dimanche 12 juin 2016

François a dit




Je dédie cette photo, boulevard de La Villette, à Paris, devant le métro Stalingrad, à François Hollande, son gouvernement, le Parti socialiste et la section locale, qui pourrait en faire son slogan de campagne lors de la prochaine élection.

9 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…


Le FN ne fera pas une politique pour l'oligarchie, c'est bien ce qui fait peur à l'oligarchie. De toute façon tout semble perdu, parce que la colère populaire ne s'est pas tournée vers une vraie offre politique socialiste de gauche, mais vers le FN, maintenant le pli est pris. Il n'y aura rien à faire pour retourner en arrière, et ce n'est ni de ma faute, ni la tienne.
Quant aux cadres du FN, si ils sont riches c'est bien la moindre des choses, ne dit on pas que l'argent " est le nerf de la guerre ". Il y a énormément plus de fric pour LR et le PS, qui eux représentent l'oligarchie, que pour le FN.
Tu es un sectaire anti-FN, qui tourne le dos à 30 % d'électeurs FN, et ce mouvement ne va faire que s'amplifier, avec tes petits bras musclés, tu penses inverser la tendance ?
Oh mais je ne suis pas naïf, je connais bien les pulsions mauvaises qui animent les électeurs FN. Seulement il ne fallait pas se foutre de la gueule du peuple, pendant maintenant 50 ans, on assiste à un retour du bâton, qui certainement sera violent
Non l'espèce humaine n'a rien à voir avec les bisounours, il n'y a pas lieu de s'en vanter. L'espèce humaine a toujours à voir avec les logiques de bouc émissaire et les génocides. La religion et la culture populaire, je pense, dans l'enfance, si ils sont exercés de façon légitime et non honteuse, sont seules aptes à inverser cette tendance : cela constituerait un retour sociétal en arrière, je crois qu'il faut assumer ce retour en arrière sociétal, une contre-révolution catholique en réaction à l'esprit consumériste de 68, "tout va mieux " ? Non, ouvrons les yeux avant qu'il ne soit trop tard !
L'homme a appris une chose avec Auschwitz, c'est qu'il était loin d'être bon, n'en déplaise à son narcissisme consubstantiel. Si je me méfie du FN c'est à cause d'Auschwitz, pas parce que ce parti représente soi-disant les intérêts de l'oligarchie, ce n'est pas vrai, ce qui est vrai par contre c'est qu'il risque d'accentuer les logiques de bouc émissaires, et les éventualités de génocides, et le retour des nationalismes les plus obtus.

Erwan Blesbois a dit…

Je n'ai aucune fascination pour le FN, je sais bien ce qu'il représente : le ressentiment et la colère des petites gens. Le plus grand danger ce n'est même pas l'oligarchie, c'est au final la colère et le ressentiment des petites gens. Mais l'oligarchie provoque cette colère et ce ressentiment. C'était au PS, la soi-disant " gauche " de faire une politique en direction du peuple, pour éteindre ses frustrations, or le libéralisme effréné ne peut conduire logiquement qu'à de nouvelles formes de fascisme, et rien, ni toi ni moi ne peuvent inverser cette tendance
En tout cas si tu veux combattre le FN, tes arguments sont mauvais, le FN ne représente absolument pas l'oligarchie, mais la colère, la frustration, le ressentiment des petits. Comment combattre ce ressentiment : par une redistribution économique en direction du peuple, par des conditions de travail plus humaines. Une chose est sûre, il faut coûte que coûte stopper la logique libérale, c'est la première chose à faire, avant de combattre un fascisme qui n'est là qu'à l'état de potentialité.
Les plus grands intellectuels français déplorent effectivement qu'il n'y a pas d'offre politique en direction du peuple. La seule solution pour s'en sortir est de rejoindre le camp des intellectuels, donc pour le peuple de s'éduquer : c'est ce que représente nos métiers d'enseignants. Mais former un peuple d'intellectuels, est malheureusement aussi une illusion : pour un Emmanuel Mousset, combien de supporters abrutis de foot et de publicité, noyant leur chagrin existentiel dans l'alcool, le nationalisme et le violence ? Mais l'oligarchie entrave toute forme de possibilité d'éducation, d'épanouissement, dans sa soif d'abrutir toujours plus les masses (le fameux temps de cerveau disponible), pour récolter du fric, toujours plus de fric, comme si ils n'en avaient pas assez comme ça !
Moi je refuse et je déplore que la seule offre politique républicaine soit PS ou LR qui représentent sinon les intérêts directs l'oligarchie - ce qui est le cas de LR, un peu moins du PS qui est libéral-réformiste -, au moins le libéralisme le plus effréné, et pour le réformisme-libéral, la fluidification du marché et des échanges commerciaux. La condition humaine se réduit-elle à n'être qu'une fonction dans une logique de fluidification des marchés ?
L'oligarchie donne aux masses à peine de quoi vivre, argent qu'elle récupère immédiatement par le biais de l'abrutissement généralisé, de l'énorme propagande publicitaire, que l'on peut assimiler à une forme de totalitarisme : car elle uniformise les comportements et les modes de vie. Le monde du consumérisme généralisé est déjà une forme de fascisme, sans génocides - encore que si : génocide des cultures particulières et populaires -, que dénonçait Pasolini (cf "Salo ")

Emmanuel Mousset a dit…

Je suis radicalement contre le FN parce qu'il y a 40 ans, lorsque le FN faisait 1%, j'étais radicalement contre lui, l'extrême droite et toute sorte de fascisme, ancien, nouveau, modéré, dédiabolisé ou non. Ce sont mes convictions, c'est ma cohérence, voilà tout. Ceux qui adhèrent, militent et votent pour le FN, je les combats, totalement. Ai-je raison ou tort ? Chacun en pense ce qu'il veut, mais je suis ainsi. Je suis ouvert, d'opinions modérées, plutôt centre gauche, capable d'évoluer sur bien des points. Mais mon rejet de l'extrême droite ne faiblira pas. Une dernière chose : "le parti des petites gens", c'est la propagande frontiste, qui est une insulte à tous ces milieux populaires, nombreux, qui n'ont jamais voté et ne voteront jamais FN. La sociologie centrale du FN, c'est l'électorat Poujade des années 50 : artisans, commerçants, petits patrons et partie de la classe moyenne qui fait dans son froc. Etonnez vous après qu'elle soit attirée par la merde.



Philippe a dit…

E.M. dit
« La sociologie centrale du FN, c'est l'électorat Poujade des années 50 : artisans, commerçants, petits patrons et partie de la classe moyenne qui fait dans son froc.
Étonnez vous après qu'elle soit attirée par la merde. »
A mon avis
On peut aller plus loin dans la connaissance de cette époque en lisant :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poujadisme
Une étude plus fouillée encore :
http://docplayer.fr/3956516-L-echoppe-et-la-boutique-contre-leur-mort-programmee-le-sursaut-poujadiste.html
Les contrôles fiscaux selon certains mauvais ou lucides esprits auraient aussi été chargés de résorber le déficit induit par la guerre d'Indochine !
C'est sans doute complexe.
A toute époque il est normal que ceux qui s'estiment en danger essayent souvent sans succès de se défendre et ceux qui pensent être à l'abri des dangers méprisent les « peureux » qui font dans leur froc. Nous sommes tous un peu didier lombard ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Lombard )

Erwan Blesbois a dit…

" Les milieux populaires ", c'est un mythe. Comme si le peuple avait des valeurs et représentait la vertu : vieux mythe rousseauiste. La peuple, sa culture populaire, ses rituels, ses mœurs, sa religion, tout cela a été systématiquement et soigneusement détruit par le biais de l'abrutissement généralisé, de l'énorme propagande publicitaire, que l'on peut assimiler à une forme de totalitarisme : car elle uniformise les comportements et les modes de vie. Le monde du consumérisme généralisé est déjà une forme de fascisme, sans génocides, encore que si : génocide des cultures particulières et populaires, et donc génocide des milieux populaires dont tu parles, qui existaient encore peut-être dans ton enfance, et que tu mythifies. Tout ce processus de destruction de la culture populaire a été génialement observé, analysé et mis en scène artistiquement par Pasolini, mais qui a encore le courage de se plonger dans l'œuvre de Pasolini ? Cela a commencé dès l'après-guerre, enfin c'est à partir de cette époque que l'artiste constate la lente érosion de la culture populaire, avec le coup de grâce porté par les révoltes étudiantes de tous les pays occidentaux autour de l'année 1968.
Non la vérité est que l'économie libidinale de la société actuelle, est l'accumulation et l'enrichissement sans partage, d'une toute petite élite : cela s'appelle oligarchie. Élites d'argent, de pouvoir et de savoir, élites de plus en plus opaques et coupées de tout milieu réel, car déracinées et cosmopolites, voilà la vérité. Il y a quelques résistants encore en France parmi le milieu intellectuel que constituent Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, Onfray, Michéa, Sapir... Je pense qu'il y en a beaucoup d'autres que je ne connais pas. Tu es peut-être un excellent prof de philo au niveau de la " praxis ", Emmanuel, mais au niveau politique ton soutien à la gauche de gouvernement et à Macron, me semble totalement en décalage avec la réalité de nos contemporains qui souffrent tant. ainsi que ta catégorie de " classe moyenne ", qui te sert à disqualifier en gros 95 % de la population française. Ton fond de commerce repose sur les 5 % d'hyper-privilégiés, et sur le mythe des " classes populaires " qui détiendraient les vrais valeurs : pour ce qui est des classes populaires, je crois que tu es le dernier des Mohicans.

Emmanuel Mousset a dit…

95% de classes moyennes ? Mais c'est encore trop peu, mon cher Erwan, pour légitimer ta domination idéologique. Pousse jusqu'à 99%, réserve 0,5% aux salauds de riches et 0,5% aux salauds de pauvres, et là, tu seras tranquille, la classe moyenne dominante pourra dormir en paix.

Erwan Blesbois a dit…

Comment arrives-tu à faire cours à des gens que tu hais tant ? Puisque les " classes populaires " ont été soigneusement exclues du système avant d'arriver au BAC, et que les élites ne mettraient pas leur progéniture dans un lycée comme le tien, tu dois donc avoir majoritairement dans tes classes, des élèves issues des classes moyennes. Si l'" aristocratie " moderne ou oligarchie était comme un bon père de famille pour ses enfants : les classes moyennes et les " classes populaires ", animée de bienveillance, pourquoi pas ? Seulement voilà : elle est profondément perverse, malveillante et animée du désir de récupérer tout ce qu'elle donne d'une main, par l'autre main. Comment ? Par le tour de passe-passe que l'on appelle propagande publicitaire et matraquage consumériste, qui fait que le citoyen lambda, non seulement est abruti par la bêtise des slogans, mais qu'en plus il dépense une bonne partie de son argent pour des produits, dont l'obsolescence est programmée. De plus la perversion et la malveillance de l'oligarchie fait tâche d'huile dans les rapports humains au sein de la classe moyenne, par rivalité mimétique tout le monde se conduit un peu comme un petit BHL miniature : odieux, narcissique, pervers, autocentré et manichéen.

Emmanuel Mousset a dit…

Où vas-tu chercher tout ça, Erwan ? Tu te fais mal à toi-même.

Philippe a dit…

Un grand classique :
Une infime minorité de dominants économiques
Une écrasante majorité de dominés qui reçoivent des miettes plus ou moins consistantes (allant du RSA au statut de la fonction publique et leurs équivalents privés) dans la mesure où la distribution de ces miettes n'écorne pas trop les revenus des dominants.
Il y a chez les dominés une énorme proportion de serviteurs, de serviles, d'admirateurs béats, de dominés obligés d'aller à la gamelle, pour résumer d'idiots utiles allant dans le sens de leurs maîtres … j'en ai fait partie comme tous ici !
Les systèmes oligarchiques perdurent tant qu'ils peuvent distribuer à suffisamment de monde un revenu rémunéré ou pas … et des jeux puis le populo fait un peu de ménage et … le vent reprend ses tours, les dictateurs de demain sont souvent les révoltés d'aujourd'hui …