dimanche 5 juin 2016

La fin du monde




Ce n'est pas tous les jours qu'on frôle la fin du monde. Dans la Bible, c'est le Déluge, s'il n'y avait eu l'Arche de Noé. Depuis quelques jours, nous cherchons les comparaisons historiques, nous voudrions bien que l'événement soit exceptionnel. Sur nos écrans, des gens font du kayak dans les rues inondées. Des personnes en short se promènent les pieds dans l'eau. Dans les barques, des "naufragés" sont revêtus de gilets de sauvetage orange pétant, mais le risque de noyade est limité, ce n'est pas très profond.

Des personnes âgées sont transportées par des pompiers, qui ne font pas que leur métier, qui sont présentés comme des héros. Des habitants ne veulent pas quitter leur maison malgré le danger, parce qu'ils sentent qu'on pourrait les voler, que des appartements abandonnés sont la proie des pillages, depuis que le monde est monde, surtout quand on approche de la fin du monde. A Paris, sous l'eau, c'est la plage (vignette 1). Le musée d'Orsay est une nouvelle Venise qui s'enfonce dans le fleuve (vignette 2).

Les curieux affluent pour regarder l'eau couler, l'eau monter, pour la filmer, pour en parler, pour s'étonner, pour tuer le temps (vignette 3). C'est comme ça, quand vient la fin du monde. Et puis, il faut faire ses comptes, compter les sous, penser aux assurances. Sans oublier de s'en prendre à l'Etat, aux collectivités locales, à tous ceux qui n'ont pas su prévoir, organiser. Pour un peu, la nature serait presque accusée. La fin du monde finit par tourner les têtes.

6 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Je perçois de l'ironie dans tes propos, destinés à tourner en dérision le pessimisme contemporain, l'état de panique généralisée, et l'hypersensibilité au malheur, dès que se produit la moindre intempérie. Dans le cas des inondations citées, événement somme tout banale, ton ironie est justifiée, mais ne prends pas le thème de la fin du monde à la légère.
7 milliard d'humains à l'heure actuelle, auront réussi à épuiser (en un siècle) les ressources fossiles que la planète avait mis des centaines de milliers d’années à “économiser”. Au milieu ou à la fin de ce siècle, toutes ces énergies se seront volatilisées en pourrissant au passage le climat terrestre.
Concernant les autres espèces vivantes, nous laissons derrière nous un gigantesque cimetière.
Certes, la population peut encore augmenter, il “suffit” de procréer, mais alors dans quelques siècles, nous disparaîtront faute de ressources. On peut sauver la vie sur Terre, mais en sacrifiant l'espèce humaine néfaste pour son milieu : la seule espèce animale néfaste pour son milieu.
Toute espèce “intelligente” finit-elle par s’autodétruire ? C'est une hypothèse développée par certains scientifiques, c'est pour cela que nous ne trouvons trace, et selon ces scientifiques ne trouverons jamais trace, de vies extra-terrestres intelligentes dans l'univers, car si il y en a eu, elles se sont autodétruites. Les scientifiques en question l'ont formulé en loi : toute civilisation intelligente est fatalement condamnée à s'autodétruire dès qu'elle atteint un certain niveau de développement, il n'y a pas d'alternative.
Il ne s'agit que d'une hypothèse et beaucoup d'autres hypothèses circulent sur le fait que nous ne trouvions pas trace d'une vie extra-terrestre intelligente, ni de vie extra-terrestre tout court, ailleurs que sur Terre.

Emmanuel Mousset a dit…

Le problème, c'est que les espèces non intelligentes non seulement ne s'autodétruisent pas, mais qu'elles ont tendance à proliférer au sein de l'humanité.

Erwan Blesbois a dit…

Je perçois encore une grande ironie dans tes propos, pour toi le monde est simple : il y a les cons et il y a toi, tu as réussi à te construire ainsi, et je respecte ce mode fonctionnement, car ça marche, beaucoup mieux que pour moi, qui éprouve de l'empathie même pour les cons - mais je psychologie, pardon. Mais identifions-nous même aux cons, que pèse de toute façon l'intelligence de l'individu, face à la puissance du système qui le broie ? C'est le système qui désormais a sa propre logique, son propre caractère, qui a créé un nouveau milieu, et auquel on arrive à s'adapter ou pas, la nature est de plus en plus éloignée des préoccupations de l'humanité. L'humanité a quitté un milieu naturel pour un milieu artificiel : d'où les réactions de panique et de plainte, quand la nature reprend ses droits, comme l'épisode des inondations L'humanité a créé un nouveau milieu donc, dont le paradigme économique est le libéralisme, sans contestation possible, et dont le moteur est le progrès techno-scientifique. Je ne remets pas en question le progrès techno-scientifique, peut-être je dis bien peut-être, le salut viendra-t-il de là. Mais le paradigme économique est à remettre en question, car même si nous allons tous collectivement vers l'abîme, à cause précisément du progrès, qu'au moins les conditions de vie de la majorité, ne s'apparentent pas à celles d'un système disciplinaire concentrationnaire, dont les DRH et les cadres seraient les kapos. Je te parle encore une fois de réalité ressentie, et non pas de réalité formulée, car cette réalité ressentie, tout le monde la ressent confusément, mais très peu de gens osent ou n'ont le temps ou le loisir, de se la formuler à eux-mêmes. Tu ne sauveras pas le monde, ça c'est évident, mais tu as réussi à te sauver toi-même, n'est-ce pas ce que toute philosophie kantienne digne de ce nom, exige.
Enfin Kant aura-t-il réussi à imposer au moins à l'échelle de la France et de son école, l'idée centrale du protestantisme, celle de l'autonomie de la conscience, donc à accentuer l'individualisme et l'individualité qui sont la norme en régime économique libéral, contre l'idée de communauté du catholicisme et contre bien-sûr l'idée de collectivisme propre au marxisme, contre enfin l'idée de Cosmos grec.

Erwan Blesbois a dit…

Enfin Kant aura-t-il réussi à imposer au moins à l'échelle de la France et de son école, l'idée centrale du protestantisme, celle de l'autonomie de la conscience, donc à accentuer l'individualisme et l'individualisation qui sont la norme en régime économique libéral, contre l'idée de communauté du catholicisme et contre bien sûr, l'idée de collectivisme propre au marxisme, contre enfin l'idée de Cosmos grec.
Je pense que nous nous sommes coupés du milieu que représentait la nature, et que nous vivons dans un milieu artificiel dominé par l'économie de marché libérale, qui influence nos comportements dans la vie de tous les jours
Nous nous sommes coupé de la vision idéale et préférable d'un cosmos grec, pour une vision kantienne et individualisée de l'être au monde, basée sur l'autonomie de la conscience et le salut par soi-même et pour soi-même exclusivement, en gros nous ne sommes plus catholiques (universels), mais des monades coupées les unes des autres, nous sommes devenus des protestants, à notre insu. Le libéralisme économique est le cheval de Troie de cette métamorphose.
On m'a rapporté des propos de Zemmour sensés une fois de plus, comme quoi la quasi totalité des nouveau-nés musulmans, leurs parents leur donnent des prénoms musulmans. Adultes, pour la plupart, ils voudront garder leur identité musulmane, peu compatible avec une identité française, fondée sur l'assimilation. Et même les juifs dit-il de plus en plus, leurs parents leur donnent des prénoms juifs, ce qui prophétise-t-il provoquera pour beaucoup leur Alya. Personnellement, on m'a appelé Erwan, et ce prénom fut un obstacle à mon intégration, je me retrouvais plus breton que français, sans l'avoir demandé. Sans compter que mes parents ne m'ont même pas fait baptiser, ni donné aucune éducation religieuse, je suis un fruit de la rupture due à l'idéologie de 68.
Seul le FN serait-il peut-être d'effectuer une contre révolution salutaire de cette idéologie 68 du chacun pour soi et du tous contre tous, espérant que le FN apporte l'électrochoc nécessaire et que le débat politique se polarise sur une véritable opposition gauche/droite, droite des valeurs traditionnelles, catholiques et françaises, représentée par le FN, gauche des valeurs de solidarité et de partage, matérialisme marxiste, représenté par Mélenchon. Et qu'enfin tombent dans l'oubli, et les oubliettes de l'Histoire le funeste PS " réformiste " libéral, et son pendant de droite LR et son fanatisme libéral dénué de toutes valeurs traditionnelles, désormais : conflit stérile de deux partis, deux faces d'un même Janus libéral et " chevaux de Troie " protestants et kantiens.

Emmanuel Mousset a dit…

Les cons et moi, non. Mais les cons et les autres, oui.

Erwan Blesbois a dit…

Je ne suis pas complètement naïf, et je sais bien que la limite de mon raisonnement est qu'un parti marxiste n'accepterait pas le clivage gauche/droite, et a des pulsions totalitaires. Et que le FN sans doute non plus n'accepterait ce clivage, " ni droite ni gauche " dit-on de tout parti d'extrême droite, aux pulsions forcément totalitaires, comme le marxisme d'ailleurs. Mais je prône un clivage gauche/droite, avec une droite dans le rôle de protectrice des valeurs traditionnelles et une gauche défendant des valeurs de partage et de solidarité Or aujourd'hui cela ne veut plus rien dire : le clivage actuel est complètement phagocyté par l'idéologie libérale, c'est un Janus libéral à deux visages qui sont strictement les mêmes PS et LR bonnet blanc, blanc bonnet, le peuple le sent et envoie des œufs sur Macron à Montreuil. Il faut repenser tout le paysage politique en France, avec les forces en présence, je préfère prendre le risque d'une contre-révolution réactionnaire emmenée par le FN, et tempérée par un parti authentiquement de gauche représenté par Mélenchon, que continuer dans la voie du libéralisme fou, et de la mondialisation destructrice de l'espèce humaine à plus ou moins long terme. Il y a plusieurs hypothèses possibles, effectivement l'idéal serait un clivage souverainistes/libéraux. Ainsi pourrait-on dépasser l'aspect totalitaire potentiel du FN et du front de gauche, qui se sublimeraient dans le souverainisme, et l'idée de l'héritage de la nation, contre le nihilisme des libéraux inféodés à la mondialisation et tout ce que cela comporte : Europe de Bruxelles ultralibérale, et de façon plus éloignée Amérique ultralibérale, mais même là-bas des mouvements sociaux se font sentir, et le mécontentement gronde avec Sanders et Trump, qui sonnent la révolte des Américains contre l'oligarchie.