eux. Paradoxalement un Etat souverain en France pourrait davantage faire le bonheur des immigrés en France à long terme que l'Etat libéral sous influence anglo-saxonne, que nous connaissons actuellement, toujours susceptible de déboucher sur la guerre civile, car non conforme à l'identité française.