lundi 27 juin 2016

Ils sont fous, ces Anglais !



La folie politique n'est pas réservée aux Romains dans Astérix. Les Anglais en font une belle démonstration avec le Brexit et ses suites.

Fous d'organiser une procédure plébiscitaire, césarienne, populiste, manipulatrice, diviseuse, bonapartiste, antidémocratique alors que nos amis Anglais, avant nous, beaucoup plus que nous, sont les fondateurs du parlementarisme, de la démocratie représentative, du système de délégation.

Fous de rompre avec l'Europe dont ils étaient bénéficiaires, tout en étant le pays le moins contraint par l'Union, un peu comme nos paysans qui pestent contre l'Europe tout en n'existant que par ses subventions.

Fous de précipiter leur pays dans la crise politique et surtout économique. Le Brexit, c'est un vote de vieux, de peureux qui n'ont plus rien à perdre. Les jeunes Anglais ne s'y sont pas trompés, moins fous que leurs aînés, votant majoritairement pour l'Europe.

Fous d'avoir un David Cameron, européen qui a joué avec le feu, contre son propre camp et incendié l'Europe, mauvais tacticien qui reçoit le boomerang en pleine figure. C'est malin !

Fous d'avoir un Boris Johnson, excentrique et opportuniste, conservateur qui casse la baraque, qui ne fera rien de sa victoire, sinon s'emparer du pouvoir. C'est le Donald Trump des Anglais. Tous les pays n'ont pas une reine ou un roi, mais chacun a son fou.

Fous de libérer la parole xénophobe, raciste, dans cette grand nation britannique pourtant ouverte, tolérante, cosmopolite, raisonnable. Fous de tourner le dos à ce qu'on est, de trahir son identité au nom d'une pseudo-identité.

Fous de diviser non seulement l'Europe mais leur propre pays, en arroseur arrosé. L'Angleterre quitte l'Europe, l'Ecosse veut quitter l'Angleterre et Londres elle-même, si j'ai bien compris, veut retourner dans l'Union européenne. Une histoire de fous, vraiment !

Fous et même un peu cons, irresponsables en tout cas, ces électeurs du Brexit qui maintenant regrettent leur vote, disent qu'ils ne savaient pas, qu'ils ont dit non à l'Europe en croyant que le oui l'emporterait, un peu comme nos Français qui votent Le Pen tout en prétendant ne pas partager ses idées, juste pour faire peur, pour protester, en pensant que le FN de toute façon ne va pas gagner. Belle mentalité, incohérente, malhonnête, hypocrite !

Fous ces anti-Brexit, pourtant mes amis pro-européens, qui demandent à ce qu'on refasse le match, le référendum, parce que le résultat ne leur convient pas. Trois millions auraient pétitionné dans ce sens. Mais on va où comme ça ?

Plus on est de fous, plus on rit, parait-il. Mais là, à part les fachos qui ricanent, personne ne rit. Que faire maintenant ? Ce qu'ont dit Hollande, Macron, Juppé : ne pas tarder, faire partir le plus vite possible les Anglais, puisqu'ils l'ont voulu ainsi. Ses folies, il faut les assumer. Nous aussi, comme nos voisins et amis d'outre-Manche, nous avons eu notre moment de folie nationale, en 2005, lors de la campagne paranoïaque et hystérique autour de la Constitution européenne, dont le résultat a paralysé l'Europe pendant dix ans. Les dirigeants européens s'en sont sortis en bricolant le traité de Lisbonne, ne pouvant faire autrement pour que l'Europe, malgré tout, fonctionne. Une solution à la fois inévitable et insatisfaisante, donnant prétexte aux anti-européens de prétendre qu'on n'avait pas respecté leur choix, alors qu'ils étaient les responsables d'une telle situation. Il ne faut plus jamais qu'un tel cas de figure, ambigu, ne se représente. Que Messieurs les Anglais se tirent les premiers, puisqu'ils l'ont voulu. Les premiers et, c'est à espérer, les derniers, même si la folie est hélas un sentiment contagieux.

13 commentaires:

Maxime a dit…

Mais pourquoi vous mettez ensemble les adjectifs "bonapartistes" et "manipulatrices"? On aura bien compris que vous n'aimez pas Napoléon en tout cas... Par ailleurs je trouve le référendum britannique bien plus démocratique que les élections européennes, où le taux d'abstention est supérieur à 50% (c'est dire qu'on aime l'Europe).

Les jeunes Anglais qui ne sont pas contents, il faut aussi qu'ils se calment: la sortie de l'UE ne signifie pas la mort de l'économie britannique; il est d'ailleurs probable que le Brexit ne va rien changer et je ne doute pas que le gouvernement britannique va négocier avec l'Europe de nouveaux traités de libre-échange (dans le même genre que ceux dont bénéficie la Suisse).

Rassurez-vous: les pro-Brexit assument très majoritairement leur vote. Les repentis sont très peu, et nos médias en parlent beaucoup parce que cela les arrange!

Il n'y a pas que "les fachos", comme vous dites, qui ricanent: les eurosceptiques de tout poil rigolent bien, et j'en fais partie je pense. On aurait dû s'en tenir au marché commun et à la monnaie unique, où s'appuyer beaucoup plus sur les peuples et les Nations. Quant au référendum de 2005, trouvez-vous l'attitude de nos gouvernants d'ignorer l'avis du peuple très démocratique? Moi pas, d'autant plus que l'idée d'une "super-Constituion" qui passe au-dessus de la nôtre, explique en grande partie l'europhobie qui gagne du terrain en France.

Erwan Blesbois a dit…

Il est clair que les journalistes, et peut-être un certain blogueur, veulent provoquer la panique, mais il n'y a aucune raison ! Il faut prendre conscience que maintenant qu'ils sont libres, ils vont très certainement créer un paradis fiscal. Alors l'argent reviendra en masse ! Historiquement le peuple britannique, parmi ceux d'Europe, a toujours été celui le plus fasciné par l'argent. Eux au moins se bougent pour continuer à toucher leur pognon, d'une façon ou d'une autre. Ils ont toujours vécu de l'exploitation du reste du monde, cela ne s'arrêtera pas du jour au lendemain, et ils n'ont pas l'instinct grégaire du reste des Européens : les Anglais nous trouvant " faibles ". Ce peuple, qui a été le premier colonisateur du monde, avec un fort taux d'émigration redoute maintenant l'immigration ! Historiquement le peuple anglo-saxon est " le " peuple qui ne se mélange pas aux autres : conservant ainsi sa spécificité et sa supériorité. Cette ethnie a une énergie hors norme, qui lui permet de continuer à avoir l'ascendant ethnique dans la première puissance mondiale que les États-Unis, puissance communautariste, constituent. Il faut bien constater aussi que les Anglais ont toujours été maître dans l'art de négocier le beurre, l'argent du beurre et la reconnaissance de la crémière, car ils se sont toujours sentis supérieurs aux autres. Rappelez-vous Margaret Thatcher : " I want get back my money !" Il faudrait être bien sot pour se faire du souci pour le peuple, parmi les Européens, qui a toujours eu le plus, le comportement du renard dans le poulailler.

Philippe a dit…

1_Hollande refuse de faire un referendum en ce qui concerne l'appartenance de la à l'UE.
2-Par contre il laisse faire et promet de s'y conformer un referendum en ce qui concerne « Notre Dame des Landes ».
En fait les deux comportements ne sont pas contradictoires.
Concernant 1
Nous sommes dans l'UE où nos gouvernants se laissent vivre. Ils se contentent d'adapter en France les directives que des fonctionnaires européens de l'UE sous influence des officines de lobbyistes représentants les grands groupes financiers ou industriels mondiaux peaufinent à l'abri des regards.
Pour se dédouaner face à leurs électeurs la fameuse rengaine … c'est la faute à Bruxelles.
Concernant 2
On ne veut pas trancher donc referendum local dont les résultats étaient connus.
On éloigne les nuisances d'une grande ville pour les rapprocher de villages moins peuplés … mathématiquement compte tenu du nombrilisme généralisé … les villages en prennent plein la g…… Bof cette fois le referendum a toutes qualités et surtout celle de permettre au « non peuple » de reporter la décision sur d'autres … vous savez celui qui pue « le peuple .
Concluons
Avec cette qualité d'hommes/femmes politiques en y ajoutant Cameron qui reste en poste, Merkel qui ne voit que l'intérêt du Reich en considérant que le comportement du précèdent est bon pour sa balance commerciale ... l'UE a vraiment un avenir très douteux.
Il est vraiment inutile de solliciter un referendum, MLP etc ont tort, le délitement et l'écroulement va se faire naturellement comme avant hier la fin de l'URSS, inutile d'en appeler aux « fromages qui puent, mangeurs de grenouilles ».

Anonyme a dit…

Si j'en crois les réactions autour de moi, ce vote anti-europe, c'est un truc de vieux ronchonneurs retraités qui ne pensent même pas aux jeunes.
quel égoisme recroquevillé !

Philippe a dit…

Anonyme a dit : "Si j'en crois les réactions autour de moi, ce vote anti-europe, c'est un truc de vieux ronchonneurs retraités qui ne pensent même pas aux jeunes."
De quel "jeunes" parlez-vous ?
Ceux des villes désindustrialisées, la France périphérique de Christophe Guilluy
Ceux des mégapôles, en général des héritiers en raison du coût du logement, qui peuvent y faire des études et y commencer une vie professionnelle ouverte sur la Mondialisation ?
Il faut toujours préciser de quoi on parle SVP !!!
La carte des zones abandonnées vous donne la carte des votes protestataires.
Qui sont les égoistes les jeunes abandonnés ou les jeunes héritiers ??????

Anonyme a dit…

La folie consiste parfois à rompre avec un organisme bureaucratique et technocratique qu'est l'UE qui fait le malheur des peuples et suscite donc une hostilité de plus en plus marquée chez tous les peuples de l'UE à des degrés divers et selon des modalités variées.
Le Royaume-Uni est un pays plus démocratique que le nôtre puisque les élites tiennent vraiment compte de la volonté populaire, tout le contraire du nôtre où la volonté populaire exprimée le 29 mai 2005 a été bafouée, insultée, vilipendée comme jamais, tenue pour nulle et non avenue par l'agité Sarkozy et vos amis "socialistes". Le mépris de la volonté populaire de nos élites est bien en droite ligne du mépris du peuple de la part de l'aristocratie d'Ancien régime. Heureusement pour notre élite l'Histoire ne se répète pas à l'identique, elle ne passera pas sous le Rasoir national, seul un exil à Londres ( même hors UE, elle sera toujours une terre d'accueil pour exilé politique), Bruxelles, Berlin et Washington comme entre 1940 et 1944 où l'Allemagne dirigeait déjà et pour le plus grand malheur de tous l'Europe.
En attendant que le soufflé médiatique retombe...que tout le monde redescende sur terre, et surtout sorte de son empyrée européen... à commencer par vous !

Emmanuel Mousset a dit…

Je préfère l'empyrée au caniveau.

Anonyme a dit…

Les jeunes dont on nous rebat tant les oreilles ne votent pas comme les vieux le voudraient: ils sont plus eurosceptiques voire "europhobes" puisque les jeunes britanniques se sont massivement abstenus à 63% lors du référendum du 23 juin, seuls 27 % ont voté pour le "remain", le reste 10% a voté "brexit".
De sondages, partout en Europe, pourraient indiquer un euroscepticisme voire une euro-hostilité des jeunes générations qui ont bien compris que l'Europe des vieux ne leur était guère favorable. Par exemple les travailleurs détachés et les immigrés sont une concurrence déloyale, et l'armée de réserve du Capital dont l'UE n'est que la traduction. L'UE sous l'égide d'une Allemagne, un pays de vieux qui se fait beaucoup d'argent sur le dos de ses "partenaires" pour financer les retraites de ses vieux et la population de remplacement des allemands manquants par une immigration irréfléchie.
En tant que partisan de l'Europe je suis partisan de la délocalisation du siège de la Commission de Bruxelles à Bucarest dans l'ancien palais du "conducator" Ceausescu, la mise à la retraite des seniors qui la peuplent et leur remplacement par des fonctionnaires roumains et bulgares qui couteront moins chers avec des salaires roumains et bulgares et les charges sociales de leurs pays respectifs. L'UE retrouverait une grande crédibilité à s'appliquer à elle-même les politiques qu'elle préconise pour les travailleurs de ladite UE.
Les partisans de l'actuelle UE devraient donner l'exemple à la jeunesse pour qu'elle retrouve confiance dans le projet européen, en attendant seuls les vieux et riches sont pour cette Europe-là !

Anonyme a dit…

Ce qui parait folie à l'heure actuelle paraitra une sagesse dans une décennie ou comme quand le Général de Gaulle passait de Londres un appel à la Résistance le 18 juin 1940 à l'heure où tous les "réalistes" appelaient à la soumission en vue d'une Europe nouvelle sous la férule allemande dans le cadre d'une France vaincue pour toujours.

Anonyme a dit…

Si vous préférez l'empyrée au caniveau c'est que vous n'êtes pas un démocrate comme toute notre oligarchie. Vous préférez la soumission à la résistance tel un petit Déat.

Anonyme a dit…

Ce qui ne me surprend guère c'est toujours la médiocrité et la bassesse de vos réactions. Toujours du côté des riches et des puissants et de leurs discours pétainistes. Les jeunes n'ont pas tort, et même raison de refuser votre monde de vieux, de vieil enfant gâté du babyboom.
De la part d'un prof de philo on pourrait s'attendre à plus de hauteurs de vue. Il faut croire que cet esprit est inversement proportionnel o votre statut social.

D. a dit…

Le recours au referendum est-il digne d'un régime démocratique ?
Oui à première vue et non si on gratte un peu.
Oui puisqu'il est demandé au peuple de se prononcer.
Non parce qu'un peuple n'est pas forcément constitué de citoyens.
Non, parce que la formulation des questions n'est jamais neutre.
Non parce que les gens ont plus tendance à répondre à côté de la question que de s'exprimer vraiment sur le sujet.
Non parce qu'en démocratie, les citoyens délèguent leurs pouvoirs à des représentants qui doivent répondre de ce qu'ils font de leur mandat.
Les mandataires sont rétribués pour avoir le temps de s'informer des sujets, les approfondir et prendre position.
Le peuple n'a pas forcément ce temps ni les moyens voire la volonté de le faire.
Donc il vaut mieux questionner les chambres de représentants que le peuple directement et surtout quand les "autorités" veillent à communiquer, c'est à dire désinformer les citoyens.
On comprendra par là que peu me chaut du referendum qui a institué le quinquennat, de celui de 2005, de celui qui a amené le brexit ou de celui concernant Notre Dame des Landes...
Tout est toujours à refaire à la suite d'un referendum car ça ne règle rien, un referendum sauf sauver les apparences.

Anonyme a dit…

Le concept « référendum » n'est pas la panacée pour toutes les raisons indiquées par D.
On pourrait y ajouter que le référendum suppose que une majorité ait plus plus de réflexion ou soit plus éclairée que la minorité ou plus soucieuse du bien commun et inversement .
La forme de consultation différente telle que les suisses la pratique d'initiative populaire n'est évoqué par personne en application de l'adage coluchien : la politique française est la meilleure du Monde. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas non plus complètement la panacée. Personne n'a pris la peine ne se renseigner sur le sujet dans le détail, de nombreux documents très complets sont à disposition sur les sites de la Confédération !
Une conclusion provisoire :
"Donc il vaut mieux questionner les chambres de représentants"
Las, ces derniers, au niveau national ou européen, sont sous influence des lobbies financés par les grandes entreprises nationales et multinationales. Ces derniers fournissent la documentation « technique, les avis des « experts » qu'ils rémunèrent, les repas, les cadeaux, les voyages, les séjours familiaux etc.
et si au final faire de la politique en professionnel c'était au final avoir la possibilité de faire n'importe quoi ... Sans risque car responsables sans jamais être coupables ???
Voilà une question qu'elle est bonne !