samedi 18 février 2012

L'ordre et le mérite.

Ce matin, dans la salle des mariages de l'hôtel de ville à Saint-Quentin, Stéphane Lepoudère, maire-adjoint chargé de la culture depuis 1995, est devenu chevalier dans l'ordre national du mérite. Je me suis rendu à son aimable invitation parce que c'est un ancien collègue, professeur agrégé d'économie au lycée Henri-Martin, aussi parce qu'il honore régulièrement de sa présence mes activités associatives. Bref, il fait son boulot d'élu.

Certes, nous n'avons pas les mêmes idées politiques. Mais je privilégie la courtoisie républicaine. Et puis, Lepoudère ne pourrait-il pas faire partie d'une équipe de gauche ? Il est membre du parti radical, ami de Borloo, admirateur de Mendès-France. C'est une sensibilité de centre droit qui n'est pas très éloignée du centre gauche social-démocrate. C'est en tout cas le sentiment que j'ai toujours eu en discutant avec Stéphane.

Une bonne partie du monde politique et associatif était présent, des personnalités souvent proches de la majorité municipale mais aussi de gauche (Michel Garand, Didier Perrier, Robert Lefèvre ...). Au côté de Stéphane Lepoudère, le colonel Dutel bien sûr, maître de cérémonie en sa qualité de Grand-Croix, Jacques Destouches en représentant de l'Etat, la députée Pascale Gruny et deux sénateurs, Pierre André et Antoine Lefebvre (pour la petite histoire, le maire de Laon et la députée de la circonscription fêtaient aujourd'hui leur anniversaire !). Xavier Bertrand s'était fait excuser. Peut-être était-il à l'inauguration de la permanence de Nicolas Sarkozy à Paris ?

Le colonel nous a gratifiés d'un discours pédagogique que je connais presque par coeur. Je suis incollable sur la distinction entre décoration et admission, diplôme et brevet : l'entrée dans l'ordre national du mérite se classe dans la seconde catégorie, je vous l'explique quand vous voulez !

Pierre André s'est chargé de présenter le nouveau chevalier, avec quelques saillies politiques dont il a le secret. En faisant appel au radical-valoisien Lepoudère en 1995, il pratiquait selon lui "l'ouverture" avant l'heure. Et pourquoi le mettre à la culture ? Parce qu' "il n'était pas fait pour ça" ! L'économie et la culture ne vont en effet pas trop ensemble. Mais justement : Mitterrand aussi agissait ainsi, utiliser les hommes à contre-emploi. N'est-il pas vrai par exemple que la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires ?

Au passage, Pierre André a rappelé sa conception de la culture, en égratignant l'ancienne municipalité de gauche : pour une culture du divertissement ouverte à tous, contre la culture de bobos qui n'attire que quelques personnes. Voilà un beau sujet de débat pour les prochaines assises que doit organiser Xavier Bertrand !

A la fin de la cérémonie, Stéphane Lepoudère était un autre homme puisque chevalier. A bien observer sa tête bouclée, il est un peu entre Jack Lang et Alain Souchon, ce qui est heureux pour un adjoint à la culture. Le sous-préfet est venu vers moi pour deviser sur la rencontre, me demandant si j'avais les palmes académiques, comme s'il s'agissait d'une évidence. Franchement, est-ce que j'ai la tête à avoir des palmes ?

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