mercredi 8 juin 2016

A nous deux, Montmartre !





Ma traditionnelle déambulation parisienne, en compagnie de l'UTL de Cambrai, a débuté sur l'aire d'autoroute d'Assevillers, où le car est venu me chercher, et où Michèle m'a offert du cédrat confit. Pourquoi ça ? Parce que mercredi dernier, ma conférence sur l'ironie, devant les étudiants, s'est terminée sur le Candide de Voltaire, le héros dégustant ce fruit-là, que je ne connaissais pas. Maintenant, c'est fait.

Cette année, j'ai choisi pour promenade la butte de Montmartre, départ du Moulin-Rouge (vignette 1, le groupe d'une cinquantaine de personnes). Joëlla a agrémenté mes lectures et commentaires de quelques chansons, "Où est-il donc ?" de Fréhel pour commencer, dans le hall du Lido. Mais aucunes gambettes ne sont venues illustrer notre propos. Après, nous étions d'attaque pour remonter la rue Lepic, jusqu'au moulin de la Galette. A mi-parcours, je suis monté sur un banc pour haranguer la population, à la façon des Communards sur leurs barricades (vignette 2, petit rappel historique). C'était parti pour un "Temps des Cerises" tonique.

Au n°98, nous faisons face à une vilaine petite façade et un grand scandale : pas de plaque pour indiquer qu'a vécu ici le plus grand écrivain français du siècle dernier, Louis-Ferdinand Céline. A sa mémoire, je lis la première page de son "Voyage". Et puis nous tournons rue Girardon pour nous rendre dans un lieu ignoré des touristes, le Château des Brouillards, qui nous offre la plus belle vue sur la très laide basilique. Léon Bloy, mon maître, a vécu au n°3. Passage obligé place Dalida, devant son buste, chanson "Il venait d'avoir 18 ans", puis direction rue Saint-Vincent, la fameuse vigne : nous poussons ensemble la "Complainte de la Butte", qui cite cette rue.

Rue Becquerel, hommage à la directrice de l'école, une certaine Louise Michel. Le groupe débouche devant le mur des généraux fusillés, qui a vu se déclencher au 18 mars 1871 la Commune. Lecture de Karl Marx. Nous tournons ostensiblement le dos à l'affreux Sacré Coeur, construit sur les cadavres des Communards (qui avaient tout de même passé par les armes l'archevêque de Paris). Pas question de visiter ce pain de sucre. En revanche, la délicieuse église Saint-Pierre-de-Montmartre a droit à nos égards. Son cimetière est le plus petit de Paris, où serait enterré D'Artagnan (je ne sais pas si c'est vrai, mais j'ai envie d'y croire).

La culture c'est bien, la nourriture aussi, et il faut bien se restaurer. Nous avons traversé la place du Tertre en ignorant les faux peintres et les vrais pickpockets, pour rejoindre notre restaurant, La Crémaillère (vignette 3). Après le repas, l'après-midi a été consacré à Salvador Dali, dont le musée à côté de la place est le plus important de France. Il n'empêche que l'œuvre de l'artiste me laisse sceptique. Au retour, dans le car, j'ai soumis mes amis à l'habituel questionnaire, que vous pouvez vous amuser à compléter (vignette 5). La gagnante, Renée, a remporté un magnifique cahier de coloriage (sur Paris, of course). Auprès d'elle, Xavière, deuxième lauréat (vignette 4). Quelle journée !

Merci à Jocelyne et Joëlla pour les photos.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Sauf votre respect Monsieur Mousset, vous ne semblez pas du tout faire preuve de gravité : vous semblez en plein naufrage comme le gouvernement que vous soutenez.

C a dit…

EM, vous êtes bien meilleur dans ce rôle que vous venez de tenir là...
Cessez de vouloir vous mêler de politique et réservez votre talent qui est indéniable, lorsqu'il s'agit de culture.
Bravo pour ce voyage à Montmartre, haro sur vos odes à Macron naguère et à DSK jadis !

Erwan Blesbois a dit…

Adolphe Thiers qui a réprimé durement la commune de Paris, était un homme politique issue de la gauche parlementaire, ce qu'on appellerait aujourd'hui la gauche ou la sociale-démocratie, pour l'opposer à l'extrême-gauche, qui à l'époque étaient appelés les socialistes. C'est ces derniers qui furent durement réprimés par la " gauche " pendant la Commune de Paris. Faut-il voir une analogie avec l'époque actuelle ? D'autre part le grand Victor Hugo défila derrière le cercueil de ce même Thiers, quelques années plus tard lors de son enterrement. Il y a des choses que la gauche dite de gouvernement ou parlementaire ne veut pas exhumer.

Erwan Blesbois a dit…

Ma position est simple, je suis un matérialiste, donc je crois au matérialisme historique de Marx. En même temps je crois en la nécessité de maintenir une identité à la France, donc à la nécessité de refonder un dogme catholique. Historiquement malheureusement communistes et dogme religieux se sont toujours fait la guerre : il s'agissait d'une rivalité mimétiques entre deux genres de messianismes. Je ne crois pas au messianisme communiste, au bonheur universel, cela n'existe pas, il faut admettre que notre séjour sur terre sera quoiqu'il arrive un sale moment à passer ou un mauvaise plaisanterie, on ne peut pas gommer l'aspect tragique de l'existence : erreur funeste des communistes, et il y aura aussi des moments d'intense joie et de bonheur.
Je crois en France, à la nécessité de l'alliance du dogme catholique et du matérialisme historique, et en Europe et dans le monde, à la nécessité de garder pour chaque pays leurs spécificités religieuses propres, Islam, judaïsme chrétienté, bouddhisme, hindouisme et autres. Les plus sages sont les Chinois, comme d'habitude, civilisation de sagesse pratique plus que de philosophie théorique, à part l'épisode Mao : ils gardent leurs couches religieuses, puis communistes, et maintenant par dessus le marché ils sont capitalistes, et se gardent bien de détruire quoique ce soit : c'est ça le modèle à suivre, ne rien détruire et reconstruire ce qui a été détruit. Je propose la même hypothèse en enlevant la couche capitaliste, qui conduit à la consumérisation des valeurs de la société, jusque dans les rapports humains, jusque dans les familles etc.
Pour la famille, la vie privée c'est la morale donc le dogme religieux qui devrait nous guider, dogme à séparer du politique. Pour le monde du travail, c'est une prise en compte de l'aspect matériel des conditions d'apparition d'une conscience, et l'égale répartition idéale des richesses à tous, avec des écarts tolérés de revenus, mais réglementé, de 1 à 40 au maximum par exemple. Ce sont les rapports au travail qui font la conscience, et non la conscience qui fait les rapports au travail, par conséquent il faut introduire me maximum de justice et de droit dans le monde du travail, et non le défaire comme l'effectue la gauche de gouvernement actuelle. Il faut bien plus d'équité et en finir avec les fortunes colossales de l'oligarchie, enrichissement absurde qui ne profite pas aux peuples.
Le dernier discours de Sarkozy est hypocrite, car il fait l'éloge de l'identité chrétienne de la France, or cette idée chrétienne est révolue aujourd'hui, c'est une hypocrisie chez la plupart des Français, qui sert à masquer un sentiment xénophobe. Non il faudrait penser à une renaissance du sentiment chrétien, et plus spécifiquement catholique en France, il faudrait une contre révolution catholique, des actes et des idées contre l'esprit de 68.
De plus la France n'a pas à servir d'Hôtel ou d'hôpital à toute la misère du monde, charité bien ordonnée commence par soi-même, or aujourd'hui l'état du pays est catastrophique : il y a aujourd'hui nécessité d'aider les peuples en détresse, de Syrie ou d'ailleurs, mais en gardant aussi à l'esprit la nécessité de se reconstruire nous Français, sur nos valeurs oubliées par 40 ans d'esprit de 68. Il ne s'agit même pas de détruire 68, mais de l'avaler par un dépassement dialectique, qui serait en même temps un retour aux sources : il n'est pas question d'autodafés et tout le tralala, mais d'une reconquêtes de nos valeurs catholique et " éternelles " : " la France fille aînée de l'église ".

Erwan Blesbois a dit…

je dis que la soi disant crise identitaire actuelle est un faux semblant qui sert à masquer un sentiment xénophobe en France, car il n'y a plus de sentiment religieux en France chez les catholiques, convertis à l'esprit de consumérisme, sur ce point je suis d'accord avec Emmanuel Mousset. Il faudrait au contraire refonder un sentiment religieux commun en France en accord avec notre histoire, donc je propose logiquement le dogme catholique. Condition nécessaire de reconstruction d'un milieu viable, une fois encore derrière mon spiritualisme de façade se cache un matérialisme dur : le milieu toujours le milieu comme condition de développement de l'intelligence. Sachant aussi que l'hypothèse spiritualiste est toujours un possible non vérifiable, de la condition humaine, mais auquel je crois de plus en plus. Je prône aussi la stricte séparation de l'instruction publique, et de l'enseignement religieux, les deux sont absolument complémentaires, à l'épanouissement de la conscience chez l'enfant. Un enfant a besoin d'étudier et il a besoin de croire, les deux ne sont pas contradictoires mais complémentaires.

Erwan Blesbois a dit…

Je me réponds moi-même : Oui mais en dehors de sa nécessité pédagogique éventuelle qui reste à prouver, pourquoi y aurait-il un retour au dogme catholique ? C'est absurde. Le dogme catholique a obéit à une nécessité historique, et le marxisme justement se propose de dépasser cette nécessité et de la remplacer par une nécessité plus rationnelle. Nécessité du dogme catholique et nécessité dialectique du matérialisme historique, sont effectivement totalement incompatibles. De plus, si le dogme catholique a fonctionné et terrorisé les gens à une époque, c'est qu'ils ont cru pouvoir être sauvés et accéder à la vie éternelle grâce à la fidélité au dogme. A l'âge où le salut viendra peut être de la technologie, qui pourrait nous faire accéder à une forme de vie plus longue, voire quasi éternelle, pourquoi se retourner sur une illusion, qui apparaît aux yeux d'un moderne, puérile ?