samedi 11 février 2012

Enfin la politique.

Nicolas Sarkozy est entré en campagne ce samedi avec son interview dans le Figaro-magazine et sa candidature sera officielle dans quelques jours. Tant mieux, il n'y a de politique que dans l'adversité. Jusqu'à présent, François Hollande était seul sur le ring. Enfin le grand combat va commencer. La démocratie a tout à y gagner. Droite gauche, les enjeux vont désormais être clarifiés, c'est bien.

Le démarrage de Sarkozy ne m'a pas surpris. Rien à redire, il fait de la politique, il nous rappelle d'abord que celle-ci est une confrontation entre des valeurs, pas un débat technique. J'avais regretté la tournure des échanges entre Hollande-Juppé puis Aubry-Fillon, entrant trop dans des précisions qui finissent par ne plus rendre lisibles les choix politiques. En brandissant des valeurs, c'est tranché. Quand Nicolas Sarkozy est contre l'euthanasie, contre le vote des immigrés et pour obliger les chômeurs à prendre le premier travail qu'on leur propose, tout le monde comprend quelle est son échelle de valeurs, son projet de société. D'accord ou pas, le citoyen fait son choix.

Ensuite, l'entrée en campagne du chef de l'Etat prouve que la bataille politique ne se mène que sur des propositions, du moins quand on a la volonté de gagner. Au pouvoir, la tentation est grande de défendre avant tout son bilan, persuadé qu'il est bon (c'est l'erreur de Jospin en 2002). Dans l'opposition, il est tentant de critiquer l'équipe en place en croyant que cela suffira à la faire tomber. Ni l'un ni l'autre : les citoyens attendent des propositions, des idées neuves à partir de quoi ils se font leur opinion. Nicolas Sarkozy va donc proposer à tour de bras.

Enfin, il n'y a de politique que dans la lutte, le clivage, l'alternative bien marquée. C'est pourquoi Nicolas Sarkozy ne manque pas une occasion de se distinguer de François Hollande, de montrer que sa ligne de gouvernement est différente. La politique ne peut pas ignorer l'adversaire. N'existerait-il pas qu'il lui faudrait alors l'inventer ! En 2007, lors de la dernière présidentielle, le clivage était moins marqué et c'était regrettable. Ségolène a essayé de récupérer certains thèmes de droite (le drapeau, la sécurité, la morale), ce qui était original mais troublant. Hollande-Sarkozy, ce sera gauche-droite et les Français pour juger, en mettant de côté ces leurres que sont Le Pen et Bayrou. Hollande contre Sarkozy, Sarkozy contre Hollande, il n'y a que ça qui compte. Et vive la politique, vive la démocratie !

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