mercredi 15 juin 2016

Alors, ce bac philo ?


Nos convictions morales sont-elles fondées sur l'expérience ? Non, elles sont d'abord le produit d'une éducation, l'influence d'une société et d'une époque, le jugement de notre intime conscience. C'est la science qui se fonde sur l'expérience, pas la morale. Mais l'existence est aussi une expérience qui n'est pas inutile à la morale : elle nous fait surtout connaître ce qu'est le mal, jusqu'à douter de la réalité du bien. Celui-ci, c'est du côté de l'esprit, pas de l'expérience, qu'il faut aller le chercher. Références possibles : Hume pour une morale fondée sur l'expérience, Kant contre. Clivage empirisme/idéalisme.

Le désir est-il par nature illimité ? A première vue, oui, le désir n'en a jamais assez, en veut toujours plus. Si le désir est rêve, imagination, fantasme, rien dans la tête ne peut le limiter. Mais dans le passage à l'acte, il en va tout autrement (car le désir cherche généralement à se satisfaire) : sa limite, c'est le réel. Le désir veut tout, mais ne peut pas tout. Le désir n'est pas que nature : il est aussi culture. C'est là où il rencontre ses limites. Car la morale et la loi limitent notre désir, imposent des interdits. Références possibles : René Girard et sa théorie du désir mimétique ; Epicure, Lettre à Ménécée.

Savons-nous toujours ce que nous désirons ? Bien sûr que non ! Le désir est mystérieux, obscur, retors. En apparence, il se donne un objet, mais n'est-ce pas un leurre ? D'ailleurs, peu importe : l'essentiel est de désirer, d'y puiser force et plaisir. Il n'est pas utile de savoir ce qu'on désire. Allons plus loin : on ne désirerait sans doute pas si on savait quoi et pourquoi on désire. Le désir a besoin d'illusion, d'embellissement et même de mensonge, pas de connaissance et de vérité. Opposition savoir objectif/désir subjectif. Références possibles : Pascal (quand on aime, on ne sait pas quoi ou qui on aime), Luis Bunuel ("Cet obscur objet du désir").

Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l'histoire ? Aucun intérêt, le passé est passé, n'apporte rien, surtout l'histoire la plus ancienne ! Mais il y a un intérêt politique : ne pas répéter les erreurs du passé. Et puis, pour savoir qui nous sommes, il est nécessaire de connaître ce que nous avons été. Un intérêt psychologique aussi : qu'est-ce qu'un grand homme, un personnage historique, qui s'élève au dessus de la masse ? Etudier l'histoire, c'est enfin se poser des questions philosophiques essentielles : y a-t-il un progrès de l'humanité ? Les hommes sont-ils maîtres de leur destin ? Références possibles : Kant ("Histoire de l'humanité d'un point de vue cosmopolitique"), Hegel, Marx ("Manifeste du parti communiste").

Travailler moins, est-ce vivre mieux ? La quantité agit-elle sur la qualité ? On peut penser que l'intensité de vie ne dépend pas de la durée du travail. Vivre mieux, c'est aimer, créer, risquer, rire, partager ... , sans rapport avec la réduction du travail. Cependant, si celui-ci est considéré pour ce qu'il est en général, un effort, une peine, une souffrance, pas forcément récompensé, parfois une exploitation, son soulagement ne peut que susciter une vie meilleure. A l'inverse, on peut soutenir l'idée que la vie la plus riche, la plus exaltante s'expérimente dans le travail, en donnant à ce terme un sens large, l'homme devenant ce qu'il est dans ce qu'il fait.

Faut-il démontrer pour savoir ? En matière de sciences, oui. Mais la démonstration ne suffit pas : le savoir s'appuie tout autant sur l'expérience ou l'expérimentation. Et puis, une démonstration peut être fausse ou pernicieuse. Elle n'est pas, en soi, une garantie de vérité. Sous l'antiquité, les Sophistes prétendent, à l'aide de la rhétorique, pouvoir démontrer n'importe quelle cause, comme un avocat aujourd'hui démontrera que son client n'est pas autant coupable qu'on le croit. Enfin, il y a des savoirs qui se passent de toute démonstration : l'amour, la beauté ou la foi sont des certitudes si puissantes qu'elles n'ont pas besoin d'être démontrées.

8 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Bien sur que nos convictions morales sont fondées sur l'expérience, car en dehors de l'expérience il n'y a rien. La spiritualité elle-même est une construction matérielle : jusqu'ici c'était l'expérience des anciens, lorsqu'on les laissait transmettre l'héritage. Aujourd'hui les anciens sont appelés " vieux " ils sont méprisés, et ne représentent plus aucune spiritualité, mais un coût social. Tout est matière ici-bas, la spiritualité c'est éventuellement l'au-delà, auquel plus personne ne croit.
Le désir par nature est limité par le cosmos. Un désir illimité est une perversion kantienne, lorsqu'il définit le sujet comme construction de la vérité dans un univers infini : or non la vérité n'est pas une construction, mais un dévoilement de quelque chose qui etait déjà là depuis la nuit des temps.
Nous ne savons absolument pas ce que nous désirons, seul le rêve peut dévoiler à notre insu nos désirs les plus intimes et les plus honteux, éventuellement.
Nous avons intérêt à étudier notre Histoire, car elle nous dévoile la vérité de notre identité, et de notre caractère présents.
Bien sûr que travailler moins c'est vivre mieux, il n'y a que dans le loisir, au sens noble du terme (" skolé ", proprement " arrêt de travail "), que l'on peut apprendre quelque chose et évoluer. Pour la majorité des salariés qui subissent le travail au lieu d'en jouir, et n'en tirent pas tous les fruits mais des miettes, le travail est exploitation et aliénation.
Enfin il ne faut pas démontrer pour savoir, savoir c'est montrer la bonne direction, le bon chemin. La sagesse, c'est-à-dire l'expérience prime sur le savoir théorique. Dans le cadre d'une cosmologie gréco-latine, la vérité est la réconciliation de soi avec soi-même au mieux, la vérité est quête, et l'existence est globalement errance. La démonstration théorique ne mène nulle part si ce n'est remonter plus loin dans la chaîne des causes, sans espoir d'explication ultime, sans espoir de réconciliation, la science est donc d'un point de vue spirituel, un chemin qui ne mène nulle part.

Maxime a dit…

On vous reconnaît bien dans vos réponses Erwan.

Unknown a dit…

Nos convictions morales sont-elles fondée sur l'expérience ?
Une conviction est quelque chose de personnelle une chose que l'on se créé soi même, or la morale est une chose que l'on nous inculque durant notre éducation et grâce a la société.
L'expérience n'est qu'une passerelle entre les principes moraux qui nous on était inculqué par notre éducation et par la société et les convictions morales. De plus les principes ne sont pas quelque chose de personnels. Enfin pour arriver a une conviction morales il faut réussir a peser le pour et le contre et c'est la qu'intervient l'expérience par exemple pour être sur d'un principe morale il faut d'abord avoir été contre ( si je m'appuie sur un table je suis d'abord contre la table ) et c'est la même chose pour les principes moraux. La personne qui sait le mieux si elle est libre c'est en premier lieux celle qui ne l'as mas était. Donc durant notre éducation on nous inculque le principe morale au.il faut travailler car c'est un bien mais pour en être sur il faut déjà ne pas avoir travailler pour se rendre compte le bénéfice que nous apporte le travaille et une foi cette que l'on a compris alors le principe morale qui est de travailler devient une conviction morale car il vient de l'expérience que nous avons eu.
Comme il as était dit dans Candide " il faut cultiver son jardin." Il faut donc avec l'expérience être contre c'est principes moraux pour pouvoir ensuite en faire des conviction morales
On peut donc des lors s'apercevoir que le fondement des convictions morales sont les principes moraux que l'éducation et la société nous a inculquer, l'expérience n'est donc qu'une passerelle entre les principes moraux et les convictions morales.

Emmanuel Mousset a dit…

Pas mal.

Erwan Blesbois a dit…

Nos convictions morales sont-elles fondées sur l'expérience ? A la naissance il y a ce qui est déjà là ; la hiérarchie sociale, les meilleures places et les autres. C'est notre désir qui découle d'un vouloir sourd et aveugle selon Schopenhauer et que Freud a rationalisé, qui va déterminer notre place dans la hiérarchie sociale, en France il s'agit d'une hiérarchie républicaine. La morale en France contemporaine, va servir souvent à justifier tel comportement républicain et à disqualifier tel comportement anti républicain. La morale vient dans le temps de l'après-coup, après les actes de l' Histoire les plus ignobles comme par exemple les génocides, et aujourd'hui les attentats " ignobles " des islamistes français, nés en France et éduqués en France, ou l'attaque de l'hôpital Necker à Paris par les " casseurs ". La morale vient après la pulsion sinon aucun acte ignoble ne serait commis ce qui prouve que nous ne somme pas des êtres moraux, mais des êtres avant tout pulsionnels. On peut s'amuser comme Freud a essayer de rationaliser le pulsionnel, mais rien n'y fait : la pulsion a toujours un temps d'avance sur la raison. Quant à l'expérience elle est peut juste essayer de moraliser le pulsionnel à une échelle historique, ou une plus courte échelle qui est celle des médias, c'est-à-dire moraliser l'Histoire dans le temps de l'après coup. Le journal télévisé de 20h00 est souvent une tentative certes de rapporter des événements, mais aussi de les moraliser un minimum, selon une échelle de valeur républicaine.
L'expression du vouloir absurde à l'âge adulte est le fruit d'une détermination dans l'enfance. D'où l'importance pour un enfant de recevoir de bonnes valeurs morales, de croire même, d'avoir des parents aimants et de suivre un bon cursus scolaire. Plus chez l'enfant encore que chez l'adulte, c'est le pulsionnel qui l'emporte sur la raison, ou la morale. Par contre un enfants est plus crédule qu'un adulte, on peut lui faire croire ce que l'on veut, d'où l'importance de la croyance pour l'éducation, donc l'importance du bon exemple, du bon modèle A l'échelle de l'éducation d'un enfant, l'expérience, c'est-à-dire la prise de conscience dans le temps de l'après coup, peut avoir pour rôle de moraliser la croyance. Chez un enfant les convictions morales sont donc davantage fondées sur la croyance, mais à partir d'une expérience qui sert à la moraliser. L'éducation de l'enfant basée sur la croyance, va ensuite fonder son caractère.

Erwan Blesbois a dit…

A l'échelle d'un individu, l'expérience ne peut pas grand chose, on répète toujours les mêmes erreurs malgré toute notre expérience, parce que nos actes sont bien plus déterminés par notre caractère que par de quelconques convictions morales. La construction des valeurs morales se fait donc dans le temps de l'après-coup, on peut parler d'une expérience que l'on tire de l'Histoire, et des événements tragiques qui arrivent tous les jours et que nous lisons aujourd'hui à travers un prisme moral républicain. La croyance morale que l'on va inculquer à l'enfant est donc le fruit de l'expérience. Et les convictions morales qu'un adulte aura ou n'aura pas, découleront de la croyance morale qu'un enfant aura eu ou n'aura pas eu, donc de son éducation, bonne ou mauvaise : le bien et le mal sont donc des déterminations pas des convictions. Donc au final dans le cas d'un adulte bien éduqué et non pervers, ce que l'adulte prendra pour ses conviction morales, et qui seront en fait des déterminations seront bien fondées sur l'expérience, mais une expérience de la société, de l'école et de l'Histoire, plus une culture donc, qu'une expérience personnelle. Individuellement on ne peut strictement rien contre le pulsionnel, je pense qu'on ne tire aucune leçon de ses échecs, et que notre caractère est beaucoup plus fort que toute tentative d'agir selon la raison : chez un individu qui aura été mal éduqué. Par contre un individu bien éduqué tirera toujours leçon de ses échecs, il tirera leçon de son expérience dans le temps de l'immédiat après coup, même si ce sont toujours au final ses pulsions qui motiveront ses actes. On peut parler de bonnes ou mauvaises pulsions, en fonction des individus, déterminées par l'éducation. Donc au final, chez un être sain, les convictions morales sont davantage le fruit de l'éducation que de l'expérience directe, mais d'une éducation qui tient compte de l'expérience de l'Histoire - On pourrait dire aussi que l'expérience c'est l'Histoire que l'on aura moralisée, en fonction du prisme du présent, or notre présent est laïc et républicain - et l'être sain tire de ses échecs des leçons pour s'améliorer. Chez un pervers, et notre société est remplie de plus en plus de pervers, tout ce travail n'est pas possible : car les valeurs mauvaises acquises dès l'enfance, la croyance mauvaise, orienteront l'adulte dans de mauvaises directions, qui répétera toujours les mêmes erreurs, sans pouvoir tenir compte de l'expérience, ni tenir compte de convictions morales qu'il n'a pas. Bien sûr si la société est globalement perverse c'est finalement l'être pervers qui s'épanouira, et l'être sain et moral qui périra. Conclusion : la société aujourd'hui est-elle perverse ou morale ?

Maxime a dit…

Elle est amorale, et c'est mieux comme cela.

Anonyme a dit…

Le désir est-il par nature illimité ?

J'ai introduit en posant le probleme de " par nature " puis en posant des définitions sur la notion illimité, jusque ou cela pourrai aller.

Le plan:
I) TOUT LES DESIRS SONT ILS ILLIMITÉS ?
a) besoin
b) envie
c) passion, désir
En y placant l'idee que la limite des desirs sont la mort de l'homme. Et que de toute facon la limite du désir, du vrai c'est deja de se placer uniquement en l'homme.

II) LE DESIR N'ARRIVE PAS NATURELLEMENT
a) l'homme peut desirer ce dont il a conscience de l'existence. + on decouvre + on désir ? C'est la le coté illimité
b) desirs influencé pas autrui et par l'environnement extérieur ( reff rené girard)
c) le désir interpreté par nos rêves ( reff freud bouquin sur l'interprétation du reves) avec l'idée que le desir est aussi incontrôlable qu'un reve et que donc il parait illimité

III) PEUT ETRE QUE LE DESIR N'EXISTE QUE PAR SA DIMENSION ILLIMITÉ ET QU'IL EST BON

a) si le desir etait limité
En m'appuyant sur "20000 lieux sous les mers" j.Verne sur le passage ou Mr arronax reflechis sur son desir le plus fort, celui de connaissances ou de liberté. J'ai donc affirmé que certains desirs était assez puissant donc de nature illimité chez l'homme pour faires doutter de sa liberté.
b) sans la notion illimité du desirs il n'y aurai peut etre pas la notion d'évolution chez l'homme ni celle de progrès.

IV) DESIRS PAS TOUJOURS ILLIMITÉ
a) justice
b) morale et raison
En m'appuyant sur le point de vue de KANT et descartes qui pense que l'homme est superieur au desirs.